haut-rendement
Haut-rendement
Qu’est-ce que le haut rendement ?
Ah, encore un piège. En dehors de la loi physique qui définit un coefficient efficacité / consommation optimisé, il est difficile de définir simplement le haut-rendement en terme de restitution sonore.
Vouloir rentrer dans une même catégorie des objets aussi différents que :
- des très grosses JBL (K2, Everest),
- des compositions mono haut parleur à bases de Lowther ou Supravox large bandes,
- des systèmes empilant des pavillons multicellulaires en trois ou quatre voies intégrant des 38 cm en charge bass-reflex et X chambres de compressions,
- ou encore les créations d’orfèvre de Strad-audio…
… reviendrait à simplifier dangereusement des conceptions radicalement différents qui ne se rejoignent que sur un point : à la mesure, le rendement est plus élevé que la moyenne de la production ( tout en restant très faible sur l’échelle des réalités physiques : un rendement d’une poignée de % est même inférieur à celui d’un moteur à explosion ordinaire… )
Toute simplification extrême est dangereuse, et pas seulement en haute-fidélité. Dans notre domaine, elles sont nombreuses. Il suffit d’entendre les commentaires communs sur la chaleur de restitution des amplificateurs à tubes par exemple ! La vaste catégorie des amplis à tubes : qui saura nous expliquer le point commun entre la poésie raffinée d’un AudioNote, l’indolence marshmallow de nombreux chinoiseries push-pull ou l’épanchement d’harmoniques de quelques prestigieuses signatures et l’autorité d’hoplite d’un Audio Research ?
Ah oui, ce sont des amplis à tubes !
Idem pour le haut-rendement : nous sommes nombreux à penser que le haut-rendement est plus un état d’esprit qu’une simple réalité chiffrée.
Ce qui est d’autant plus vrai que certaines grosses enceintes unissant des beaux 38 cm à une ou plusieurs chambres de compression médium aigu ont certes un rendement élevé à la mesure mais exigent néanmoins des gros cubes pour les pousser du fait de la complexité des filtres unifiant le comportement de haut-parleurs aux caractéristiques très différentes allant jusqu’à des écarts de sensibilité de plus de 10 dB ! Ne comptez pas utiliser un amplificateur mono-triode de 8 w sur une très belle enceinte TAD…
De même, les gros systèmes multivoies à pavillons sont très souvent contraints - pour être à peu près homogènes, à la multi-amplification active, c'est-à-dire pour les néophytes, un amplificateur dédié à chaque voie, autrement dit trois ou quatre amplificateurs fonctionnant simultanément et dont la répartition des fréquences est faite par un filtre en amont du signal et envoyé à chaque amplificateur dédié : question efficacité électrique, il faudra nous expliquer où est l’économie d’énergie !
Le point commun dans la recherche du haut-rendement tient souvent à l’idée d’une définition maximale, d’une rapidité sur les attaques et transitoires proches de la réalité, d’une capacité dynamique totalement libre, tous paramètres liés à des équipages mobiles légers et des moteurs de fusée.
Au-delà, les méthodes divergent… Certains ne jurent que par un beau large-bande sur un baffle-plan. Oui, en théorie, l’absence de charge, l’unicité du haut-parleur et l'abscence de filtre flattent le rêve d’une totale liberté du transducteur. En pratique, cela suppose des performances de linéarité du transducteur absolument irréprochables et par conséquent totalement impossibles, avant même de parler des problèmes de coupure de grave inhérents à la dimension du baffle support. La plupart des haut-parleurs utilisés de la sorte souffrent, soit d’un comportement assez aléatoire en cours de courbe, notamment dans le haut du spectre, soit d’une totale absence de fréquences élevées.
Quant au baffle lui-même, on peut croire contourner le problème par une charge infinie... Mais d’une part, il faut avoir la place ( on commence à mesurer la charge en m3 ), et d’autre part, on ne donnera toujours pas une énergie flagrante et tendue au bas du spectre qui ne sera pas correctement tenu…
D’autres spécialisent les haut-parleurs, les chambres de compression et leurs pavillons dédiés - sachant qu’il est rare d’aller jusqu’au bout de la logique ( pavillon avant pour le grave ) compte tenu de la difficulté de mise en œuvre -, arrivant à des systèmes coûteux, très encombrants et délicats à peaufiner, peu compatibles à simplifier en vue d’une commercialisation rassurante. De surcroit, cette voie contraint à des filtrages délicats qui compliquent passablement la besogne des amplificateurs.
Bref, le haut-rendement est pavé d’embûches.