Philosophie

aération


Aération




L’air circule entre les musiciens, la restitution est libre, respire, l’atmosphère est si palpable, si dense que le placement des musiciens et la dimension des instruments intègrent un champ précis, stable, cohérent. Le détourage des instruments ou des voix est net, débarrassé de tout halo, tout voile nuisant à leur intelligibilité, toute impression de sons issus de boîtes. Les chœurs sont composés d’êtres humains distincts, quasiment identifiables individuellement si la prise de son le permet…


Souvent cette notion d’aération est employée pour qualifier (positivement dans l’esprit de nombreux hifistes ou audiophiles) une restitution ample, large, floue, un insipide sfumato sans point d’émission précis, cas fréquents sur les panneaux de tous genres. Une profondeur et une largeur systématiques mais spectaculaires, panoramiques à l'excès, une restitution de la matière éthérée et sans consistance palpable. Bref, on définira ainsi comme une qualité l’évanescence et l’imprécision de l’image (au sens visuel du terme).

 


ambitus


Ambitus

 


En musique, l'ambitus est l’intervalle entre la note la plus basse et la note la plus haute d'une partition, d'une voix ou d'un instrument.

Dans le cas d'une pièce musicale, l'ambitus est l'étendue des notes qu'il faudra atteindre pour restituer un morceau.

On ne confondra pas avec la tessiture qui désigne les notes qu'un interprète peut produire aisément, sans effort, avec sa voix ou son instrument. L'interprète peut avoir à déborder sa tessiture d'un certain nombre de notes extrêmes, aiguës ou graves, afin de respecter l'ambitus d'un morceau.

Donc, très simplement : la tessiture ou le registre sont liés à la hauteur absolue des notes ; l'ambitus n'est qu'un intervalle, une hauteur relative entre la note la plus grave et la plus aiguë. L'ambitus mesure la capacité d'un instrument à jouer une mélodie donnée.

Par extension, l'ambitus exprimera la bande passante perceptible d'un outil de reproduction sonore.

 


bass-reflex


Bass-reflex




L’enceinte Bass-reflex se différencie de l’enceinte close par la présence d’un ou plusieurs évents. Le Bass-reflex utilise le principe du résonateur de Helmholtz constitué d'un volume interne et d'un évent qui débouche vers l’extérieur, dans sa formule la plus simple.

Le principe du Bass-reflex est de récupérer les ondes sonores émises à l'intérieur de la charge par la dépression à l’arrière de la membrane du HP grave (équivalente à la pression vers l’avant) pour les restituer en phase avec le son émis frontalement.

La dénomination Bass-reflex vient de l’anglais reflex (refléter), l’idée étant de refléter le son qui est à l’intérieur du caisson tel un miroir qui renvoie l’image originale. On ajuste, pour éviter des déphasages marqués, l’accord de l’évent sur une zone de fréquence où le déplacement de la membrane est tenu, presque nul, le rayonnement sonore étant alors relayé par l’évent de façon à réduire au mieux la distorsion dans le grave au voisinage de la fréquence de résonance.

Le volume de l'enceinte et l'accord de l'évent (profondeur, diamètre ou largeur…) sont déterminés par les caractéristiques du haut-parleur. Les travaux de Thiele & Small ont permis de déterminer un certain nombre de paramètres techniques utilisés dans le calcul des charges de tous types…Tous les HP ne sont en effet pas adaptés au Bass-reflex. Pour défricher grossièrement, on dira qu’un haut-parleur ayant un QTS compris entre 0,25 et 0,45 fonctionne en Bass-reflex, mais il est possible d'utiliser des haut-parleurs ayant un QTS plus petit que 0,25 si le VAS du haut-parleur est élevé.

Ça va de soi, non ?

Ces enceintes descendent plus bas dans le grave qu'une enceinte close à volume comparable, mais le registre grave est souvent moins détaillé et moins rapide du fait d’un léger désamortissement de la membrane par la décompression du volume, d’évents accordés trop haut pour augmenter le bas médium, ou de charges de volumes excessifs pour procurer du confort à la restitution (surbafflage)… Par ailleurs, il faut bien comprendre que l’évent ne fait pas le tri : il en sort aussi des fréquences médium émises par l’arrière de la membrane et diffusées dans la charge. L’accord du Bass-reflex demande une grande précision que les logiciels ne font que dégrossir.


Il existe de nombreuses variantes du Bass-reflex, parmi lesquelles les bi ou tri Bass-reflex, ou encore Bass-reflex du 2ème ordre, ou encore charges à cavités multiples, plus ou moins compliquées de résonateurs où l'idée est d'obtenir un meilleur rendement dans le grave par des résonateurs ajoutés. La réalisation de ce type d'enceinte est plutôt complexe et engendre souvent des paliers dans le grave.

On peut aussi assimiler au Bass-reflex le principe du radiateur passif (HP sans moteur) : la masse de la membrane passive et la raideur de la suspension assurent la même fonction que l'évent. On peut réaliser un accord très bas en fréquence dans un petit volume avec cette formule. Mais attendu que c’est la pression interne émise par le HP principal qui met la membrane passive en mouvement, on devine facilement que le facteur d’accélération du radiateur passif est très compromis.


à part mais uniques


Certains modèles Avantgarde bien sûr, si on évite ceux qui sont affreusement bodybuildés comme destinés aux audiophiles en souffrance d’une inaccessible Lamborghini.

 

Par ailleurs, certains apprécient les formes atypiques d’Atlantis Lab. Sans conteste, c’est différent, n’est-ce pas, original…

 

 

 

 

Les électroniques maintenant ?


renouveau


Mulidine, dans son renouveau, apporte sa pierre à l’édifice notamment grâce à son petit bijou « Alma » qui satisfera sans aucun doute les mélomanes peu enclins à se laisser envahir par l’amphigouri technique hypertrophiée mais aussi les esthètes pour qui musique doit rimer avec plaisir de l’œil, dans divers types d’intérieur.

https://www.staccato-hifi.fr/blog/marques/transducteurs/mulidine-alma/

 

Continuons :


... Tout honneur


Car, un Overture 2i ou un Melius d’AudioNote Kondo : quel sens de l’équilibre dans le coup de crayon apparemment dépouillé…

 

Il faudra qu'on prenne le temps de parler des platines vinyles.

Mais on attend des nouveautés assez saisissantes...


rétro-chic


Revival, marque française encore discrète dans l’hexagone mais largement distribuée dans le monde, deux gammes où un habile coup de crayon transforme une boîte qui ressemble à une boîte en une boîte qui est bien plus jolie que cela, allant de audacieusement moderne (la gamme Sprint) à délicieusement Vintage (les Atalante)…

https://www.staccato-hifi.fr/blog/marques/transducteurs/revival-audio/

 

 

 

 

Poursuivons ci-dessous :


n'empêche


Je suis plutôt dans le camp de ceux qui haussent les épaules et acceptent que " pas super-beau mais vraiment expressif " est un meilleur choix. Par amour inconditionnel de la musique.

" Vraiment expressif " étant déjà un filtre impitoyable. Considérant par ailleurs que le nombre d’intérieurs d’une perfection formelle indiscutable ne sont pas légion, quoi qu’en pensent les intéressés.

Ou alors la déco a été confiée à un professionnel et l’ensemble est aussi figé que la libido d'une Momie.

La décoration intérieure relève aussi souvent que la « hifi » d’une paresse intellectuelle totale.

 

N’empêche, si on peut avoir les deux : Beau (disons à tout le moins : élégant) et Bon, pourquoi s’en priver ?

 

Suite ci-dessous : 


oui !


Beau et bon

 

La pensée populaire se réfugie souvent derrière le truisme que la beauté est une question de goût pour justifier le grand n’importe quoi.

Oui certes, mais goût ou pas, reconnaissons quand même que, d’une manière générale, les appareils haute-fidélité, à commencer par les enceintes - l’élément le plus difficile à dissimuler - ne sont pas « jojo ».

Que les enceintes soient visuellement encombrantes, soit.

Vilaines, arborant les muscles d’un Titan greffé de vaine technologie dont parfois le but principal est d’en mettre plein la vue au Mâle Alpha ? Non !

 

D’où l’envie de plus en plus fréquemment manifestée par des individus « branchés » de les intégrer aux murs. Et en effet, pourquoi pas ?

Pourquoi pas ? Parce que leur faculté expressive ne considère la musique que comme fond sonore amélioré vaporisé par une cabine d'ascenseur sophistiquée. Ou un spectacle artificiel sans le moindre intérêt artistique comme le Dolby Atmos, antépénultième tentative de la production cinématographique hollywoodienne de se sortir du bourbier des plates-formes.

Et ça ne va pas changer de sitôt, quelque chant que poussent les sirènes de la modernité.

D’où aussi la tarte à la crème comportementale - dans le misérabilisme hifi - de couples où Monsieur se voit contraint par Madame à renoncer à son premier choix pour des machins moins bons mais plus petits ou moins moches.

Parce que, vous comprenez : c’est forcément Madame qui a du goût pour la déco.

Argutie souvent vérifiée. Mais qui perpétue quand même un côté : " faut bien lui laisser quelque chose "…

En renouveau #MeToo, on devrait réfléchir à deux fois aux sens cachés...

 

Il faut dire aussi que si ces messieurs expliquaient (ou désiraient) la valeur culturelle d’un système de reproduction musicale dévoué à l’exploration de toutes musiques au lieu d’en faire un symbole social (je suis diplomate), la nature du débat évoluerait grandement.

 

La suite ci-dessous :


rétro-moderne


Or apparaissent depuis quelques temps des marques – principalement d’enceintes mais pas seulement – qui cochent plusieurs cases de l’hédonisme et du respect de l’art pour notre plus grand bonheur, enrichissant la liste des propositions qui se sont extraites des modes… Et si certes aucun objet ne fera l’unanimité, il en est quand même où on sent une « patte » artistique, là où beaucoup d’avatars de la hifi sont lookés par des artisans qui, du haut de leurs certitudes techniques, s’estiment aussi détenteurs du bon goût visuel.

 

Pour nous, le déclencheur d’une orientation nouvelle a été hORNS

https://www.staccato-hifi.fr/blog/marques/transducteurs/horns/

 

Le dessin de la série Aria, certes, des courbes délicieuses pour accompagner l’œil hypnotique du pavillon, des jeux de couleurs orchestrés, les détails qui font toute la différence…

 

… mais aussi, à constater le regard généralement porté sur une valeur rétro-moderniste, la série FP dont la plupart des visiteuses et visiteurs comprennent, notamment grâce au vaste panel de finitions offert, l’atemporalité sculpturale de tels objets.

 

Et les modèles Symphony comme le haut-de-gamme Uniwersum se passent de tout commentaire.

La marque sœur 5 Degrees en tout cas pour les deux premiers modèles suit la même voie : élégance et éloquence… Les n°19, musicalement extraverties, flattent moins les yeux, je suppose…

https://www.staccato-hifi.fr/blog/marques/transducteurs/5-degrees/

Et puis il y a... Revival :


ah, c'est plus difficile


Côté électronique, c’est un peu plus compliqué mais ça existe…

 

Un Frankie de Serblin & Son accompagné d’une jolie petite platine New Horizon et d’une paire d’Atalante 3 Revival, franchement, ça ne dénature pas un intérieur soigné, n’est-ce pas ? On ne veut pas les cacher, n’est-ce pas ?

 

L’intégré Angstrom Laboratories Zenith ZIA100, sommet du rétro-chic. On n’est pas obligé d’aimer, mais quelle allure ! Et quelle efficacité musicale bien sûr…

 

Le Neodio TMA (The Minimalist Amp) est à la fois tout simple et pourtant une jolie ligne cuivrée fait toute la différence...

 

Un Tsakiridis Theseus Ultima (depuis qu’il a été relooké) idem : une forme d’atemporalité, un objet austère qui pourrait exister en tant que tel…

 

Kallyste, que ce soit l’ensemble Quasar + Albedo One, dont les dimensions très contenues sont agrémentées d’une présentation d’une idéale sobriété, ou l’ensemble également compact Défi + blocs Duel, on est heureux de voir que confort et puissance ne nécessitent pas de sacrifier de précieux mètres cube…

Et, à tout seigneur...



évidemment



câbles


Câbles




Denrée emblématique de la folie de la hifi. Inutile de nourrir un débat sans fin : oui, il y a d'importantes différences entre les câbles ; non, les plus chers ne sont pas toujours les meilleurs ; non, le scindex d'électricien n'est pas le meilleur câble audio du monde…


Il faut juste garder à l'esprit que :

- un câble ne fait pas économiser de l'argent
- un câble ne restaure pas les informations perdues
- un câble ne fait pas mieux que les éléments qui l'encadrent
- un câble utilisé comme compensateur tonal est complice de l'imposture générale…
- un câble qui compense ment !
- vouloir restituer la vérité à travers une série de mensonges relève d’une logique oblique plutôt biscornue
- bah…


Et puis il faudrait ensuite parler du bi ou tri câblage. Mais est-ce bien nécessaire ?


chaleur


Chaleur

 


On entend souvent la demande ou l'espoir d’une écoute chaleureuse. Une fois de plus, il faut entendre l’emploi de ce mot à travers sa négation ! Le souhait ainsi exprimé s’oppose essentiellement à la crainte d’une reproduction froide, sèche, déshumanisée.

Oui mais...

Mais fréquemment, l’écoute chaleureuse débouche sur une constante de confort donnée par un équilibre tonal au profit d’une zone bas-médium hypertrophiée masquant hélas les timbres alentour et caricaturant les dimensions des instruments autant que procurant à la rythmique, apparemment tenue par l'épaississement, la délicatesse de pachydermes à la charge…


On parle par exemple beaucoup de la chaleur des tubes. Ce qui en revient à définir les qualités d’un appareil par ses défauts. En effet de trop nombreux amplis à tubes sont chaleureux comme un feu de bois ou patelins comme des loukoums… C’est très agréable, mais on s’endort plus facilement qu’on ne se met à danser.

Plutôt que de définir la chaleur de la restitution, on devrait plutôt en attendre de l’humanité… Oui, cette capacité à incarner, à faire sentir l’être humain derrière l’instrument, à donner modelé, modulation et grain à la voix, faire ressorti en demi-teintes les plus délicates inflexions, d’accord; mais transformer une soprano colorature en mezzo ventripotente, non…


ciselé


Ciselé



Définit une restitution détourée, incisive, où les notes se distinguent clairement et s'enchaînent dans une parfaite lisibilité.

Mais : c'est souvent la manière de qualifier une écoute où un aigu plus rapide ou exposé que le reste du spectre détache effectivement les notes en les individualisant à l'excès, en gommant le lien pour créer une succession en saillie de phonèmes artificiels affinés et nettoyés jusqu'à l'anorexie…


classe A, AB et autres...


Un système de classement par lettre désigne les classes de fonctionnement d’un amplificateur, en caractérise le type de fonctionnement et, pour simplifier, la façon d’alimenter les étages.

Ces classes sont déterminées par la relation entre la forme du signal d’entrée et celle du signal de sortie, et par la durée pendant laquelle un composant actif est utilisé lors de l’amplification d’un signal. Cette durée est mesurée en degrés d’un signal sinusoïdal test appliqué à l’entrée de l’amplificateur, le cycle complet étant 360 degrés.

On simplifie souvent la nomenclature en désignant un amplificateur utilisant plusieurs étages amplificateurs de classes différentes par une seule classe, qui dans ce cas correspond au fonctionnement de l’étage de sortie.

Au départ, il y avait les tubes d’amplification. Les classes d'amplificateurs signifiaient la façon dont était polarisé le tube : classe A, B, AB et C. Cette nomenclature de polarisation a été reprise pour les transistors. Il a fallu compléter cette liste pour les amplificateurs à découpage souvent désignés à tort comme amplis numériques : D, E…

Il est impossible de ne pas polariser un composant amplificateur, que ce soit un tube ou un transistor) du fait de sa totale non-linéarité et de son unilatéralité en courant. Un transistor bipolaire ne commence à conduire qu'au-dessus d'une tension base-émetteur de seuil. Autrement dit, pour qu’il amplifie il faut lui imposer une tension supérieure à la tension de seuil. La tension de sortie est fixée par la droite de charge et dépend du montage utilisé.

La polarisation fixe l’état au repos du composant concerné, c'est-à-dire lorsqu’il ne reçoit aucun signal. Ce point de repos influence directement le comportement du composant lors de son fonctionnement.

Pour les amplificateurs linéaires, chaque classe définit la proportion du signal d’entrée utilisée par chaque composant actif pour arriver au signal amplifié, ce qui est aussi donné par l’angle de conduction :

Classe A : la totalité du signal d’entrée ( 100 % ) est utilisée ( a = 360° ).
Classe B : moitié du signal ( 50 % ) utilisée ( a = 180° ).
Classe AB : plus de la moitié mais pas la totalité du signal ( 50 à 100% ) utilisée ( 180° < a < 360° ).
Classe C : moins de la moitié ( 0 à 50 % ) du signal est utilisée ( 0 < a < 180° ).
Classe D : dans les amplificateurs "à découpage", le composant amplificateur est utilisé en commutation : il est soit bloqué (aucun courant ne le traverse), soit saturé (la tension à ses bornes est quasiment nulle). Son angle de conduction est donc nul. Pour les amplificateurs à découpage, les classes servent à distinguer les technologies utilisées et non plus l'angle de conduction.

 

Dans un amplificateur de classe A, le ou les composants actifs sont toujours en conduction. Ces amplificateurs amplifient tout le signal d’entrée, limitant ainsi les distorsions sur le signal de sortie. Leur rendement n’est pas très bon : ils dissipent une puissance constante quelle que soit l'amplitude du signal d'entrée. Aussi ces amplificateurs atteignent-ils leur rendement maximum lorsque l'amplitude du signal de sortie est aux limites de ce que peut fournir l'amplificateur. Le rendement maximum d'un amplificateur de classe A dépend de la topologie du montage utilisé : le rendement maximum théorique de ces amplificateurs est de 50 % dans le cas d'une liaison par transformateur ou "push-pull", de 25 % dans le cas d'une liaison directe et entre 6 % et 25 % pour une liaison capacitive.

NB : le montage qui utilise un seul composant amplificateur (ou plusieurs en parallèle) est généralement appelé single-ended.

C’est un type de montage que l’on trouve plus souvent utilisé avec des tubes, notamment le montage dit Monotriode… Il n’est pas rare que ce type de montage soit utilisé avec peu de contre-réaction, rendant ces montages très peu universels en emploi ( puissance limitée et faible capacité à affronter des charges complexes ) mais souvent considérés comme réellement au dessus des normes en expressivité musicale. C’est sans doute vrai à condition que composants et câblages soient irréprochables. Autrement dit, les réalisations réussies autour de ces principes sont souvent coûteuses.


Pour un montage à émetteur commun, une polarisation en classe A signifie que les tensions de repos sont choisies de façon que l'amplificateur ne sature pas (n'écrête pas le signal) à l’instant où on lui applique un signal d'entrée d'amplitude maximale. Le point de polarisation est généralement choisi plus important que le strict minimum afin de travailler dans la partie la plus linéaire possible des caractéristiques du composant amplificateur.

En raison de son faible rendement, la classe A est le plus souvent utilisée pour des amplificateurs de petite puissance. Pour un amplificateur classe A de forte puissance, les pertes énergétiques deviennent très importantes. Pour chaque watt délivré à la charge, l’amplificateur dissipera, au mieux, un autre watt. Les Classe A de puissance importante ont besoin d’alimentations de très forte puissance et aussi d’une grande surface de dissipateurs thermiques pour évacuer l’énergie perdue. En effet, tout ce qui n’est pas transformée en énergie électromécanique par un signal entrant est évacué en calories.

Les amplificateurs de classe B n’amplifient que la moitié du signal d’entrée. Ils créent donc beaucoup de distorsion, mais le rendement est grandement amélioré. Le rendement maximum théorique d'un amplificateur de classe B est de 78,5%, mais le rendement des amplificateurs réels ne dépasse pas les 70%. Les amplificateurs de classe B sont généralement utilisés pour réaliser des amplificateurs de basse et moyenne fréquence, dans des configurations dites "push-pull". Les montages push-pull disposent de deux transistors, ou parallèles de deux transistors : un pour amplifier la partie négative du signal et un second pour sa partie positive. Chaque transistor fonctionne en classe B. La totalité du signal étant amplifiée, les montages push-pull possèdent un taux de distorsion plus faible que les amplificateurs classe B de base tout en gardant un bon rendement.

La polarisation en classe B signifie que la tension de repos est égale à la tension de seuil de conduction du transistor. Ainsi, tout signal négatif apposé à la base du transistor l’amène en dessous de son seuil de conduction et n’est pas amplifié. Au contraire, tout signal positif amène le transistor dans la zone linéaire et est donc amplifié.

Les montages push-pull peuvent souffrir d’une discontinuité de signal à l’endroit où les deux moitiés de signal issues de chacun des transistors se rejoignent. Ce phénomène est nommé distorsion de croisement.

La classe AB est un compromis entre la classe A et la classe B : le point de repos de l'amplificateur se situe entre celui d'un amplificateur de classe A et celui d'un amplificateur de classe B. Une telle méthode de polarisation permet à la classe AB de fonctionner en classe A pour les signaux de faible amplitude puis de se comporter comme un amplificateur de classe B pour les signaux de forte amplitude. Tout comme pour les amplificateurs de classe B, les amplificateurs de classe AB sont souvent utilisés en configuration push-pull afin de diminuer le taux de distorsion lors de l'amplification de signaux de forte amplitude.

Le principal inconvénient des push-pull de classe AB survient lorsque l'on amplifie des signaux de forte amplitude : une partie du signal est amplifiée par deux transistors (zone de fonctionnement en classe A) tandis que le reste du signal est amplifié par un seul transistor (zone de fonctionnement en classe B). Ainsi, le gain en courant du montage n'est pas constant au cours d'un cycle d’amplification. Cette variation du gain en courant engendre des distorsions hautes fréquences lors du passage entre la zone où deux composants amplifient le signal et celle où un seul composant l’amplifie.

Les amplificateurs de classe C amplifient moins de 50% du signal d’entrée. Le taux de distorsion est important, mais leur rendement maximum théorique est compris entre 78,8% et 100% suivant l'angle de conduction de l'amplificateur.

En polarisation en classe C, la tension de repos est inférieure à la tension seuil de conduction du transistor. Ainsi, le signal n’est pas amplifié tant qu'il ne porte pas la tension base-émetteur du transistor au-dessus de sa tension limite de conduction .

Les amplificateurs de classe C sont plus couramment utilisés dans les émetteurs radio, où le taux de distorsion peut être réduit grâce à l’utilisation d’une charge accordée dans l’amplificateur. Les amplificateurs de classe C sont utilisés pour réaliser des amplificateurs ultrasoniques, hautes fréquences sélectifs et micro-ondes ainsi que des oscillateurs hautes fréquences Les amplificateurs de classe C sont aussi utilisés pour réaliser des multiplicateurs de fréquences.

NB : on s’apercevra en pratique que les notions de rendement des classes d’amplificateur sont moins contraignantes que la théorie. Les amplificateurs de classe A pure (peu nombreux) sont moins puissants à la mesure que leurs concurrents en AB (majoritaires) par conséquent leur consommation moyenne n’est pas effrayante. D’autant moins qu’il n’y aura aucune raison de les laisser sous tension en permanence, puisqu’ils atteignent rapidement leur température de fonctionnement idéal. Cette faible puissance n’est pas un handicap car on constate souvent que ces appareils peuvent affronter des charges particulièrement complexes et qu’ils délivrent en pratique une dynamique bien plus large et libre que des appareils polarisés en classe AB cinq fois plus puissants, avec une densité palpable et un aplomb rare… Il est probable que la permanente disponibilité en courant, ainsi qu’un réglage fin de la contre-réaction, procurent une plénitude et une rapidité de réponse supérieures… Permettant également un excellent modelé sur les signaux faibles.


Un amplificateur de classe D est un amplificateur dont les composants de puissance ne travaillent pas en mode linéaire mais sont utilisés comme des interrupteurs : les composants amplificateurs sont soit bloqués (aucun courant ne les traverse) soit saturés (la tension à leurs bornes est quasi nulle), les impulsions de sortie sont d’amplitude constante. De fait, leur rendement est élevé. La puissance instantanée dissipée dans un transistor étant le produit du courant par la tension, elle est quasiment nulle lors de ces états. Le peu de pertes engendrées par ce type d’amplificateur permet d’utiliser des dissipateurs et des alimentations plus petits ou d'augmenter la puissance de sortie à dissipateurs et alimentations constants. Le rendement d'un amplificateur de classe D augmente rapidement avec la puissance demandée en sortie pour atteindre 80-90 % sur une large plage de puissance.

Les amplificateurs de classe D sont couramment utilisés pour le contrôle des moteurs électriques. Ils sont alors appelés hacheur ou onduleur. Ils sont de plus en plus utilisés comme amplificateurs audio du fait de leur rendement élevé et par conséquent de leur faible coût de revient.

Les premiers amplificateurs de classe D datent du début des années 50. L’obligation d'utiliser une fréquence de commutation élevée afin d'obtenir un taux de distorsion acceptable a bloqué le développement des amplificateurs de classe D pendant plus de 20 ans. On peut en gros déterminer 2 étapes : une première à la fin des années 1960 avec l'apparition des transistors de puissance à effet de champ puis une seconde dans les années 1980 avec l'introduction sur le marché de circuits intégrés dédiés à la réalisation d'amplificateurs de classe D.

Les amplificateurs de classe D utilisent la modulation de largeur d’impulsion, la modulation de densité d'impulsions ou des formes plus avancées de modulation comme la modulation Sigma Delta. Le signal d’entrée est converti en une série d’impulsions dont la valeur moyenne est directement proportionnelle à l’amplitude du signal à l’instant considéré. La fréquence théorique minimum des impulsions est deux fois la plus haute fréquence que l’on veut reproduire. En pratique, afin de diminuer le taux de distorsion ou les harmoniques de courants, la fréquence de découpage fait plus du double de la plus haute fréquence que l’on veut reproduire. Par exemple, dans les amplificateurs audio, la fréquence utilisée se situe entre 50 kHz et 1 MHz. Le spectre de la sortie d’un amplificateur de classe D contient des fréquences non désirées ( par exemple, la fréquence de découpage et ses harmoniques ) qui doivent être éliminées par filtrage. Ce filtrage peut être réalisé soit par la charge, soit par un filtre passe-bas passif. Le choix de la fréquence de découpage est un compromis : son augmentation permet de simplifier le filtrage des harmoniques dus au découpage en les éloignant de la fréquence maximum que l'on veut restituer. Par contre, l'augmentation de la fréquence de découpage augmente aussi les pertes par commutations qui ont lieu à chaque changement d'état des composants utilisés comme interrupteurs diminuant ainsi le rendement de l'amplificateur.

NB : La lettre D est utilisée parce qu’elle vient après C, mais pas comme une abréviation de "Digital" ( ou numérique ). Cette confusion vient de la forme d’onde de la sortie qui ressemble à un train d’impulsions numériques. Mais le fonctionnement de la classe D se fait sur le principe de la modulation de largeur d’impulsion, pas de la modulation d’impulsion codée (PCM).


D’autres types de classes existent (E, F, G, H… même S ou T) mais sont souvent des dérivées des classes A, B, C ou D dont elles modifient légèrement le principe de base ou les utilisent en cascade afin d'en améliorer les caractéristiques ou de disposer des avantages de deux classes différentes…

 


coloration


Coloration




Voici l'exemple d'un mot employé à tort et à travers, souvent à contresens ou à sens unique alors qu'il peut en revêtir plusieurs et pas forcément négatifs.


On oppose souvent coloré à neutre, cette douce utopie tarte à la crème de la haute fidélité. Est coloré un maillon qui donne une couleur propre à la restitution, couleur qui vient se superposer à la couleur originelle du son. Donc à peu près tout maillon de la chaîne, à commencer par les micros. Voire l'hygrométrie dans la salle d'enregistrement. Et que dire des consoles, des câbles etc ???


Oui, certains maillons sont plus colorés que d'autres, certains en effet, par mise en avant d'une zone du spectre, par un manque de stabilité ou d'homogénéité dynamique, par un filtrage singulier, un gommage plus ou moins esthétique, par l'adjonction involontaire d'une dominante répétitive, par la simplification de certaines parties du spectre, ou par une forfanterie tonale abusive, sont plus "typés" que d'autres…


Mais : certains appareils objectivement colorés laissent cependant vivre la fraîcheur de l'éventail de couleurs des instruments, certes passées à travers un filtre uni, comme un photographe appliquerait un filtrage rouge ou bleu très léger en permanence sur son œuvre.


D'autres prétendus neutres (et souvent réputés) sont en réalité très gris, ou monochromes ou, au mieux, très pastellistes ne prenant jamais le risque d'un éclat ! Ceux-là sont la norme ! La gloire de la hifi !


D'autres ont une telle dominante que les couleurs de départ sont effectivement transformées et méconnaissables… Plus nombreux qu'on ne le croit ! Malencontreusement, la hifi a tant déformé la vérité que l'on croit parfois la détenir dans le plus arrangeant des mensonges ; le "plus beau que nature" ne semble plus surprendre.

Il est vrai qu'il est parfois difficile de concevoir que ces couleurs séduisantes, luisantes, vives sont en réalité identitaires et hyperréalistes !


On ne qualifie le plus souvent de coloré qu'un élément dont la couleur est très facilement reconnaissable, mais on oublie souvent de jeter dans le même panier ceux dont la matière, le grain, la résonance sont certes fines mais mono gammes, mono tonals ! Donc, à la longue, monotones…
Combien d'enceintes réputées jouent en réalité un timbre et demi ?


D'autres propositions sont coloristes dans un sens excessif, où toutes les couleurs sont plus éclatantes que natures, sans camaïeux, sans gamme de gris, sans nuances infimes… Bref, des pétoires un peu bourrines…


D'autres appareils enfin sont colorés dans un sens positif : ils restituent beaucoup de couleurs ! Une diaprure parfaite, une palette complète incluant tous les mélanges et tons-sur-tons que l'on peut en tirer : colorés au sens où il y a de vraies couleurs, plus ou moins douces plus ou moins dures, mais toujours émoustillantes, toujours riches, toujours en métamorphoses, les couleurs allogènes des tropiques comme les couleurs de la nuit !


compensation


Compensation



Tendance moderne de la GHFI; agir par compensation : on choisit un maillon clair pour corriger des éléments sombres, un câble qui éteint l’aigu pour adoucir une enceinte qui projette, un caisson de grave pour nourrir une anémie, on sélectionne un (mauvais) ampli à tube pour donner de la "chaleur" (traduisez de la lourdeur) à un lecteur trop analytique, ou un préampli qui pousse pour réveiller un ampli plan-plan… Bref, du n’importe quoi : espère-t-on respecter la vérité par une succession de mensonges ? Théorie philosophiquement intéressante, mais en pratique… mmhhh pour le moins discutable…


Et si on apprenait à adopter des éléments sains ! Une suite d’éléments sains, qui ne jouent pas avec le centre de gravité spectral, ne planquent pas des zones dérangeantes ou ne rajoutent pas des couleurs jolies, représente un meilleur chemin vers l’authenticité, point final !

Démarche qui inclut les câbles, ces honteux fomenteurs de canulars, ces complices du grand n’importe quoi ! Un câble est un coursier, pas un interprète ! Le seul problème est qu’il serait sans doute difficile de justifier 2 millions de références si on savait réaliser des câbles qui ne font pas joujou avec le signal ! Sans tomber bien sûr dans l’autre extravagance du 2,5 mm² d’électricien qui devrait représenter la seule vérité ! N’exagérons rien non plus.


Car il est bien là le vrai souci : penser, concevoir, fabriquer des éléments droits ( au sens d’honnêtes ) est beaucoup plus difficile que de s’accommoder de petits mensonges. Alors on compense…


Et comme expliqué ailleurs : la compensation, ça relève de la psychanalyse !


conjecture de Goldbach


Conjecture de Goldbach



La conjecture de Goldbach est l'un des plus vieux problèmes non résolus de la théorie des nombres et des mathématiques. Elle s'énonce ainsi :

Tout nombre entier pair strictement supérieur à 2 peut être écrit comme la somme de deux nombres premiers.


La majorité des mathématiciens pensent que la conjecture est vraie, s'appuyant surtout sur des considérations statistiques axées sur la répartition probabiliste des nombres premiers : plus le nombre est grand, plus il y a de manières disponibles pour le représenter sous forme de somme de deux ou trois autres nombres, et la plus "compatible" devient celle pour qui au moins une de ces représentations est constituée entièrement de nombres premiers.


Ce qui nous intéresse ici, c'est l'idée même de Conjecture. En mathématiques, une conjecture est donc une assertion proposée comme vraie, mais que personne n'a encore pu démontrer ni réfuter.
On n'est donc pas très loin de l’hypothèse ou du postulat, que toutes les simulations confirment, mais que les mathématiciens ne parviennent pas à mettre définitivement en équation.


Cette idée de conjecture correspond bien à ces nombreux constats d’évidence dans la reproduction musicale que la mesure ne corrobore pas, voire même qu’elle contredit. Mais c’est évidemment parce que les procédures et les instruments de mesure ne suffisent pas ou sont mal adaptés.


L’enfermement dans les certitudes est un danger pour le progrès non ?


Oncle Petros et la conjecture de Goldbach est aussi un très beau petit bouquin sur l'obsession et la folie…


consonance et dissonance


Consonance et dissonance



La consonance est la condition dans laquelle la sonorité d'un intervalle musical montre le moindre trouble ou le minimum d'effet sonore ; on parlera alors de pureté acoustique qui n’est possible que lorsque les deux sons sont dans un rapport simple de fréquences.
Si ce rapport n'est pas idéalement précis, des perturbations apparaîtront dans la sonorité, entraînant la sensation de perte de cette pureté acoustique.


La pureté d'un intervalle est définie par l'absence de battement audible, ou éventuellement par le battement le plus faible possible – cas de la tierce - ce qui se produira seulement si les deux notes sont dans un rapport de fréquence simple.


Le rapport le plus simple est l’octave ( 2 / 1 ), où la consonance est si impeccable que l'on peut douter de la présence de deux notes : tous les harmoniques de la note du haut sont déjà présents dans la note du bas.


Un rapport entre les vibrations de deux sons de 3 à 2 ( 3 / 2 ), donnera une quinte.

La quinte est l'intervalle distinct le plus consonant, c'est pourquoi il est à la base de la musique.

La quarte, renversement de la quinte ( 4 / 3 ), est un peu moins consonante.

Le rapport est de 5 à 4 ( 5 / 4 ), définit une tierce majeure pure, alors que la tierce pythagoricienne d'un rapport 81 / 64, n'est pas pure, sa "consonance" étant très éloignée du rapport naturel 5 / 4.

La tierce majeure du tempérament égal est un peu moins éloigné du rapport naturel 5 / 4.

Pour les autres intervalles, on ne pourra plus vraiment parler de pureté, un battement relativement audible subsistant toujours même pour des rapports simples et rigoureux tels que 6 / 5, tierce mineure et 9 / 8, ton majeur.


C'est clair ?


Pourtant, une autre considération sera prise en compte : la proximité du rapport de l'intervalle avec un rapport simple. On admettra que la consonance stricte est en fait présente, mais altérée, d’où un battement quasi-imperceptible si le rapport est proche. La conjonction des deux sons d'un intervalle produit également le phénomène du son différentiel, troisième son dont la fréquence correspond à la différence de fréquence des deux sons de l'intervalle.


La pureté d'un son musical, donc de son timbre, est aussi définie par une consonance, à savoir celle des harmoniques qui le constituent entre eux. Un battement apparaîtra donc si le son n'est pas pur. Cette altération de la pureté du timbre se mesure par l’inharmonicité.
Le piano est considéré comme plutôt inharmonique, ce qui contraint à des aménagements du système d'accord, notamment dans l’écartement des octaves.


contre-réaction


Contre-réaction



Pour défricher grossièrement, la contre-réaction, dans un amplificateur, est la réinjection à l'entrée du signal, par l'intermédiaire d'un circuit annexe appelé boucle de contre-réaction, d'une partie du signal de sortie inversé qui, en s'additionnant au signal d'entrée, diminue l'amplitude du signal réel sur l'entrée du circuit.

Le principal effet de la contre-réaction est de diminuer le gain du système. Simultanément, les distorsions dues aux composants de l’amplificateur sont elles aussi soustraites au signal d’entrée. Ainsi, l’amplificateur amplifie une image réduite et inversée des distorsions. La contre-réaction permet aussi de compenser les dérives thermiques ou la non-linéarité des composants. Si les composants actifs sont supposés linéaires sur une partie de leur fonction de transfert, ils ne le sont jamais réellement : leurs lois de comportement varient d'autant plus qu'ils sont associés. Le résultat de ces non-linéarités est une distorsion du signal amplifié.

Un amplificateur de conception soignée, dont tous les étages sont en boucle ouverte (sans contre-réaction), peut arriver à un taux de distorsion de l'ordre de 1 %. À l’aide de la contre-réaction, descendre vers 0,001 % est possible. Le bruit, incluant les distorsions de croisement, peut pratiquement être éliminé.


La contre-réaction est souvent présentée comme le remède à tous les maux des amplificateurs, puisque non seulement elle modifie la distorsion, mais elle modifie aussi l’impédance de sortie de l’amplificateur et donc son facteur d’amortissement. Le facteur d’amortissement caractérise la capacité d’un amplificateur à contrôler une enceinte acoustique. Plus la contre-réaction est forte, plus l’impédance de sortie est faible et plus le facteur d’amortissement est grand. On obtient ainsi, en théorie, un bien meilleur contrôle des fréquences graves, notamment sur les enceintes dont le comportement est flou, équipages mobiles lourds, sur-bafflage ou filtres dédaléens.


Néanmoins, les partisans de la non-contre-réaction sont nombreux et s’appuient sur des constats solides. La contre-réaction utilisant une boucle, il lui faut un temps constant pour réagir à un signal d’entrée ; dans cet intervalle, même bref, l’amplificateur ne contrôle plus le signal. Une transitoire musicale dont le front serait du même ordre de durée sera donc grossièrement distordue. Même si l’amplificateur peut s’honorer d’un taux de distorsion faible en régime permanent. Une expression est venue qualifier ce phénomène : la distorsion d’intermodulations transitoires.

Pourtant, la majorité des amplificateurs actuels utilisent de fortes contre-réactions ; d’autres plus rares cherchent à la minimiser, en acceptant la non-universalité des produits ainsi conçus. En outre, la suppression pure et simple de contre-réaction sur la majorité des schémas n’est pas envisageable pour ne pas risquer une remontée brutale du niveau de bruit, voire dans certains cas le risque d'emballements thermiques fatals.


L’idéal théorique d’amplificateurs totalement sans contre-réaction est rarement tenté. Ne serait-ce que pour ne pas trop restreindre le nombre d’enceintes compatibles. Là aussi, tout est question de dosage. Mais il ne faut pas beaucoup d’effort pour constater, à circuits identiques, qu’une forte contre-réaction nuit à la luminosité sensible d’une large et fondamentale partie du haut du spectre. Une sorte de voile, d’extinction, de vulgarisation de la musique apparaît aussitôt. Pour autant, pas de contre-réaction du tout n’est souhaitable que dans de rares cas de mariages peaufinés et à condition que schémas et composants soit irréprochables…


couleur de restitution


Couleur de restitution


Donnée radicalement différente de la Coloration, la couleur de restitution raconte la tonalité du local d'écoute.

Ainsi bien sûr que celle de la salle d'enregistrement. Les grands studios d'Abbey Road ont une couleur par exemple. Rares sont les systèmes qui la reproduiront, créant cette impression, au départ perturbante mais d'une richesse singulière, d'installer une pièce dans la pièce, de suffisamment respecter l'acoustique, l'atmosphère de la salle initiale pour qu'on en devine la dimension et les réverbérations dans son salon d'écoute.


cristal


Cristal


Une écoute cristalline peut facilement s'avérer un faux ami.


Cristalline qualifie une restitution des aigus et extrêmes aigus détaillée, détourée, incisive et subtile, transparente et pure et devrait refléter une idée de perfection.


Gare cependant à cette idée de cristal et des vibrations du verre. Sont souvent considérées comme pures et cristallines des enceintes dont l'aigu est certes frais, filant haut, magnifiquement détouré mais peut-être un peu détaché du reste, en densité comme en relief et si peu naturel à l'arrivée.


De ces aigus manquant de poids et de corps, donnant l'impression soudaine que l'instrument a changé de taille sur quelques notes effectivement splendidement restituées mais sans aucune relation cohérente avec le reste du spectre. La mode des tweeters à dôme textile, puis métal ou alliages rares, et maintenant ruban militent souvent pour cet artifice plaisant mais pas très juste. A croire qu'on veut nous faire entendre la beauté des tweeters !


dégraissé


Dégraissé



Une restitution dégraissée ne définit pas une qualité en elle-même. Dégraissé utilisé tel quel pourrait aussi bien signifier décharné.

En pratique on ne parle guère de dégraissage que par opposition aux trop nombreuses propositions de grave-bas-médium envahissants, un peu lents, un peu volumineux, traînants, bref, trop "gras", enrobés et redondants…


Dégraissée définit donc la normalité : des graves lisibles, précis, tendus, nets. Quelle surprise de découvrir tout à coup qu’il y a des timbres dans le bas du spectre !


Ah, évidemment, la mode des caissons de grave, toujours réglés trop forts et agissant aussi sur les fréquences élevées (tout est en résonance !) ne peut pas aider à dégraisser !


délié


Délié


Le délié raconte la consonance souple et raffinée de la modulation, définissant une orographie musicale huilée et exquise, des gravures ondulantes, procurant une grande limpidité, une extrême finesse, une excellente différenciation des instruments, sans distorsion, sans aberration, des transitoires franches, libres, des harmoniques subtils et pénétrants et des extinctions de notes interminables.


détail, détaillé


Détail, détaillé



Un point fondamental pour beaucoup. La recherche du détail a un sens : plus ils sont nombreux plus la restitution est fidèle… Plus elle devrait être fidèle… Pourquoi souvent des systèmes objectivement détaillés, vous proposant une foultitude de micro-informations (de ces termes adorés par les idolâtres !) sont à l’arrivée si peu "musicaux" (autre terme des idolâtres !) ?


Peut-être deux raisons à cela :
- on se laisse souvent abuser par la confusion entre l'accumulation de détails trop identiques et une vraie recherche de la plus petite information.
- la vraie limite de la volonté du détail pour le détail est d'en arriver à projeter le détail au même plan que l'information principale, la loupe ou le microscope n'étant pas des instruments de tri, ni de nuance, mais d'exploration.


directivité


Directivité



La directivité est la capacité d'un émetteur ou récepteur à exercer sa fonction suivant une ou plusieurs directions.

On parle souvent de la directivité des enceintes acoustiques en rêvant d'une hypothétique faculté de tourner autour de celles-ci en gardant une scène sonore stable et identique.

En pratique, tout ce que l'on peut espérer c'est une directivité plus ou moins grande. Ne sachant pas toujours trop bien si la directivité définit l'angle utile lui-même ou au contraire son étroitesse plus ou moins étirable (est directif celui qui donne les ordres et directions) on parle de lobes de directivité : plus large est le lobe, plus il est possible de s'écarter de l'axe d'émission mais pas tant en espérant conserver la stabilité de la scène qu'en conservant la plausibilité des timbres, donc en ne détimbrant pas. Sont par conséquent souvent considérées comme peu directives des enceintes qui donnent une restitution approximative mais dite ouverte de la scène. Et le plus souvent timbrant bizarrement.


dissonance


Dissonance


Cf Consonance




durée de notes


Durée de notes



Il est temps de prendre conscience que l’artiste, entre deux notes, ne fait pas systématiquement une pause pipi ! Il reste présent dans la pièce, jouant du silence, liant les notes entres elles, laissant éventuellement l’extinction de l’une se fondre dans le début de l’autre.

Donc ce trou noir qui sépare trop souvent des notes déliées dans la reproduction sonore n’est pas normal ! Votre système à un problème.

De même si chaque fin de note s’arrête à chaque fois de la même manière ; de même si les silences ressemblent à des alvéoles dans la bande.

De même si la table d’harmonie disparaît mystérieusement à chaque lever de pédale etc… Non, ce n’est pas ça le phrasé, le liant, le huilé, l’âme de la restitution…

On peut parfois avoir l’impression que ce qui sépare un bon violoniste d’un excellent violoniste n’est pas tant dans l’attaque des notes, mais dans la façon de les tenir, droites ou vibrantes, les unir, les moduler, les articuler, les éteindre…

L'analyse de la subtilité de la restitution musicale repose sur un critère comparable.


dynamique


Dynamique



Encore une tarte à la crème. La dynamique est, en théorie, une grandeur utilisée en électronique et en traitement du signal, qui traduit le rapport entre le niveau maximum et le niveau minimum d'un signal, autrement dit l'écart entre le son le plus faible et le son le plus fort.


Avec ça on est bien avancé.


Souvent, les néophytes (heureuses gens) emploient "dynamique" dans un sens plus concret, à savoir ce qui est lié au mouvement, l'expression du brio, de la vigueur, de l'extraversion, de la joie de vivre, comme on parle d'un être ingambe…


En hifi, on confond souvent dynamique et capacité à écouter fort : sans parler de ces nombreux exemples pourtant glorieux, d’électroniques ou enceintes qui se comportent tout simplement comme des compresseurs, ne prenant surtout pas le risque d’un quelconque éclat, on notera que sont, au mieux, qualifiés de dynamiques des appareils effectivement capables de variations rapides d’intensité, de passer du calme à la violence en quelques millisecondes mais : par paliers, par crans, sans aucune modulation interne, sans l'enveloppe des attaques, sans les variantes intimes de chaque instrument. La dynamique mono instrumentale est d'ailleurs rarement respectée, ces petites accélérations soudaines sur une guitare, une trompette, dans l’élocution d'un chanteur, sont sordidement lissées et simplifiées rendant ce qui précisément devrait traduire les choix les plus subtils en une lourde sauce plus ou moins digeste.


Jean-Marie Piel, longtemps rédacteur de la rubrique son de la revue Diapason, a introduit il y a quelques années déjà, une notion très intéressante, bien moins pompeuse que le jargon pseudo technique de "micro dynamique", pour essayer d'exprimer cette capacité rare à la nuance : la dynamique fine ! Oui, très bonne expression en effet de la dynamique dans la dynamique.


Mais une fois encore, la confusion entre dynamique et gros son est fréquente. Qui se traduit d'ailleurs assez souvent par une compression globale du signal sur les forte. Quand les masterisations modernes ne sont pas complices du phénomène…


écrin


Ecrin



Nous savons tous ce qu’est un écrin. Alors pourquoi en parler ? Ben oui, on se demande…


Tout simplement pour évoquer cette part importante de la haute-fidélité qui, avec honnêteté, cherche à délivrer une somptuosité permanente, quelles que soient les circonstances, la musique et son environnement. Louable volonté, mais c’est ce que nous appelons privilégier l’écrin au détriment du joyau. L’écrin est souvent trop beau, trop mis en relief, plus soigné et riche que le contenu, comme d’ailleurs parfois la présentation hâbleuse des appareils voudrait faire oublier leur indigence musicale… 40 mm d’aluminium ne sont pas garants de musicalité !

Oui, c’est agréable un beau tapis de soie dans un coffret de nacre ; mais s’il est vide ou ne contient que de la verroterie, quel est l’intérêt ?

Prendre le pari de la musique, arborer la somptueuse gemme hors de l’écrin, lui offrir la lumière où ses facettes impénétrables explosent en poussière d’étoiles, c’est certes s’exposer à moins de confort parfois, parce qu’en musique et en son tout n’est pas forcément plastiquement parfait, mais c’est en revanche l’assurance de se nourrir de plus de richesses, de plus de diversités, de plus de saisissements, de plus de sensations, de plus d’érudition…


La beauté répétitive, les timbres dégoulinant d’harmoniques, le plus beau que nature, la profondeur permanente, le cinémascope constant, les limbes mensongers : un bel écrin ! Rien de plus…


ekphrasis


Ekphrasis ou ecphrasis



Description littéraire d'une œuvre d'art, ou mettant sous les yeux du lecteur un autre art que la littérature. Au sens large, on entendra par ecphrasis toute description poétique de personnes, d'objets ou de lieux…


C'est un procédé par lequel la déviation lente du vrai sens des mots par des années de prodigalité hifiste nous contraint à passer pour décrire le naturel d'une écoute digne de ce nom…


C’est aussi de ces termes qui donneront à ce glossaire un côté… mmh, disons pédant…
Mais on assume…


émotion


Emotion


Euh... trou de mémoire…


Ah oui : agitation passagère provoquée par la joie, la peur, la surprise, etc… Par des sentiments…


Pas difficile de perdre le sens des mots quand on voit à quelle sauce ils sont sabotés dans le langage commun de la hifi…

Bon, certes, on pourra toujours dire que l'émotion relève de l'idiosyncrasie… Mouais, peut-être.
Mais quand même, l’émotion est une denrée rare en hifi. Les fondamentaux nécessaires à la naissance d’une larme ne font pas partie des normes… Oui, du beau son, oui, des beaux timbres, mais qu’en est-il de cette sensibilité quasi liminale, ce tremblement ému du doigt sur la corde, les élans fougueux du souffle, les rebonds fulgurants déstructurant la cadence pour la sublimer, les petites accélérations foudroyantes sur le clavier, la prise de possession de mains amoureusement tyranniques qui sculpteront le piano, forgeront la sonate, les effleurements d’élytres sur la soie, les appuis en fond de tempo, au-delà de l’audible, les tremblements essoufflés d’une voix qui, à avoir tenté d’articuler la douleur ou la passion, grelotte légèrement en fin de note, à la lisière de la syncope, tout ce qui confine à l’humain, ces corps qui respirent dans les silences, ces êtres concentrés sur la page de l’autre, souriant à telle idée non répétée mais d’une toquade si intelligente, si maligne, si excitante, ces vibrations fêlées du bois qui accusent l’âge d’un instrument devenu fragile, un peu capricieux, jamais parfaitement accordé mais aux résonances si somptueuses, onctueuses, cet instant exquis, magique, où l’artiste un peu raide, guindé, tendu par le trac se détend soudain, où le souffle de l’inspiration l’inonde, jetant un glacis délicieux dans la colonne vertébrale, cet interstice d’absence où, suspendu au lèvres d’un élan de grâce, l’estomac se creuse, provoquant le vide soudain de l’émoi semblable à une caresse d’amour…


Mais il est très intéressant, expériences à l'appui, de s'apercevoir que beaucoup de nos contemporains font preuve dans leur rapport à la haute-fidélité d'une quasi anaphylaxie face au ressenti ! La peur des émotions ou de leur expression est une réaction fréquente qui explique le refuge vers des systèmes ou des marques consensuelles en diable qui ne font courir aucun risque de ce côté-là…


Par ailleurs, sur un forum spécialisé, nous avons lu récemment les propos d'un illustre magasin qui rétorquait à un sympathique quidam en recherche d’un système un tant soi peu touchant que, en gros, imaginer que l’être humain est capable d’encaisser des heures d’émotion continue relève du fantasme candide. Le potentiel client a juste objecté qu'il se serait contenté de 10 minutes d’émotion. "Chez vous, en dépit de la qualité de votre présentation, je n’en ai ressenti aucune…" a-t-il cru bon de préciser, sans doute un peu blessé par l'objection…


enveloppe


Enveloppe


Terme essentiel quoique difficile à expliquer.

L’enveloppe, c’est le respect du développement de l’attaque.


On entend souvent parler de rapidité sur les attaques lorsque celles-ci présentent systématiquement un front droit, raide, une tension permanente, à croire qu’un violoniste n’a d’autre ressource que de scier son instrument ou un trompettiste d’éternuer dans le sien. La vraie rapidité, à ne pas confondre non plus avec une douceur systématique, permet de reproduire la forme exacte de chaque façon de tendre ou enrober, syncoper ou arrondir, assaillir ou lisser l’attaque de note. L’enveloppe est donc le respect du touché ou phrasé de l’artiste.

Ce terme vient d'ailleurs de la terminologie musicale. On parle en effet d'enveloppe sonore, une propriété d'un son instrumental, liée à l'évolution de son amplitude au cours du temps.


On assimilera cette enveloppe à une courbe en cloche développée en trois segments temporels :

- la partie montante de la courbe constitue l'attaque et varie évidemment selon la nature de l'instrument (à cordes, à vents, percussion…)
- la partie supérieure de la courbe est appelé le maintien (sustain), car elle constitue souvent la partie la plus longue de la note (sauf peut-être sur les percussions) et en est le corps, la part fondamentale.
- la descente ou chute (release) est également très variable en forme et durée selon les instruments.


Cette courbe globale est appelée enveloppe puisqu'elle enveloppe le signal…


Les musiciens vont pouvoir jouer de ces trois instants de la note pour exprimer des combinaisons infinies… Sur le piano par exemple, le rôle des pédales est d'agir sur la chute. Les trois segments pouvant intervenir dans des spectres de fréquences différentes, on enrichit la palette sonore de l'instrument par un jeu d'harmoniques croisés…


Et bien sûr, l'enveloppe est aussi un emballage, le plus souvent en papier, dans lequel on glisse une lettre destinée à voyager. Et sur laquelle donc, on colle un timbre. Vous voyez l'idée ?


épaisseur


Epaisseur



En théorie, l’épaisseur devrait être une bonne chose, expliquant la qualité d’une restitution pleine d’étoffe, de corps de relief et de matière, racontant une humanité raffinée et gironde…

Bien sûr, on peut en faire l’usage contraire : devient alors épais ce qui est un peu enduit de gras, de couches en trop, d’un enrobage un rien gélatineux. Ou d’indolence, comme un esprit est épais…

Il faudra donc bien s’entendre sur l’idée au moment de l’exprimer.


équilibre tonal


Equilibre tonal


Cf Neutralité


euphonie, euphonique


Euphonie, euphonique



L'euphonie, dans le domaine de la musique désigne une agréable et harmonieuse combinaison des sons.

Dans les domaines de la linguistique et de la phonétique, l'euphonie est une qualité des sons agréables à entendre ou aisés à prononcer, parfois invoquée pour expliquer certains changements phonétiques dus à l'influence de phonèmes voisins…


évolution


Evolution




Petite digression au passage… Sans vouloir tirer des conclusions, même statistiques, on peut légitimement se demander si les appareils transmetteurs d’humanité, ceux que l’on aime, ceux que l’on défend, ceux que l’on revendique, ne pourraient pas résulter d’une vision jamais contrainte de l’objet, jamais limitée, jamais en posture, mais en perpétuelle évolution, en perpétuelle révolution.


Ne constate-t-on pas, à force de comparaisons, que tous les produits très figés, très inertes, sur leur quant à soi, souvent magnifiques technologiquement, souvent d’apparence nettement plus sérieuse que la moyenne, très bien réalisés, industriels dans leur apparence, dans leur conception, dans leur sérieux, nés de grandes marques, mais aussi de marques revendiquant une technologie de science-fiction à côté de laquelle un IRM fait figure de pointe en silex, sont aussi les plus platouilles à l’écoute, les plus inodores, les plus insipides, les plus politiquement corrects du marché… Les plus nombreux aussi, certes. Oui, et alors ? Le film « Les Visiteurs » de Jean-Marie Poiré (1993) a cumulé près de 14 millions d’entrées, « Tár », de Todd Field (2023) a atteint péniblement 330 000 dans l’Hexagone (pas si mal, cela dit). Doit-on conclure que « Les Visiteurs » est un chef-d’œuvre artistique et « Tár » un film banal ?  

Oh, je suppose que certains le penseront.  Pas grave.

Quoi qu’il en soit, une réalité statistique ne ratifie pas une grandeur artistique, sachant que je considère, contrairement à André Malraux, que le cinéma est « avant tout » une industrie. Lui disait : « aussi… »

Et je ne fustige certainement pas le genre « comédie comique ». Dans ce noble domaine, de nombreuses perles ont prouvé que ce n’est en rien un sous-genre.

Pour en revenir à la haute-fidélité, le résultat de la pensée faussement technologique ou honteusement ésotériques - divergences aussi subtiles qu’un interrupteur et sans considération de prix -, est, indirectement, que les références sont constamment et trop fréquemment remplacées par de nouvelles qui donnent l'impression que la génération précédente, tout bien considéré, n'était pas terrible…


Alors que les objets qui ont quelque chose à dire, qui racontent une histoire, qui dégagent une odeur, revendiquent une saveur, expriment une vision, s’adressent au cœur - précisément en laissant la musique exulter -, ne sont jamais arrêtés, jamais finis, jamais absolus, jamais définitivement sûrs d’eux-mêmes !
Toujours sur le fil du rasoir, fragiles - au sens d’exposés à une incertitude permanente, une remise en question de chaque instant -, toujours évolutifs, toujours en mouvement, mais sans être pour autant destinés au sacrifice de la mode, à l'obligation d'un référencement systématiquement autre…

 

C'est sans doute pourquoi certains constructeurs maintiennent des références chères à leur cœur pendant très longtemps au catalogue : une petite retouche de temps, en temps, un léger détail amélioré, mais la base est saine, délivre l'essentiel, offre les fondamentaux, et mérite qu'on s'y attarde, qu'on peaufine, qu’on révise, qu'on doute, comme de nombreuses œuvres musicales ont été révisées sans fin par leur compositeur…


Un ami, éditeur littéraire, m'expliquait un jour, à propos du beau livre d’un écrivain condamné à l’anonymat parce que n’appartenant pas au sérail, un texte très difficile, impubliable, trop abscons, labyrinthique, trop improbable dans la moyenne actuelle :

  • « Il y a deux types d’écrivains. Ceux qui savent. Et ceux qui cherchent. Ceux qui savent m’ennuient. Au mieux, ils sont brillants ; or, l’être brillant ramène tout sujet vers le domaine dans lequel il brille, mais toujours à côté de ce qu’il croit savoir ; ceux qui cherchent, ceux qui explorent, ceux qui doutent, ceux-là, oui, peuvent parfois être de grands créateurs, de grands écrivains, de grands hommes… »

Cet homme, éditeur un peu isolé dans sa loyauté, est décédé depuis… C’était un grand homme. Je n'ai jamais eu l’opportunité de lui dire merci.

Ou jamais su… Et pourtant, indirectement, certains beaux projets n’auraient jamais existé sans lui…


expressivité, éloquence


Expressivité, éloquence



Un mot qui compte beaucoup pour nous, l'expressivité.

Hélas devenue depuis peu un des leitmotiv de la hifi majoritaire qui une fois de plus récupère un mot pour enrichir son pauvre vocabulaire sans en comprendre la portée réelle.

C'est sans doute pour relever le défi que nous parlons désormais aussi d'éloquence.


Est expressif ce qui exprime avec force une idée ou un sentiment. Certes, dans le domaine de la reproduction musicale, il s'agit d'un léger détournement, mais si parlant. Si… expressif !


Or, c'est un mot qui prend un sens fort, surtout par son absence majeure, dans la Grande Hi-fi Internationale. Songez-y lorsque vous écoutez des beaux systèmes si… ennuyeux à force d'un vain perfectionnisme totalement à côté de l'essentiel…

On dit souvent d'un système qu'il est vivant. Oui, il en existe en effet, rythmés éventuellement, assez lumineux, joyeux, expansifs.

Mais expressifs ?


Imaginez un texte lu successivement par un journaliste de TV, Jean-Louis Trintignant et Fabrice Lucchini. Les mots sont les mêmes, mais l’intention plus du tout et à l’arrivée son sens, ou disons la compréhension pas forcément identiques non plus.


Un système qui transforme la folie de Lucchini en scansion d’un journaliste n’est pas expressif. Point !

Ce n'est pas possible ? Si si, écoutez bien : la voix est là, le maniérisme aussi éventuellement. Mais la folie, l'intensité, la... ah zut... L'éloquence, non, pas vraiment...


feutré


Feutrée



Encore un faux ami. On pourrait estimer que feutré signifie doux et délicat, velouté. Mais on définit généralement par feutré une restitution qui tend à voiler le son, en éteindre l’amplitude et la définition, particulièrement dans les parties médianes et hautes du spectre…


forum


Forum


La réinvention de la place publique ?


Il existe un certain nombre de ces rendez-vous d’échanges dont le sujet principal est la haute-fidélité ou le home cinéma. Il en existe également dont le sujet est la musique. C'est curieux d'ailleurs de constater les mêmes débordements à l'arrivée. C'est humain, sans doute…

Un forum, c'est un lieu où certains individus, perdus, néophytes, posent des questions souvent naïves mais pertinentes et où d’autres apportent des réponses hélas plus ou moins avisées : quelques forumeurs parlent ostensiblement de choses qu’ils ne connaissent pas alors que d’autres, sincères et honnêtes, essayent d’élever le débat autour de leur franche passion ; le résultat global est quand même que l'on en ressort avec plus de questions que de réponses.


Ces lieux de rencontres sont bien sympathiques au demeurant, mais souvent hélas les sujets tournent courts car beaucoup en arrivent à défendre leurs choix comme une vérité absolue quitte à argumenter violemment contre des produits qu'ils ne connaissent eux-mêmes à l'extrême que par l'avis de comparses du forum… Bref une dérive fréquente vers n'importe quoi.


Aggravée sans doute par ce qui fait précisément l'objet de ce glossaire : prévenir contre les déviations du langage et l'improbabilité de se comprendre vraiment en utilisant un vocabulaire évidemment imprécis puisque entaché par les interprétations ou la relation de chacun au mot ou à son ressenti…


Si on ajoute que certains professionnels semblent passer leur temps à asséner des assertions parfois discutables mais estampillées du label "je suis pro, donc je sais", on imagine facilement que la vérité est noyée dans les luttes d'ego…


A cela viennent s'ajouter d'autres professionnels plus pernicieux planqués derrière des complices qui téléguident des missiles pour étayer leur propos racoleurs et mercantiles, et la boucle est bouclée.


C'est dommage : dans un monde où sortent trente nouveautés par jour, où les consommateurs éventuels ont besoin d'être rassurés, où ils n'ont plus que moyennement confiance dans les propos des marchands, le principe de faire appel à la vox populi est tout à fait louable ; mais, honnêtement, je doute que l'on puisse compter trouver la vérité, ou même "sa" vérité dans ces carrefours obscurs et revendicateurs. Car, même si les modérateurs s'emploient honnêtement à éviter les excès, tout ça ne vole pas très haut…


Quand acceptera-t-on l'idée qu'il puisse exister des vérités parallèles ?


fruité


Fruité



Pour comprendre le fruité, rien n'empêche là encore de se rapprocher du monde visuel ( que voulez-vous, nous sommes une espèce ligotée à la vue ), et pourquoi pas à la couleur des fruits qui déjà est une esquisse du plaisir, une promesse d'un jus goûteux…

On peut supposer que le fruité correspond à une grande richesse harmonique, mais pas seulement ou pas aussi simplement : certains amplis, à tubes notamment, ont tendance à dégouliner d'harmoniques, à trop en faire, à faire trop beau.


Le fruité ce n'est pas cela, ce sont les subtilités de carnation dans la palette et la chair, les couleurs bigarrées ou pastels mais variables, la consistance soyeuse et croquante d'une enveloppe quasi sensuelle…

ô Sanguine, joli fruit ! / la pointe de ton sein / a tracé tendrement la ligne de ma chance / dans le creux de ma main / Sanguine joli fruit / Soleil de nuit…


gain


Gain



Le gain, en électronique, désigne le rapport entre une grandeur électrique en entrée et en sortie d'un circuit (tension, courant, puissance).
La chaine électronique correspond à une succession d’étages donnant du gain, rôle majoritairement dédié à la partie préampli-ampli ; la plupart des amplificateurs fonctionnent à gain fixe : le rapport d'amplification entre le signal d'entrée et le signal de sortie est constant. Le niveau du signal d'entrée doit alors être ajusté par un ou plusieurs étages pré amplificateurs, afin d'éviter la saturation de l'ampli.
Ces étages ont un gain réglable et permettent d'ajuster le niveau du signal avant son amplification. Parfois est indiquée une échelle abstraite de 0 à 10 ou de -8 à 0 qui correspond à l'atténuation en décibels avant amplification. La partie pré-amplificatrice contient un ou deux, voire trois étages de gain, accompagnés bien sûr d’une correction et stabilisation de l’impédance de sortie avant l’amplification proprement dite (étage de puissance).


Un amplificateur audio fonctionne toujours à peu près sur le même principe : une alimentation fournit des tensions symétriques en courant continu, ces courants sont modulés à l'image de l'entrée audio par les préamplificateurs éventuels et les étages de sorties d’où le signal amplifié est envoyé vers la charge extérieure.


L'alimentation d'un ampli a une seule fonction : fournir des tensions stables sous des courants variant fortement. La valeur de cette tension dépend de la puissance maximale de l'amplificateur ainsi que l'impédance de l'enceinte. Plusieurs possibilités pour obtenir ces tensions parmi lesquelles les plus fréquentes sont l’utilisation d’un transformateur qui convertit directement la tension secteur vers les tensions souhaitées, suivi d'un redressement et d'un filtrage, et l’alimentation à découpage nettement moins coûteuse mais qui génère des parasites HF…


Les différentes façons d’alimenter les composants amplificateurs sont développées à la rubrique Classe A.


On constate souvent que du gain rajouté à du gain, autrement dit des étages cumulés, dopent le signal en énergie, vigueur, précision. Mais, bien sûr, ces étages successifs compliquant le cheminement du signal, il faut que les étages soient irréprochables.


L’idéal de fonctionnement de la chaîne électronique a été exprimé il y a environ trente ans où l’on rêvait de "fil droit avec du gain"… Ce qui signifiait que l’on attendait des divers maillons qu’ils se contentent de partir du faible niveau issu à l’époque des cellules phonolectrices et le rehausser sans jamais en transformer d’autres caractéristiques jusqu’aux enceintes acoustiques…


La quête est sympathique, mais concrètement, la théorie se révèle pleine de failles et d’oublis…


Nous éviterons le jeu de mots sur l’apport de gains permis par l’accumulation d’appareils trop couteux en haute-fidélité…


gouleyant


Gouleyant


Néologisme issu du vocabulaire œnologique ; il signifie je crois, une onctuosité légère, une manière de couler en bouche ou en gorge comme huilée. A l'origine, c'est un adjectif qui apparaît au XIXe siècle, dans l'Ouest de la France. Dérivé de goule, ancienne forme de gueule, gouleyant se dit d'un vin, d'un cidre, d'une eau-de-vie qui se boit facilement et agréablement.

Un terme que l’on devrait employer plus souvent, comme J-M Piel encore, pour signifier le naturel, la fluidité du message…


grain


Grain



On peut le craindre en photo, surtout lorsqu'il est grossier, ou surtout depuis qu'il est devenu "pixel".

Dans le domaine de la restitution musicale, il est plutôt le bienvenu : c'est ce grain qui fera la différence avec le lissé coutumier, un grain de folie aussi parfois, mais surtout le grain de l'étoffe, le grain du fruit, la granulation dans la substance qui désignera la différence infime entre deux instruments du même pupitre, les perles de présence qui rempliront les vides, c'est encore cette accroche particulière du rugueux d'un instrument lorsque le musicien en fait un peu gratter la voix. Le grain affine la perception de la matière et de la couleur tonale du musicien et son instrument en donnant à leur phrasé une pulpe grenue…


Peut-être tient-on cette image de Roland Barthes qui introduit la notion du "grain de la voix" à propos du ténor Charles Panzera qu’il admire.


harmoniques


Harmoniques



Tout phénomène périodique peut être décomposé en une série de fréquences, dite série de Fourier, composée d'une fondamentale et de fréquences multiples de cette fondamentale. En acoustique, il y a deux systèmes différents pour nommer ces composantes de fréquence sinusoïdale d'un son périodique.

Considérant le spectre sonore dans son entier, la fréquence fondamentale f 0 est également appelée premier partiel.

Avec un son musical de hauteur fixe, on utilise la notion d’harmoniques. f 0 est la fondamentale, et f 1 ( soit 2 x f 0) le second harmonique, etc...

Il vaut donc mieux réserver le terme "harmonique" aux sons musicaux strictement périodiques, dont les composantes spectrales sont des multiples entiers de la fréquence fondamentale. Dans tous les autres cas, où les "fréquences harmoniques" du son ne sont plus des multiples entiers de la fréquence la plus basse, on arrive à un oxymoron : des "harmoniques inharmoniques" ; c'est pourquoi on parle alors uniquement de partiels. Par exemple, les instruments à percussion, instruments qui n'ont pas de hauteur fixe, ne comportent que des partiels.


haute fidélité


Haute-fidélité



Qu'est-ce que la fidélité, si ce n'est un état d'esprit, une sorte de promesse, à soi-même ou à l'autre, bref : un engagement.


Comme souvent, on définira mieux un mot par son antonyme. Or on est infidèle que si on s'est engagé préalablement, n'est-ce pas ?

A tenir une promesse, ou à garder une constance de comportement.


Qui dit engagement parle d'avenir. La fidélité suppose implicitement une idée de long terme. Un long terme durant l'écoulement duquel la fidélité peut être trahie à tout moment. Ce qui est d'autant plus facile que la fidélité, comme la confiance, est un bloc qui ne se détaille pas.


Alors avoir le culot de parler de "haute fidélité", c'est quand même gonflé.


D'accord, le sens premier de l'expression évoque la fidélité d'une reproduction à l'originale, comme une photo ou un tableau ou une copie sont fidèles à l'original… L'exactitude…


Qu'importe : là aussi il s'agit d'une promesse généralement non tenue !


Ne jamais oublier le sens premier des mots permet de relativiser beaucoup et surtout de détecter les abus et les déviations d’un vocabulaire d’essence patricienne.


La haute-fidélité devrait avoir 2 objectifs : reproduire fidèlement, et être un compagnon fidèle !


Et accessoirement traduire chez les fabricants une fidélité à eux-mêmes et leur profession de foi. Et tant pis si cela représente une possible abdication de sa propre liberté. C'est un peu ça le sens de la morale peut-être… Mouais, bon, on ne va pas jouer les donneurs de leçon quand même ?!


Cependant, remettre en place l’aspect éthique de la fidélité dégage sérieusement le paysage trop envahi de ce petit monde, n'est-ce pas ?


haut-parleur


Haut-parleur



Un haut-parleur est un transducteur électromécanique destiné à produire des sons à partir d'un signal électrique.


Haut-parleur électrodynamique :

Pour produire des sons, il faut faire vibrer de l’air. On peut donc assimiler le HP à un moteur, constitué d'une bobine électrique mobile baignant dans le flux magnétique d'un aimant (ou moteur).
 
La bobine est un des éléments constitutifs de l’équipage mobile, terme souvent employé dans ce laïus… C’est l’élément mobile d’un haut-parleur, composé généralement d’une membrane dont le matériau principal peut varier (pulpe de cellulose, carbone, Kevlar tressé, fibre de verre, polypropylène ou dérivés (MSP)… ) et d’une bobine généralement composée de fil de cuivre, d’aluminium ou d’argent de section ronde, rectangulaire ou hexagonale, enroulé autour d’un support dont la nature intervient évidemment dans les performances (papier, Nomex, Kapton…).


Quand on fait passer un courant électrique dans un fil qui est placé dans un champ magnétique (obtenu par le moteur, ou aimant, qui peut être permanent (ferrite, Neodynium, terre rare) ou variable (à électro-aimants) ), ce fil est soumis à des forces dites de Laplace qui mettent le fil, donc l’équipage mobile, en mouvement : c’est par ce mouvement de piston issu d’une différence de potentiel entre le courant envoyé dans la bobine, donc variable, et le champ dans l’entrefer au milieu duquel elle baigne, théoriquement constant, que le son est émis par vibration de l’air.

A titre d’indication, le poids de l’équipage mobile d’un HP 8 pouces par exemple, peut varier de moins de 5 g ( membrane papier de HP Lowther par exemple ) à plus de 25 g ! (cas de HP polypropylène). On comprendra facilement que la mise en mouvement de masses aussi différentes engendrera d’évidents écarts de comportement, même avec des motorisations disproportionnées.
La masse de l’équipage mobile, le réglage du spider ( qui en contrôle les mouvements ) et de la suspension périphérique ( qui empêche les fuites et maintient le centrage de l’équipage mobile ) interviennent sur un paramètre fondamental : la fréquence de résonance du HP.

Le diamètre de la bobine influe sur la capacité en puissance. Autrement dit, plus le diamètre est élevé, plus la tenue en puissance est élevée. En gros, car il y a d’autres paramètres qui interviennent. La théorie veut qu’une bobine mobile de large diamètre permette un meilleur mouvement en piston de la membrane puisque la pression mécanique exercée par la bobine est répartie sur une surface plus grande.

C’est très théorique. Une petite bobine peut aussi offrir l’intérêt d’une meilleure vélocité puisque le champ est plus concentré…


Haut-parleur électrostatique :


La membrane plane qui reproduit une gamme large de fréquences est recouverte d'une pellicule conductrice chargée par une différence de potentiel de plusieurs milliers de volts continus ( de l’ordre de 5 000 volts ). La membrane est mise en mouvement par des conducteurs non mobiles, fixés sur son pourtour. Ces fils sont parcourus par le signal audio, dont la tension est augmentée par un transformateur, ils attirent ou repoussent ainsi statiquement la membrane.


Le moins que l’on puisse dire est que l’on ne quitte pas un certain archaïsme permettant de relativiser beaucoup la prétention de haute technologie qu’osent des acteurs importants de notre petit monde… La haute-fidélité utilise des composants ou applications issus d’une technologie avancée, oui, mais participe assez peu à son développement. C’est très différent !


La seule vraie révolution depuis longtemps dans le petit monde des haut-parleurs a été initiée et réalisée par Gilles Milot dans son projet Acoustical Beauty et mis en œuvre dans les enceintes Leedh dont le nouveau fleuron, les E2 sont des merveilles ! Lui seul a repensé totalement et utilement le transducteur !

Pour en savoir plus, rendez-vous dans la rubrique marque !



Le haut rendement maintenant.

 

 

Ah, la belle affaire !


Que ce soit clair : pour nous le haut rendement d'un strict point de vue des mesures n'a aucun intérêt : il n'y a pas un haut rendement mais des hauts rendements et là encore nous rejetons l'amalgame simpliste.

 
Le haut rendement n'est pas une fin en soi à notre sens et à nos sens. Il se trouve juste que les solutions techniques employées pour flirter avec le naturel ( réelle accélération sur les transitoires, vélocité qui permettra de profiter des plus infimes frissons habitant ou hantant les silences, les réverbérations anodines, les fins de notes subliminales, pouvoir résolvant qui octroiera l'expressivité foudroyante… ) conduisent à un rendement élevé.


Le haut rendement n'est pas la condition de départ mais la conséquence la plus fréquente d'une quête précise de quelques fondamentaux de la transcription et transposition indispensables à une restitution libre et plausible de la musique !


Avec de surcroît, sitôt que l'enceinte haut rendement présentera une charge simple, l'avantage de pouvoir jouir des qualités fabuleuses ( et insoupçonnables dans le monde majoritaire des enceintes traditionnelles ) des meilleures amplis triode sans contre-réaction : le plus bel équipage de chevaux tirant un cabriolet, si piaffants soient-ils, n'évoluera jamais avec la grâce, la liberté, la spontanéité d'un beau pur-sang dans la plaine…



Le haut rendement pseudo domestique qui, de la sono, garde le prosaïsme caricatural ne nous intéresse pas.


De même, le haut rendement - par ailleurs respectable - des amateurs de fer à souder, de tournevis ou d'oscillo, d'entassement de pavillons biscornus en plâtre ou staff, n'est pas davantage notre tasse de thé, commercialement parlant en tout cas ( mais nous aimons bien l'esprit… )


Pas plus que le haut rendement qui canarde une même note de porte-voix dans le haut du spectre - cas fréquent sur les larges-bandes - ni le haut rendement qui essouffle les amplis en prétendant raccorder harmonieusement un ou des gros HP traditionnels aux lourdes membranes avec des chambres de compression les clouant sur place d'une dizaine de dB, autrement dit qui espère faire tourner conjointement sur un même circuit un Dragster et un Solex !


Non : le haut-rendement n’est pas une obsession pour nous mais une porte ouverte parmi d’autres…
 


haut-rendement


Haut-rendement



Qu’est-ce que le haut rendement ?

Ah, encore un piège. En dehors de la loi physique qui définit un coefficient efficacité / consommation optimisé, il est difficile de définir simplement le haut-rendement en terme de restitution sonore.


Vouloir rentrer dans une même catégorie des objets aussi différents que :

- des très grosses JBL (K2, Everest),
- des compositions mono haut parleur à bases de Lowther ou Supravox large bandes,
- des systèmes empilant des pavillons multicellulaires en trois ou quatre voies intégrant des 38 cm en charge bass-reflex et X chambres de compressions,
- ou encore les créations d’orfèvre de Strad-audio…


… reviendrait à simplifier dangereusement des conceptions radicalement différents qui ne se rejoignent que sur un point : à la mesure, le rendement est plus élevé que la moyenne de la production ( tout en restant très faible sur l’échelle des réalités physiques : un rendement d’une poignée de % est même inférieur à celui d’un moteur à explosion ordinaire… )


Toute simplification extrême est dangereuse, et pas seulement en haute-fidélité. Dans notre domaine, elles sont nombreuses. Il suffit d’entendre les commentaires communs sur la chaleur de restitution des amplificateurs à tubes par exemple  ! La vaste catégorie des amplis à tubes : qui saura nous expliquer le point commun entre la poésie raffinée d’un AudioNote, l’indolence marshmallow de nombreux chinoiseries push-pull ou l’épanchement d’harmoniques de quelques prestigieuses signatures et l’autorité d’hoplite d’un Audio Research  ?


Ah oui, ce sont des amplis à tubes !


Idem pour le haut-rendement : nous sommes nombreux à penser que le haut-rendement est plus un état d’esprit qu’une simple réalité chiffrée.


Ce qui est d’autant plus vrai que certaines grosses enceintes unissant des beaux 38 cm à une ou plusieurs chambres de compression médium aigu ont certes un rendement élevé à la mesure mais exigent néanmoins des gros cubes pour les pousser du fait de la complexité des filtres unifiant le comportement de haut-parleurs aux caractéristiques très différentes allant jusqu’à des écarts de sensibilité de plus de 10 dB ! Ne comptez pas utiliser un amplificateur mono-triode de 8 w sur une très belle enceinte TAD…


De même, les gros systèmes multivoies à pavillons sont très souvent contraints - pour être à peu près homogènes, à la multi-amplification active, c'est-à-dire pour les néophytes, un amplificateur dédié à chaque voie, autrement dit trois ou quatre amplificateurs fonctionnant simultanément et dont la répartition des fréquences est faite par un filtre en amont du signal et envoyé à chaque amplificateur dédié : question efficacité électrique, il faudra nous expliquer où est l’économie d’énergie !


Le point commun dans la recherche du haut-rendement tient souvent à l’idée d’une définition maximale, d’une rapidité sur les attaques et transitoires proches de la réalité, d’une capacité dynamique totalement libre, tous paramètres liés à des équipages mobiles légers et des moteurs de fusée.


Au-delà, les méthodes divergent… Certains ne jurent que par un beau large-bande sur un baffle-plan. Oui, en théorie, l’absence de charge, l’unicité du haut-parleur et l'abscence de filtre flattent le rêve d’une totale liberté du transducteur. En pratique, cela suppose des performances de linéarité du transducteur absolument irréprochables et par conséquent totalement impossibles, avant même de parler des problèmes de coupure de grave inhérents à la dimension du baffle support. La plupart des haut-parleurs utilisés de la sorte souffrent, soit d’un comportement assez aléatoire en cours de courbe, notamment dans le haut du spectre, soit d’une totale absence de fréquences élevées.


Quant au baffle lui-même, on peut croire contourner le problème par une charge infinie... Mais d’une part, il faut avoir la place ( on commence à mesurer la charge en m3 ), et d’autre part, on ne donnera toujours pas une énergie flagrante et tendue au bas du spectre qui ne sera pas correctement tenu…


D’autres spécialisent les haut-parleurs, les chambres de compression et leurs pavillons dédiés - sachant qu’il est rare d’aller jusqu’au bout de la logique ( pavillon avant pour le grave ) compte tenu de la difficulté de mise en œuvre -, arrivant à des systèmes coûteux, très encombrants et délicats à peaufiner, peu compatibles à simplifier en vue d’une commercialisation rassurante. De surcroit, cette voie contraint à des filtrages délicats qui compliquent passablement la besogne des amplificateurs.


Bref, le haut-rendement est pavé d’embûches.


Helmholtz


Helmholtz



Physicien du XIXème siècle, Hermann Ludwig von Helmholtz a étudié la théorie de la consonance à partir du phénomène de résonance.

Hemholtz utilise des sphères creuses, munies de deux cols tubulaires courts diamétralement opposés (ces résonateurs, appelés résonateurs de Helmholtz, connaissent aujourd’hui diverses applications en acoustique, parmi lesquelles le principe de charge d’enceintes dit Bass-reflex).

Lorsque le son contient une harmonique de fréquence égale à la fréquence de résonance de la cavité du résonateur ou très voisine de celle ci, l’harmonique est intensifiée comme un accent tonique. On peut donc l'isoler. En utilisant une série de résonateurs, Helmholtz détermine l'intensité des harmoniques d'un son naturel. Il développera ainsi l'idée que la consonance d'un intervalle est d'autant plus grande que les battements entre harmoniques proches l'une de l'autre sont peu rapides (Théorie physiologique de la musique).


holographique


Holographique


Cf Profondeur



Fantasme commun des audiophiles, la restitution holographique prétend recréer un positionnement et une perception tridimensionnelle des instruments dans leurs pupitres… Une scène sonore tout en largeur et profondeur, un étagement des plans au cordeau et qui plus est stable quelle que soit la position de l’auditeur.
Quelle blague… Admettons que soient résolus les problèmes de phases à la prise de son…


Et puis retournez au concert, et nous en reparlerons !


En pratique sont qualifiés d’holographique les systèmes à image floue, sans consistance ni dimension précise mais qui "enveloppe" comme on l’entend souvent. Je veux un son qui m’enveloppe ! D’où les espoirs du multicanal… être enveloppé !


Donnez-nous une vraie belle stéréo avec un vrai relief, une perception orographique, une sensation des courbes et des formes, des modelés et des dimensions plausibles, ce ne sera déjà pas si mal…


image


Image



Zone fréquente de confusion entre le rapport au visuel et le sens basique en acoustique. Qui définirait théoriquement la balance tonale et si possible son équilibre et sa juste hauteur… Image et centre de gravité tonales par conséquent.

La recherche de l'image au sens de scène sonore est une attente fréquemment répétée des consommateurs de hifi.

Voir Profondeur


impédance


Impédance


L'impédance acoustique caractérise la résistance qu'un milieu oppose à sa mise en mouvement lorsqu'il est traversé par une onde acoustique. Elle est définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement locale dans un milieu…


Bien sûr, il faut différencier l'impédance caractéristique d'un milieu ( l’air ambiant par exemple ) de l’impédance d’un composant acoustique, tel qu’un résonateur, ou un silencieux…


L'impédance caractéristique d'un milieu ( solide, liquide ou gazeux ) se définie comme le rapport de la pression acoustique sur la vitesse de déplacement en milieu ouvert, c’est-à-dire en l'absence d'ondes réfléchies. Elle est analogue à l’impédance caractéristique - c'est-à-dire une propriété du matériau considéré - et est égale, dans le cas d'un espace illimité, au produit de la masse volumique du matériau par la vitesse du son dans ce même matériau…


La masse volumique et la vitesse du son variant avec la température, c'est aussi le cas pour l'impédance acoustique.


De même, l’impédance électrique caractérisera la résistance qu’un circuit oppose au passage d’un courant électrique ou signal…


Ainsi, l'impédance de sortie peut être assimilée à une résistance placée en série avec la source du signal. Plus cette résistance est élevée, plus elle va s'opposer au passage du signal, et plus elle va en retenir une partie importante. La valeur de l'impédance de sortie n'a pas forcement une grande signification tant qu'on ne connaît pas la valeur de l'impédance d'entrée du récepteur du signal, puisque c'est la combinaison des deux impédances qui va influer sur le résultat final.


L'impédance d'entrée (appelée aussi impédance de charge) peut être assimilée à une résistance placée en parallèle avec l'étage d'entrée qui reçoit le signal. Tout comme pour l'impédance de sortie, la valeur de l'impédance d'entrée n'a pas forcement une grande signification sans la valeur de l'impédance de sortie de l'émetteur.

Autrement dit, l’impédance correspond à peu près à une résistance aléatoire ou en tout cas pas constante.


Ainsi, souvent annoncée en valeurs simples, 4 Ω ou 8 Ω, l’impédance caractéristique des enceintes est souvent infiniment plus complexe que ces chiffres apposés sur une plaque signalétique. En effet, des astuces de circuits de filtre permettront à la rigueur de linéariser la courbe d’impédance, pour autant le signal électrique devra traverser un réseau labyrinthique de composants qui en épuiseront les subtilités au profit d’une caricature de celui-ci. D’où l’emploi sécuritaire de forts taux de contre-réaction sur les amplificateurs pour éviter tout retour de signal épuisé à devoir affronter une courbe complexe ou un faisceau de composants obscurcissant inutilement son cheminement. Une courbe d’impédance est par conséquent moins significative qu’une éventuelle courbe de consommation électrique de l’enceinte qui indiquera sa gourmandise éventuelle en courant.


Pourtant, là non plus ce genre de mesures ne sera pas vraiment représentatif de la réalité fonctionnelle : il existe des enceintes dont la courbe d’impédance est tout à fait parfaite, le rendement élevé, la consommation en courant affichée plutôt moyenne mais qui pourtant ne fonctionneront pas sans des capacités en courant de l’ordre d’une centrale nucléaire…


Bref : il faut procéder à des essais !


jansénisme


Jansénisme



Outre le courant religieux bien connu, janséniste peut assez justement qualifier un certain type de reproduction sonore, rigoureuse, sans concession, peut-être un peu extrémiste, certes, mais qui ne retranche ni ne rajoute rien à la réalité, hélas souvent triste, du contenu d’origine. Le jansénisme, plus que la "neutralité", ramène à l’absence d’interprétation d’un système idéal…


Pour autant, ça ne veut pas toujours dire agréable : la triste réalité de la musique enregistrée ne supporte pas toujours une rigueur janséniste de restitution…




 

Ah, j'y pense : on nous prétend "tubistes" ou "lampistes", avec le léger accent de sarcasme qui, accompagnant généralement ces expressions, dénoncerait une pseudo appartenance à un club encagé dans la nostalgie poussiéreuse du "older is beautiful" ; dans le même ordre de la simplification on nous présente aussi comme accro inconditionnels du "haut rendement"…

 

 

" On " a tort !

 

Nous nous moquons de la technologie employée.

                                                                                     
Indubitablement, nous avons jusqu'ici plus souvent trouvé notre compte d'authenticité, de sensibilité et d'émotion par le tube.


Ah, c'est facile à dire !…


En effet ; mais il ne nous est pas non plus trop difficile de le prouver à toute personne qui ne craindra pas de faire confiance à ses oreilles et à sa réceptivité ; à ses sens.


A condition d’avoir opéré une sélection drastique dans le bourbier fétide des amplis à tubes !
   

Car, en tant qu'amoureux des tubes, nous regrettons de constater qu'on ne parle généralement du "son tube" que pour illustrer les défauts de la trop large majorité d'entre eux : colorations marquées, justesse floue, transparence discutable, dynamique étriquée, répétitive et sirupeuse, mauvaise tenue du grave, pneumatique, mollesse poisseuse et tendance un peu systématique à une douceur bedonnante !

Là où beaucoup réclament la chaleur du tube, nous préférons exiger l'humanité des rares bons appareils à tubes du marché, ce qui est très différent, la chaleur de certains appareils, si séduisante au début, pouvant devenir étouffante à la longue, là où l'humanité transmise par les exceptionnels bons est sans cesse changeante, en renouvellement, en variations… Et ne parlons pas des amplis à tubes complexés du transistor qui à l’arrivée sont plus brutaux que leurs référents indirects, les gros totors qui poussent !


En effet, parce que nous aimons le tube, nous sommes les premiers à reconnaître que le monde des amplis à tubes est plein d'embûches et surtout garni de produits insuffisants voire honteux, y compris parmi les plus prestigieux, là où, somme toute, la moyenne des amplis à transistors est honorable.


Cependant, dès lors qu’on a trié les perles rares au milieu de la banalité ambiante, le tube révélera des émotions supérieures : oui un tube peut délivrer un message véloce, solide, impérieux, sans tonalité propre mais au contraire aussi chamarré et piqué qu'une photo sous les tropiques ou inspiré qu'un tableau de maître, une explosion de teintes, un bousculade de nuances, un florilège de variations, du rebond, de la volupté, du velouté, de l'articulation, et un sens de la modulation inimitable, bref l'ardeur du vivant, l'aménité de l'humain !


Bon, faisons court : apportez-nous un bel ampli à transistors qui respecte la ferveur d'une triode et nous prenons !


D'ailleurs nous en avons trouvé quelques-uns qui nous ravissent, il ne faut pas non plus caricaturer…


Ah, pour clore le chapitre "tube" : combien de fois nous a-t-on frileusement opposé la non pérennité des amplis à tubes


Quelle blague ! Si en effet les tubes ont une durée de vie limitée, ça ne remet pas en cause l'immuabilité des appareils ! Bien au contraire, et à condition de ne pas oublier notre flèche sur la maigre proportion d'appareils à tubes réellement bien faits, un ampli à lampes est le plus souvent incroyablement solide. Moins de composants et de contraintes que dans le domaine du "totor" permettent de sélectionner plus rudement les éléments actifs. En outre les transformateurs de sortie protègent les appareils contre moult malencontreuses manœuvres.

L'usure des tubes alors ? Soit, il faut "retuber" de temps en temps. Mais, sur la plupart des appareils contemporains, retuber est à peu près de l'ordre du changement d'une ampoule électrique sur un lampadaire d'intérieur !


Les instruments que nous privilégions sont équipés de lampes produites de nos jours dans des usines modernes et donc facilement trouvables à des prix plus que raisonnables… Et compte tenu du nombre croissant d'amplis à tubes dans le monde, le risque de pénurie n'est pas pour demain…


Certaines de ces lampes modernes sont plus fiables que les anciennes et parfois meilleures que des prétendues références ( qui existent aussi, c’est indéniable ! ), contrairement à l'avis de nombreux sympathiques piquousés du tube qui, soit n'ont pas toujours intégré dans leurs tests le délai de rodage plus long des nouveaux tubes, lié à une fabrication plus rigoureuse, soit favorisent un enrobage enjôleur plutôt que la recherche de précision tout en transmutations…


Maintenant, si en sortant du magasin avec votre bel ampli à lampes tout neuf sous le bras vous avez envie de vous adonner à la joie du tweakage, pas de problème, nous pouvons même vous guider modestement !


Mais en aucune manière l'achat de tubes roulés sous l'aisselle et baignés dans du sang de vierge par nuit de pleine lune ne sera une condition de bon fonctionnement (sur un plan musical s'entend !) de votre trésor…


Durée approximative des tubes : nous disons souvent qu'un bon tube dure 30 h ( pépin de fabrication ! Ça arrive quelquefois, auquel cas on le change gratuitement ) ou 3 000 h avant de faiblir irrémédiablement. Compter un peu moins en pure classe A, nettement plus en classe B.


Des tubes plus spécifiques, type KR, sont donnés pour 25 000 h ! Même en comptant 15 000, ça donne quelques espaces de musique tout de même.
D'autant qu’il n'est nullement conseillé de laisser les appareils sous tension en permanence.


Un ampli à tubes atteint sa plénitude de fonctionnement en une poignée de minutes, là encore à l’encontre d’idées reçues récursives…


matière


Matière




La matière de la restitution est fondamentale : elle fera la différence avec ces trop nombreuses propositions désincarnées de systèmes performants mais cérébraux. La matière donne du corps à l’artiste, de la chair, de l’étoffe, la matière permet de distinguer des instruments très proches en timbres ou en tessitures, surtout lorsqu’ils jouent superposés. Car même si le métal est identique pour une trompette et un saxo, leur matière sonore et leur expression sont radicalement distinctes.


La matière contribue ainsi à déployer la rutilance changeante des cuivres, le boisé veiné des cordes, la peau ou le métal lourd des percussions, la puissance magmatique d’une sourde violence…


La matérialisation est aussi une sorte de prise de possession de l’espace, pas tant par positionnement dans la scène sonore que dans la corporalité, l’existence presque impudique de l’homme derrière l’instrument, ou son organe propre, dans tout ce qui le rend inimitable, tout ce qui fait de Sinatra un chanteur à part… Une performance rare en hifi, mais pas impossible.


Fly me to the moon……


modelé


Modelé



On comprend assez bien la notion de modelé en peinture ou en sculpture.
On peut une fois de plus s'appuyer sur ces exemples palpables pour comprendre l'importance du modelé du son, de ces creux et reliefs qui cisèlent des volumes pleins, des arrondis voluptueux, de girondes courbes de chair, d'avenants sillons de mystère, des arêtes vives, des rondeurs de dunes dans le désert, des lignes sveltes et sportives ou des silhouettes d’une harmonie luxurieuse, peut-être tout simplement le ravissement organique, l’anthropomorphie de la musique…


Le modelé, le corps, le grain, la matière sont ces évocations lyriques qui, associées pour le meilleur, soulignent toute la différence entre une restitution sonore objectivement fidèle et une reconstitution foncièrement émouvante…


modulation, amplitude


Modulation, amplitude


On pourrait se référer au passage sur la dynamique pour expliquer cette notion de "modulé". La modulation c’est l’articulation ductile du message, du chant, des respirations, du phrasé. C’est la différence entre une progression par paliers et un lien constant et souple entre les notes, entre une dynamique crantée et une courbe permanente de hauteurs et inflexions si intimement combinées, induites, pétries, que cette rare sensation du naturel est enfin rendue possible…


C’est parfois ce que certains tentent d’exprimer en parlant de restitution "analogique". Mais c’est un terme qui ne veut pas tout dire : à l’époque de l’analogique il y avait autant d’enceintes médiocres.


moelleux


Moelleux



A ne pas confondre avec mollesse.

En quelque sorte, le moelleux est la perception positive de la mollesse ou de la douceur.

Le moelleux, c’est la traduction de cette onctuosité accorte qui caractérise la perception des cordes au concert, c’est la preuve du respect du modelé des attaques, de la sensualité d’une voix, de l’enveloppe des sons.

Une enceinte douce ou molle est douce ou molle tout le temps.

Une enceinte capable de moelleux obtient cette plénitude souple par une vitesse sans faille sur les transitoires et par conséquent donnera aussi des cuivres aux montées rêches si le musicien l’a désiré, une batterie impactante faite de peau tendue, et si les accents de quelque violon baroque vrillent les oreilles, sa reproduction n'élimera pas la torture…


musicalité


Musicalité


Est-il bien nécessaire de s'attarder sur ce vœu pieu de la haute-fidélité auquel tous les artisans ou industriels du son prétendent hardiment ?


On ne devrait pas dissocier la musicalité de la fidélité, mais la confusion est hélas monnaie courante (et quelle monnaie…). Restituer fidèlement chaque note émise, à peu près à la bonne hauteur, sans coloration outrancière et sur un spectre large, la haute-fidélité sait assez bien le faire.


Le reste… Cette nuance mineure sur le papier et fondamentale dans la perception crée un abîme d'incompréhension entre les mélomanes et les acteurs de la hifi…


On confondra souvent et de bonne foi musicalité et beauté de restitution ; on aura tort : la beauté est un fait de réception, pas d'émission. La musicalité, c'est le contraire…


musique


Musique



L'essentiel, qu'on le veuille ou non, quand bien même un pan large de la GHFI aurait une légère tendance à l'avoir oublié…


Au sens le plus large, la musique est l’art consistant à arranger et ordonner les sons et les silences au cours du temps ; on introduit dès lors les notions liées à son découlement dans le temps :

- Temps et rythme, supports de la combinaison temporelle.
- Hauteur et mélodie, supports de la combinaison fréquentielle
- Harmonie et simultanéité
- Timbre


Le dosage et la prédominance de chaque support varieront en fonction de la musique considérée. Nombre de musiques tribales africaines ou américaines privilégient le rythme, la scansion. En orient, la mélodie prend la priorité. La musique occidentale de culture ( par opposition au cri organique originel d’où découle la musique fonctionnelle ) repose beaucoup sur des notions d’harmonie.


Dans un sens strict, il faut nuancer cette définition, puisque l’intrusion de l’aléatoire a dénié tout caractère volontaire à la composition.

La musique est donc un art, objet d'une création, représentation et communication. Elle se plie donc à certains codes, des règles, certaines simples d'autres complexes.


Puisqu'elle est une création, la musique lie l’inconnu au connu, le futur au présent. Sa particularité forte est d'être fugitive : elle n'existe que dans l'instant de sa perception. Un des points majeures du rôle de la haute-fidélité est en quelque sorte de vouloir la figer, par la possible répétitivité d'un instant… Il est intéressant de noter que sa perception majoritaire ( hors écriture et lecture ) repose sur l'ouïe, le sens le moins apte à la connaissance objective qui régit la science. Est-elle alors le sens des sentiments ?


Mais la musique, au moins en occident repose sur les symboles (les notes de musique) avant de prendre sens par la valeur affective ou émotionnelle.

Ce constat est moins vrai pour diverses autres cultures ou perceptions : les musiques de l'oreille pure (terrestres, spirituelles) ont souvent gardé leur pureté essentielle faces aux musiques de l’œil (primeur de l’écriture, du discours, et un certain rejet du folklore).

L'occident entend privilégier l’authenticité, et inscrire la musique dans une histoire qui la relie, par l'écriture, à la mémoire du passé.

Les musiques ethniques sont plus basées sur le lien direct au ressenti et à l’imaginaire, enrichi de mythe et de magie, le tout directement imprégné d'une corporalité de la musique et sa perception. L’auditeur participe directement à l’expression de ce qu’il ressent, là où l'auditeur occidental est extérieur et juste spectateur de l'émission musicale. Sans doute est-ce ce que l'on appelle maintenant la période baroque qui a marqué la coupure en occident : l’écriture, la notation rationalisent les modes musicaux grâce au tempérament.


Pourtant on peut imaginer des conceptions et des compréhensions très distinctes de la notion même de musique. Par son existence propre ou par sa fonction projetée.

L’approche intrinsèque ou immanente : la musique préexiste chez le compositeur avant d’être entendue et existe même par elle-même dans la nature, ou pourquoi pas, par nature. Ne parle-t-on pas de chant des oiseaux, de la musique de la nature au printemps, etc… ?

L’approche extrinsèque, ou fonctionnelle, où la musique est une fonction projetée, une perception, où la musique est sociologique. Elle a tous les sens et au-delà, mais n'est perçue que dans un seul : la musique des oiseaux n'est musique que par la qualification que l'on veut bien lui donner.


Quoi qu’il en soit, la musique est conçue par une personne et reçue par une personne ou un groupe, d’où une dimension anthropologique. Définir la musique passe alors par la définition d'une certaine conception de la communication entre les individus. La musique devient subséquemment langage. Langage écrit et parlé qui plus est. La musique devient communication universelle à la nuance près qu'elle peut être entendue par tout le monde, mais comprise uniquement par quelques uns.


musique dématérialisée


Musique dématérialisée vs lecture classique…


En novembre 2010, j'ai écrit le billet suivant. 3 ans après, et suite à de nombreux et complexes essais, j'ai peu de nuances à apporter, le voici donc :


Après CD contre vinyle, le grand débat du moment.

On en parle partout, la musique par ordinateur, serveur, streaming, MP3, fichiers haute définition, FLAC, APE, AIFF, AAC, WAVE, etc, un empilement de terminologie dans une société qui ne sait plus trop bien ce qu´elle raconte à force d´accumuler les acronymes en oubliant parallèlement le sens premier des mots les plus fondamentaux.

Et bien sûr, la presse spécialisée moribonde saute sur cet os nouveau à ronger, ardent défenseur du « c´est nouveau donc c´est mieux ».


N´oublions pas, sans jouer les vieux schnock ( à l’heure où pas mal de gamins gavés de MP3 redécouvrent, ébaubis, les bons vieux vinyles de papa ), que ce sont les mêmes aruspices qui ont survendu il y a quelques dizaines d´années un format inédit et révolutionnaire qui, au final, a engendré une régression majeure de la qualité moyenne des exigences de la reproduction sonore ( et dont on n’est pas forcément revenus depuis ! ) : le merveilleux CD qui devait envoyer toutes nos habitudes d´écoute à la poubelle… On allait voir ce qu’on allait voir !


Ouais, on a vu… et c´est bien dans la poubelle qu´ont failli finir nos amours mélomanes…


On a vu le temps qu´il a fallu pour qu’enfin apparaissent quelques rares lecteurs qui ne transforment pas les musiciens en squelettes pour les uns, en viande hachée pour d’autres, en scies volantes souvent, ou encore ( nouvelle tendance ) en petits bonshommes disproportionnés faits de caoutchouc huileux…


N´est-ce pas cette satisfaction narcissique de la hifi ( autrement dit se satisfaire de peu mais à des prix prohibitifs ) qui permet à la musique dématérialisée de foncer sur une autoroute ?
A l´heure actuelle, en dépit d´un catalogue pléthorique de machines plus ou moins alambiquées, les bons lecteurs CD ne sont pas légions, quoi qu´en disent les mêmes spécialistes enthousiastes d´une pauvre technologie infatuée…

Dès lors, trouver des solutions de musique informatique qui soit au moins à la hauteur de cette carence ambiante n´est en effet pas difficile…

… Alors que le vainqueur d´un éventuel duel sonore entre un vrai bon lecteur CD ( pas forcément cher, pas forcément monstrueux ) et la meilleure solution dématérialisée ( pas forcément donnée ou simple ! ) n´est en revanche clairement pas ( pour le moment ? ) du côté de la mode !
 
Pourquoi pas forcément simple ? Parce que, honnêtement, les meilleures solutions informatiques, prétendues faciles d´accès, sont un peu des usines à gaz quand même.

J´éviterai de parler des solutions tout-en-un qui indéniablement offrent une facilité de manipulation sans équivalent mais, issues de marques ( certaines ô combien réputées ! ) qui n´ont jamais été foutues de sortir un produit expressif - n´en déplaise là encore à la doxa - ne seront au final pas plus brillantes qu´à l´époque où elles se posaient en chantre de la révolution CD.

Non, je parle des solutions qualitatives du moment qui exigent quand même une mise en œuvre pas si élémentaire que ça : ordinateur ou portable, logiciel Amarra ou Audirvana, DB Power amp ou J-River, ou AirPlay ou Foobar, avec toutes les difficultés de tags d’un Player à l’autre, horloge externe et/ou DAC externe, contraignant à une panoplie de câbles et de manip sans compter les disques durs qui s´amoncellent dès qu´on aime vraiment la musique. Or les produits plutôt qualitatifs, genre Weiss, M2Tech ou autres ( uniquement en horloge ), ne sont pas vraiment donnés. Pas plus qu´un orgueilleux Sooloos ou une immodeste proposition Audionec.


Quant au résultat ( et nous avons poussé l´investigation assez loin ! ), en dépit des roucoulements d´extase des audiophiles, s’il peut être tout à fait honorable, surtout, je le répète, face à l´indigence musicale moyenne des lecteurs CD haut-de-gamme, il n’en est pas moins très simplifié. C´est cette simplification - la même que l´on détecte rapidement sur la majorité ( ? ) des lecteurs CD construits autour d´une mécanique CD-Rom -, qui donne l´impression d´une musique fluide, analogique comme se gargarisent certains, mélodieuse, oui incontestablement, où l’on peut même estimer que les timbres sont élégants et variés et la modulation moyenne correctement articulée, où l’on peut même parfois trouver ce cœur, ce noyau indispensable à la plausibilité musicale. C´est déjà pas si mal…
… Mais le grain, les frissons subliminaux, les silences hantés de vie, les infimes évolutions rythmiques, les petites accélérations foudroyantes d´une main d´artiste inspirée, les vibrations savoureuses, les nuances délicates, ces minuscules inflexions qui répandent sous l´épine dorsale ce fluide délicieux du plaisir voluptueux, toute la beauté et la sensibilité de l´humain ? Pfffuitt, à la trappe !


Dématérialisée ? Oui, ça porte bien son nom, si poétique par ailleurs !


Bon, il est vrai qu´on tourne un peu en rond : combien d´amplis ou d´enceintes savent transmettre ces mêmes raffinements charnels ?


Peu importe, le sujet de ce billet est ailleurs…

Oui, bon, l’intro était un peu longue dans ce cas, d’accord !


En effet, on peut discuter autant qu´on veut de la pure qualité de reproduction, de la musicalité, de l´expressivité, personne ne sera d´accord. Trublion je suis, mélomane, je suis ! Hifiste jamais, audiophile, très peu pour moi, je ne m’attends donc pas à entrainer une adhésion générale. Et puis je veux bien admettre que si l´on a pas encore atteint le Nirvana virtuel, ça viendra très probablement, à condition d´être vigilants et ne pas laisser la victoire aux marchands du temple ( ce qui est en train de se produire, que ça vous plaise ou non ! ). Donc à un moment ou un autre, on arrivera à une qualité qui dépassera la morne norme de l´honorable…

Mais on ne contournera pas le constat d´une mutation de relation à la musique, à la culture, induite par la facilité délétère à accumuler les titres ou à croire aller à la connaissance par le plus court chemin, une culture Wikipedia en quelque sorte, qui a autant de mérite que de limite.


C´est souvent l´argument qui prime pour justifier le basculement vers la musique dématérialisée : la simplicité d´emploi. On en a assez des boîtiers qui cassent, qui encombrent, qui polluent ( ah ben oui, on va bien nous le brandir sous le nez un jour, non ?, l’argument écologique : la musique virtuelle sauveuse de la planète ! ), il y en marre de la place perdue pour ranger la culture, marre du prix des disques pour souvent être déçu à l´arrivée, sans parler de la qualité des enregistrements, etc…


Oui, sans aucun doute, l´aspect pratique, je le conçois, je l´entends, je l´accepte, j´utilise moi aussi un I-Pod dans le quotidien domestique, pour un fond a-musical quand je vaque à d´autres occupations ou pour les déplacements en voiture…


Mais je n´oublie pas pour autant que cette facilité ne doit pas occulter un rapport à sa propre culture ( ou érudition au moins ) qui est en pleine évolution, ce qui ne signifie pas progression croissante.


Déjà, le rôle d’auditeur est éminemment passif…  Déjà, le passage du vinyle au CD a souvent engendré une sorte de paresse intellectuelle inéluctable : sur un 33 tours, une sonate de Beethoven couvrait disons au minimum une face ; par conséquent la manipulation un peu contraignante mais tactile du disque obligeait à une concentration sur l´étiquette, sur le fait que c´était la Hammerklavier ou la Waldstein, pas une autre…


Avec le CD, on commence à passer du repère précis de l´Opus 106 à une sonate de Beethoven au milieu d´autres et il faut consentir l’effort de surmonter la paresse pour rester concentré sur les transitions d´opus…


Avec la facilité du téléchargement, les coûts plus bas, l´accès à tout illimité mais désordonné, ne prend-on pas le risque d´un cumul d´heures de musiques dépossédées de leurs jalons culturels, dates, lieu, circonstances, interprètes, ou encore conseils de quelques magasins pédagogues enthousiastes, sans lesquels la rencontre avec certaines œuvres peut-être banalisée ou zappée si on ne parvient pas à isoler le moment privilégié de découvrir, creuser, comprendre pourquoi cette œuvre est sublimée dans son contexte, dans sa particularité, dans son audace ou sa créativité ? Autrement dit consommer de la musique, oui, mais ne plus l´écouter ?


Et la démonstration vaut au moins autant pour les Rolling Stones ou Vanessa Paradis ( oui, c´est un exemple… ) que pour Brahms ou Miles Davis, pas de genre musical qui soit protégé de la simplification par entassement…


Les pochettes, les livrets, les batailles des éditeurs pour proposer des coffrets de plus en plus soignés, élégants mais aussi documentés…
… Les détails des musiciens participant à l´enregistrement, les instruments, les directeurs artistiques, les ingénieurs du son, les lieux d´enregistrement…

Tout ça régurgité sur l´ordi avec tant de simplification appauvrissante, alors qu´un directeur artistique, un producteur, un arrangeur, un orchestre, une bande de potes, etc… sont souvent aussi fondamentaux dans la qualité musicale extrême que l´artiste central…


Le voilà donc le danger : la paresse !

Découvrir la musique en tapotant sur un clavier, en sélectionnant en quelques minutes, un samedi soir après le dîner, un disque écouté vite fait, d´une oreille distraite, un morceau qui est joli et souvent sélectionné par le haut de la pile, celle qui, comme d´hab, est construite par des groupes de distribution qui s´en foutent un peu des obsessions des mélomanes, au fond ! Leurs priorités sont ailleurs…


I-Tunes, un outil incontestablement facile et universel d´emploi, d´accord, mais qui classe Kate Bush ou Frank Zappa dans la catégorie : Alternative Punk !

Ah bon ?????
A côté de Mozart alors !!!


AC, novembre 2010


évolution hautement favorable


En m’évertuant à remettre mon site à jour, je m’aperçois que j’ai laissé quelques articles qui datent beaucoup.

Je ne parle pas tant de ceux qui relatent des évènements passés - pourquoi pas après tout ? - mais de ceux qui évoquent un état des lieux techniques à un moment donné.

Deux articles concernant l’état de la musique dématérialisée me semblent devoir être conservés, notamment pour comprendre l’évolution des technologies (enfin stables), des résultats et d’un état d’esprit.

Raison pour laquelle je ne vais pas les remplacer, mais les compléter par diverses précisions par suite de l’évolution du matériel et des technologies.

 

1. Les banalités techniques :

- les divers sites de streaming du marché ne procurent pas tous les mêmes qualités techniques de fichiers en streaming.

- donc, ne concluez pas en écoutant en BT des fichiers MP3 issus de Deezer (ou OGG à cette heure chez Spotify, système de compression à priori moins compromettant) que le streaming ne fonctionne pas.

- évitez les procédures de type Airplay, pas mauvaises, soit, mais moins révélatrices qu’une vraie lecture réseau, autrement dit où tablette ou smartphone n’ont qu’un rôle de télécommande, pas de relais.

- n’imaginez pas que sous prétexte qu’il s’agit de transmettre des 0 et des 1, tous les lecteurs réseaux se valent

- soignez l’environnement réseau. J’en ai moi-même fait l’expérience en remplaçant un switch qui commençait à dater par un tout neuf et puissant, et un recâblage (pas même spécial hifi), mais à jour et c’est fou ce que nous avons optimisé à tous points de vue : rapidité de fonctionnement et qualité audio.

- si vous en avez envie, vous gagnerez évidemment à soigner les alimentations des routeurs, serveurs ou switches.

- incontestablement la qualité de streaming directe (je veux dire depuis les plateformes) a progressé et très nettement, chez Qobuz en particulier, au point d’être parfaitement utilisable comme source principale y compris sur une très belle installation haut-de-gamme. Enfin : si le lecteur réseau est à la hauteur, évidemment…

- toutefois, à lecteur réseau égal, on constate sans doute aucun que l'exploitation des mêmes fichiers téléchargés sur un bon serveur (NAS) et lus en local est supérieure, musicalement plus fourmillante encore.

- en outre, acheter des fichiers permet aussi de classer aisément et clairement sa « discothèque ».

 

2. L’alibi moral :

- oubliez les arguments qui parlent de la mauvaise rétribution des artistes. S’il est vrai que tout n’est pas résolu, les conditions de rétribution évoluent considérablement notamment sous l’impulsion de Qobuz.

- dans le même cadre, somme toute, ce sont les éditeurs qui ont la main sur les négociations finales.

- combien d’artistes découvrons-nous grâce au streaming que l’on n’aurait jamais connus, repérés, rencontrés, égarés au cours de piles anonymes de CD postillonnées dans les grands magasins « culturels » ?

- combien d’artistes ai-je un relatif plaisir à écouter en streaming alors que je n’aurais jamais acheté leur disque, et d’ailleurs ne les apprécie pas suffisamment pour acheter les fichiers correspondants.

Sachant, pour être précis, que j’achète une moyenne de 4 à 500 fichiers par an. Par fichiers, je veux dire albums complets. Et, dès que possible, en Haute-Résolution.

- l’expérience récente de musiciens (du classique) que je connais est édifiante : sur un disque important de leur discographie, l’éditeur refusait la publication sur des plateformes s’obstinant sur l’idée de ne fournir que du CD, parce que c’était plus noble, le travail sur les jaquettes, le livret, etc… Ces musiciens (un Quatuor) ont fini par négocier le droit de streaming sur un seul des 7 opus du disque. Et ont plus gagné en quelques semaines avec un seul titre que sur la totalité des ventes de l’album concret.

- oui, on peut regretter les livrets ou jaquettes mais, d’une part, on n’interdit pas aux éditeurs de les livrer avec les fichiers (ça arrive fréquemment) et on trouve en navigant sur sa tablette des informations complémentaires que les livrets, souvent écrits trop petits ou avec des mises en pages illisibles, ne contiennent pas. Changement d’habitude soit, mais moins d’informations, certainement pas.

 

3. Lecture dématérialisée vs lecture CD :

- en comparant ce qui est comparable, à savoir des fichiers 16/44 non compressés contre leur équivalent lu sur un CD, à machines de qualité comparable (ce n’est pas forcément facile à déterminer), la lecture réseau prend généralement le dessus. Que les fichiers soient CORRECTEMENT rippés (par vous depuis vos CD) où directement issus d’une plateforme de distribution.

Un des exemples les plus faciles est la comparaison sur un lecteur CD pourvu d’une entrée numérique à laquelle on relie un lecteur réseau, soit un câble supplémentaire par rapport à la lecture directe.

A ce jour, seuls deux lecteurs CD ont fait jeu égal en lecture CD et dématérialisée. Dans tous les autres cas, la lecture dématérialisée l’emporte. J’insiste : dans un cadre très maîtrisé de test.

Il y a des exceptions, notamment des « fichiers de première génération » livrés sans grand soin au début de l’activité des plateformes.

- en comparant le CD à un fichier Haute-Résolution bien fait, la question ne se pose même plus.

Cependant, nous constatons que certains n’apprécient pas forcément la Haute-Résolution ; cette foultitude d’informations supplémentaires qui rapproche des musiciens, de leur humanité, perturbe quelques mélomanes, plus à l’aise avec un « arrondi » arrangeant.

Rien dire, c’est un rapport à la musique. Quand en revanche cette simplification est considérée comme plus émotionnelle, je dis non, en aucune manière, et il ne faut pas confondre résolution subtile avec froide analyse détailliste.

- tout ceci bien sûr à condition de ne pas tomber sur des fichiers HR mal faits, notamment ceux de première génération qui n’étaient le plus souvent que des copies de bandes 16/44. Voire de fichiers rippés, et mal.


naturel


Naturel



Ce que l’on devrait rechercher. Point final.
Découvrir son satori musical.
On utilise beaucoup de mots pour tourner autour de ce qui devrait être la quête réelle : la sensation du naturel de la restitution, ces instants où, de façon évidente, la musique est en place, ondulant jusqu’au fond du tempo, elle s'écoule en un flot spontané, délectable, une perspective de pleins et déliés, expose un modelé gracieux, moelleux, délicat et sensible, les couleurs composent un paysage vivant et changeant où les lumières s'interpénètrent en un ballet d'expressions, intelligence, goût et vivacité, le sourire replet du promeneur étourdi encore sous le charme d'une lettre galante, que les badauds jaloux prêtent à un doux imbécile rêveur, les légères jérémiades des instruments en quête du La félon, le bref instant de concentration davantage destiné à amadouer la salle qu'à dompter la musique… Laquelle jaillit sans plus attendre : en deux mesures, le ton est donné, la salle captivée, le silence ordonné, l'évidence tombée : ce sera un grand moment ! Distinction et euphonie, un hédonisme onctueux, une suavité gouleyante dans un enthousiasme sidérant de bonhomie, de facilité, d'enthousiasme, d’ardeur et d’engagement ; foin du cérébral ou du prosaïsme, la musique farandole, le temps s'immobilise, comblé de guirlandes mélodieuses, pointées, noires ou blanches, pauses ou commas, croches ou doubles, enharmonies ou tournis, virevoltes ou fluidité, enivrement ou civilité, libres et retenues, féminines, voluptueuses et indociles, dociles et respectueuses, brisant la fatalité du temps et ses battements morbides jusqu'à la strette si complexe en attendant le repos… L’état de grâce, la lumière au bout du tunnel…


L'ekphrasis est un exercice difficile, n'est-ce pas ?


neutre


Neutre



Un des termes les plus irritants, les plus rapiécés de la terminologie hifiste.

Dans le sens commun, tout maillon devrait être neutre au sens de ne pas affecter par un avis propre le signal transmis. Neutre devrait donc signifier transparent, fidèle, etc…

Mais n’est-ce pas indirectement le meilleur moyen de définir le refus d’engagement ? Résultat, nous en arrivons au constat majoritaire que sont qualifiés ( positivement hélas ) de neutres les appareils qui font le moins de vagues, les plus politiquement corrects, où, à force de viser le zéro défaut, on ne retire que zéro musique !

La neutralité pourrait à la rigueur qualifier un équilibre tonal droit. Point important s’il en est en effet. Mais à condition que cet équilibre tonal ne bascule pas en fonction des variations dynamiques !


Il est intéressant de préciser à propos de l’équilibre tonal, que lorsqu’un système reproduit un vrai médium et haut-médium riche et équilibré, on entend dire que l’enceinte n’a pas de grave ! Ou qu’elle est trop claire. C’est possible en effet, mais il y a trop fréquemment confusion due à la tendance dominante d’une certaine hifi à produire un confort physiologique… Dans lequel le grave est souvent amalgamé avec une primauté flatteuse d’un haut-grave bouffi ne laissant précisément pas vivre la vraie extension du grave nécessaire à l’expression des résonances de quelques rares instruments ; on se trompe en effet fréquemment sur les fréquences nominales basses de la majeure partie des instruments. Certes, la note la plus basse d’un Steinway résonne à un peu moins de 30 Hz, mais combien de fois est elle employée ?? Et une grosse caisse de batterie descend rarement en dessous de 60 Hz. Ah, certes, il y a l’orgue… Mais, là encore, les 16 Hz de l'ut grave du 32 pieds en montre sont rarement sollicités… En revanche oui, souvent, des résonances basses d’instruments dont la tessiture est par ailleurs plutôt haute, ont besoin, pour timbrer avec justesse, matière, sensibilité, de descendre bas et sans rupture… C’est pourquoi les violons sont si rarement boisés en hifi ! Mais revenons à la neutralité…


La neutralité absolue, au sens ultime, est par essence impossible et présuppose qui plus est de savoir quelle était la réalité sonore au moment de l’enregistrement. D’ailleurs qui ose croire que les micros ou préamplis de micro sont neutres ?


A une époque, certains utilisaient les micros Bruel et Kjaer qui, sous prétexte qu’ils étaient des microphones de références en mesure, étaient forcément neutres ! Quel bel optimisme si l’on songe que certains bons spécialistes du son étaient parfaitement capables d’identifier à l’oreille si le micro utilisé était dynamique ou statique, s’il était d’origine Schoeps ou Neumann ! La couleur des "réverb" ou limiteurs ou compresseurs électroniques idem !


   Contentons-nous de la définition négative : est fidèle un système de reproduction qui n'ajoute et ne retranche rien et respecte la hauteur tonale des instruments originaux.


Cette neutralité-là suffit-elle à retranscrire les impulsions inspirées de la musique, dans sa dynamique charnelle plus que plastique ? Pas sûr. Mais c’est une étape essentielle sans doute…


Reste à savoir comment apprécier la neutralité. Par comparaison multiples ? Par sensation directe du naturel ? Peut-être…



Pour expliquer nos choix, nos orientations, nos attentes, nous n’avons aucune envie de parler technologie ou gamme.


De certains concepteurs nous ne retenons que quelques références car tout n'est pas absolument excellent dans l'éventail proposé alors que, chez d'autres, nous sentons qu'il y a un esprit créateur patent, une constante, un ou des hommes qui écoutent attentivement ce qu'ils conçoivent avec l'exigence ostensible de privilégier la musique de préférence au seul beau son appartenant plus à l'appareil qu'à la réalité.


Oui, nous sommes d’accord, en théorie semblable déontologie implique tous ceux qui œuvrent à la haute-fidélité.
Mais tous les professionnels s'accordent à clamer en chœur qu'il en va tout autrement en pratique, n'est-ce pas ? Sinon pourquoi y aurait-il autant de nouveautés chaque mois ?

Alors nous priverions-nous de clamer haut et fort qu'il y a dans la haute-fidélité si peu d'exactitude humaine ?


Il apparaît de plus en plus clairement que cette vérité expressive que nous cherchons comme un Graal emprunte des voies moins fréquentées, ces petits sentiers parallèles qui recèlent le charme secret de nos forêts, ou ces venelles discrètes qui permettent au curieux de visiter une autre Venise, révélant ô combien de trésors cachés, de mystères, et dont les pans obscurs nuancent une beauté trop ostentatoire, trop évidente, trop policée…
 

Quant à la technologie, le seul aspect que nous observons avec attention, c'est la potentielle pérennité des produits dans l'espoir d'offrir une fidélité au moins aussi longue que haute !
Par conséquent, ce lieu n'abreuvera guère votre soif de connaissances chiffrées ni n'égayera vos yeux de merveilles briquées, considérant que les revues ou les sites Internet des marques sont des mines bien plus précises que notre éventuel verbiage pour vous fournir les pépites techniques dont vous êtes peut-être friands ( à condition que vous fassiez le tri des erreurs aussi fréquentes que gaguesques, mais bon, ce n'est pas bien grave : rien ne laisse augurer ni ne remplace l'écoute… )


objectivité-subjectivité


Objectivité - subjectivité




Combien de fois entend-on cet argument massue et qui arrange tout le monde, au nom du droit de chacun à revendiquer ses goûts (droit inaliénable en effet) : la qualité d'un système est purement subjective !


Non ! Non non et non !


Que chacun ait droit de préférer telle type de coloration, de caractère, de comportement d'un système, soit. Tel type de musique, évidemment.


Mais cela n'excuse en rien la détérioration du signal d’origine par la chaîne de reproduction : même si je n'entends pas ce violon ou cette guitare de la même manière que mon voisin de concert, la différence de perception lors de sa restitution ne doit pas être accommodée ou assaisonnée avec plus ou moins d’épices et d’huile par la hifi, je dois retrouver "ma perception" dudit instrument tel qu'à l'origine, autant que possible, et mon voisin aussi…


Car l'instrument est le même pour les auditeurs présents à l’instant T.

Si on enregistre votre voix pour la passer sur divers systèmes, le bon est bel et bien celui qui la restituera à l'ensemble des auditeurs à un point d'exactitude tel qu’ils auront l'impression que vous êtes dans la pièce en chair et en os. Aucune place à la subjectivité !


onde


Onde



Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible de propriétés physiques locales.

L'onde transporte de l'énergie sans transporter de matière.
Une onde est un champ, c'est à dire une zone de l'espace dont les propriétés sont modifiées.
C'est un phénomène physique se propageant et qui se reproduit identique à lui-même un peu plus tard dans le temps et un peu plus loin dans l'espace.
On peut alors définir une longueur d'onde qui est la plus courte distance séparant deux points de l'onde strictement identiques à un instant donné. La longueur d'onde est une grandeur physique, homogène à une longueur, utilisée pour caractériser des phénomènes périodiques.


ordre


Ordre


Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabridge, l’odrre des ltteers dans un mot n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dans un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C’est prace que le creaveu hmaunin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot.
La peruve…
Arlos ne veenz puls nuos ememdrer aevc les corerticons otrahhgropqiues.


Bon, c’est amusant.

Mais avouez que c’est moins fluide, moins limpide, moins intelligible que lorsque l’orthographe est respectée, non ? Eh bien, c’est un peu ça, le danger présenté par la reproduction musicale. On a l’impression que tout y est, on reconnait les notes, les instruments, le rythme, le cerveau identifie les éléments de bases et recompose plutôt bien les informations délivrées pour fournir une bonne lecture de la musique. On ne confondra pas un piano avec un violon et on reconnaîtra une symphonie de Beethoven. Peut-être même pourra-t-on ressentir un début d’émotion, ne serait-ce que par la qualité des œuvres. Après tout, joué par un orphéon au fin fond d’une campagne andine, Mozart reste Mozart… Même sur un autoradio, on ressent quelquefois de vrais frissons…


Mais où est la consistance organique du texte musical dans tout ça ? Sa cohésion, son ordre interne qui lui procurera toute sa beauté, sa fluidité, sa justesse, ses secrets cachés ? La puissance rythmique, la passion oratoire, les relations privilégiées de l’homme à l’œuvre, sa pâte, son doigté, son intelligence, sa vision, sa prophétie ?


Ecoutez bien, comparez, et rejoignez-nous dans le constat que, lorsqu’un système orthographie correctement, la Musique sort grandie. Sort juste, tout simplement. Avec les beautés particulières qu’auront su lui insuffler les interprètes et les failles qu’ils n’auront su esquiver…
Cette impression d’ordre non contraint dans la restitution musicale est fondamentale ; quand on la ressent on éprouve une sorte de bien-être rare : tout semble couler, s’épancher naturellement, sans contrainte, sans approximation, sans heurt, sans hésitation.
Peut-être est-ce que l’on sous-entend lorsqu’on réclame une reproduction dite "analogique". Une meilleure sensation que les informations s’écoulent dans l’évident respect de leur ordre originel, à leur place exacte, mais aussi dans la souplesse onctueuse de l’humanité…


C’est au mnois asusi ipmrotnat que la sulee baetué sronoe ou que l’epoxisiotn bnalae de l’oevure dnot on doit si svoeunt se cnotneter en hifi…


pavillon arrière


Pavillon arrière



Il s'agit, pour faire simple, d'une charge dans laquelle on récupère l'énergie de l'onde arrière en la renvoyant en phase avec l'onde avant grâce à un pavillon.

On peut assimiler le pavillon à un porte-voix : on crée une expansion progressive de la surface émissive.

C'est le principe qui offre le meilleur rendement dans le grave, puisqu'il permet à une membrane de haut-parleur de déplacer une quantité d'air supérieure à sa surface propre.
La quantité d'air déplacée correspondra à la surface de la bouche du pavillon, d'où un meilleur rendement (pression acoustique supérieure).

La petite taille de la chambre de compression se comporte comme un filtre qui détermine la coupure entre l'émission frontale du HP (qui ne rayonne plus que le haut du spectre (entre 200 et 300 Hz)) et le pavillon dont l'embouchure émet les fréquences basses complémentaires.

Le principal intérêt du pavillon est le très bon couplage (ou adaptation d'impédance) avec l'air ambiant. D'où son utilisation au tout début de la reproduction sonore avec les phonographes : la vibration de l'aiguille dans le sillon fait directement vibrer une petite membrane et le battement est amplifié par le pavillon.


phase


Phase



Dans l'étude des ondes, la phase indique la situation instantanée dans le cycle d'une grandeur qui varie cycliquement.

La phase est une grandeur sans unité.

On ne peut pas connaître la phase totale d'une onde, à un moment et un endroit donné, par une simple mesure sans connaître préalablement son équation. Il faut donc effectuer un échantillonnage à plusieurs pas de temps pour obtenir le cycle total de l'onde. La valeur de la phase totale d'une onde n'est pas très utile. La grandeur qui est vraiment utile est la différence de phase ou déphasage entre deux endroits, deux moments ou deux ondes. En électricité, le mot phase désigne à la fois un décalage temporel entre des tensions ou signaux et un des conducteurs de l’alimentation alternative.


physiologique


Physiologique (et Loudness)



La "courbe" de l’oreille n’étant pas constante en fonction du niveau sonore, on parle d’une courbe physiologique pour définir l’atténuation inévitable des fréquences extrêmes à faible niveau d’écoute. D’où la création dans les années 70 des correcteurs loudness dont le rôle était d’inverser cette déficience naturelle des 2 extrémités, redonnant de la présence et une pseudo-dynamique par l’adjonction artificielle de grave et d’aigu…


Hélas, le confort procuré par cette correction outrée a laissé de nombreuses traces dans le réglage permanent, très "physiologique", de beaucoup d’enceintes acoustiques visant à diminuer l'agressivité relative des médiums pour en faire un son apparemment plus dynamique obtenu par une mise en avant des graves et des aigus.


politiquement correct


Politiquement correct


Tendance éminente de la GHFI, acronyme pour Grande Haute-Fidélité Internationale…

Ou l’ennui garanti…


presse spécialisée


Presse spécialisée




Peut-elle tout dire ? Non, probablement pas.
Consensuelle et polie, en ce sens elle n’a de presse que le fait d’être publiée. Les rédacteurs ne sont pas à proprement parler des journalistes, même si certains ont des cartes de presse. Ce qui fait parfois regretter que ces professionnels ne vérifient pas un peu plus moult assertions directement tombées des dossiers de presse (ou des publicités), mais ce n’est pas très grave.

De même peut-on comprendre le respect accordée par la presse à ceux qui communiquent dans leurs pages. La faible quantité de lecteurs ne pourrait entretenir seule les coûts de survie d’une revue spécialisée. Et ce constat économique ne concerne pas que la presse hifi, mais une grande part de la presse spécialisée.

La plupart des rédacteurs et pigistes sont réellement passionnés. Quelques-uns sont juste des anachorètes un peu déformés par trop d’années à n’écouter que du matos. D’autres sont un peu pollués par des amitiés durables. Rien de bien méchant non plus.


Nous devons la soutenir pour qu’elle perpétue (perpètre ?) au moins son rôle de catalogue vaguement raisonné. On devrait lui demander de juste un peu oser l’extrême sans que celui-ci soit forcément mesuré à hauteur de dollars…


Et puis peut-être aussi d’éviter de donner des notes, des étoiles, des palmarès, fabriquer des podiums et des médailles en papier. Ici pas de chronomètre pour mesurer des performances objectives, pas de longueur franchie à jauger, pas non plus d‘enseignants auto-jugeant la valeur de la transmission de leur enseignement.


Donner des notes ? De quel droit, messieurs les rédacteurs hifi ?

Qui plus est en vous réfugiant au premier grognement désapprobateur derrière le droit à la subjectivité du critique. Faudrait savoir…


Droit du critique à émettre un avis, soit, mais le critique est avant tout un guide, pas un petit juge…


Aussi pour éviter la "subjectivité personnelle", pourquoi ne pas plutôt installer des critiques croisées polémiques, avec droit de réponses des fabricants ou distributeurs ? Ça tournerait peut-être vite à une autre forme de n’importe quoi, mais au moins ce serait plus animé et plus drôle !


Rassurez-vous, on vous aime bien quand même. Surtout quand vous dîtes du bien des produits qu'on défend…


profondeur


Profondeur


La profondeur est encore de ces mots qui englobent des acceptions très variées.

Assez souvent la quête de la profondeur se confond avec une recherche d’un effet 3D supposé bien reproduire la scène sonore dans toutes ses dimensions, y compris bien sûr une profondeur infinie…

Les doux rêves sur l’étagement des plans, la dimension de la scène et la position relative des pupitres commencent ici !

Ce qui est d’autant plus amusant que l’on prône aussi la qualité des "moniteurs" alors que ces derniers posent clairement la scène en avant… Amusant parce que, en pratique, les enceintes utilisées sont identiques ou en tout cas réglées sur les mêmes absolus d’une phase optimisée !


Le problème de la profondeur en tant qu’image 3D, donc en relief, est que sa restitution repose sur de nombreux facteurs qui ont assez peu de rapports avec l’enceinte elle-même. Allons-y :

- les enregistrements. Respecter la profondeur à partir de sources multi-micros plus ou moins en phase… On peut douter !
- la faculté des électroniques, des câbles à respecter cette supposée profondeur !
- la position des enceintes dans la pièce : placées près d’un mur, la profondeur en prend un sérieux coup… L’écartement entre elles joue aussi.
- la nature du mur, et, plus généralement, les réactions acoustiques de la pièce
- la distance d’écoute et la distance de la zone d’écoute au mur…


On peut continuer longtemps comme ça !


Sauf que ça n’aurait aucun intérêt. Pour une raison simple. Le plus souvent la profondeur rêvée est totalement artificielle.


Sont habituellement jugées profondes, une fois encore, des écoutes dont la profondeur est identique quels que soient les disques ou musiques. Déformante. Excessive. Spectaculaire oui, mais déployant un panorama constant, détiré, caricatural, cinémascopique…

La disposition des enceintes favorisent beaucoup ce critère. C’est pourquoi, bien souvent, la préconisation est de les disposer très écartées et parallèles à l’axe d’écoute ou au mieux dirigées vers l’auditeur.


Oui, la profondeur, on l’obtient. Avec des flutes larges comme un pipe-line, des larynx de cantatrices aussi vastes que le Tanganyika…


Alors que la seule disposition qui permet d’obtenir à la fois une dimension plausible des instruments, un placement absolu des pupitres cohérent, et !!!… et des timbres enrichis est au contraire, le plus surement, assez rapprochée et pincée devant la zone d’écoute, un bon mètre en avant ! Aussitôt, la profondeur devient tout à fait autre chose : de l’air autour des instruments, une lisibilité des pupitres, la liberté pour l’esprit de se promener au gré des timbres, des matières, se concentrer à tout moment sur quelque instrument que ce soit, même enfoui dans la masse explosive des tutti…

Ah oui, c’est moins large… Mais au moins est-ce cohérent. Oui, cela peut sembler moins profond. Mais quel bonheur de sentir la profondeur varier d’un enregistrement à l’autre, certains semblant venir de très loin, d’autres au contraire projetés parce que c’est ainsi qu’ils ont été faits !

La profondeur est celle de la matière des instruments, la capacité de l’esprit à baguenauder, pouvoir focaliser à tout instant sur un endroit précis de la musique, la flute immergée dans le fatras d’un tutti, la superposition des acteurs de la petite harmonie, le tout dans une dimension intrinsèque cohérente…


La profondeur ne s’exprime-t-elle pas plutôt, dans ce cas de figure idéal, par cet autre sens du mot : un homme est profond lorsqu’il a du charisme, que ces propos ont de la densité. On parle aussi d’une analyse profonde, de la profondeur d’un jugement. D’une voix profonde… Tout ce qui donnera du corps, de la matière, de l’intelligence, de la sensualité ou de la présence. Par opposition à ce qui est creux. Car ce qui est en creux a aussi une profondeur. Mais souhaite-t-on cette profondeur là ?


psychoacoustique


Psychoacoustique




Même si dans nos habitudes de jargon, nous utilisons répétitivement le mot psychoacoustique, parfois à tort et à travers donnant l'impression de nous réfugier derrière des écrans de fumée pour masquer l'indigence des connaissances techniques, ou de vouloir gouroutiser les foules par des pseudo vérités statistiques fumeuses, la psychoacoustique est une "discipline scientifique" établie qui désigne l'étude des sensations auditives de l'homme.

Par conséquent, elle se situe au confluent de l’acoustique, la physiologie et la psychologie.

L’acoustique étudie la nature et les propriétés des ondes sonores parvenant au tympan. La psychoacoustique étudie leur captation par le système auditif et leur interprétation par le cerveau. Ce qui sous-entend que les attributs du son sont le résultat d’un mécanisme de décision au niveau neurophysiologique et de ce fait que la perception des caractéristiques d'un son n'a pas de valeurs de mesure neutre.


Le cerveau fournit un important travail d'analyse pour identifier et évaluer les sons, prenant en compte autant leur hauteur que leur évolution dans le temps.


NB : Il est amusant à ce stade, de noter que le mot "Emotion" dérive étymologiquement de ce sens du mouvement.



C'est le cerveau qui, analysant et intégrant la différence d'intensité et de phase des sons permet des les situer dans l'espace. C'est également le cerveau qui identifie les instruments de musique par exemple, ou les voix : l'oreille ne perçoit que des informations brutes. On peut faire un parallèle avec le sens du goût : le palais ne reçoit que peu d'informations ( salé, sucré, chaud, froid… ) le nez une multitude d'autres, et le cerveau rassemble le tout pour établir les composantes diverses de ce qui est dégusté.

Autrement dit la perception et l'identification du son sont une conséquence culturelle. C'est ce qui permet, même sur une chaîne immonde, de distinguer un violon d'un piano, et, idéalement, par analyse de hauteur de notes, un violon d'un alto. D'où la stérilité de certains débats amusants sur la prétendue justesse des timbres. D’où l’espoir clamé en certitude triomphante par certains mélomanes ou musiciens, de reconstituer les particularités d’une interprétation subtile à travers un poste de radio de salle de bains.

Cette perception des timbres, voire de la justesse, peut d'ailleurs varier d'une personne à une autre – sans intégrer à ce stade une notion de goût personnel – du fait de la dégradation du système auditif ou d'altérations des facultés neurologiques.

Rentrera en jeu également le lent déclin du système auditif avec l'âge qui engendrera une filtration aléatoire des éléments constitutifs du son d'origine et de fait des variations de la perception.


NB : Cela ne signifie en rien que la perception des qualités ou défauts d'une chaîne varie d'une personne à une autre : le rôle de la chaîne hifi est toujours le même, à savoir reproduire le plus précisément possible le signal de départ, identique pour tous. Cf objectivité / subjectivité.


Si l'oreille est un organe complexe et imparfait, elle est cependant très performante. On se surprend souvent à constater l'inouïe discrimination dont elle est capable, bien au-delà des possibilités des mesures…

L'ouïe est, à côté de la vue, un sens fondamental dans la perception artistique car leurs champs opératoires s’étendent de l’immédiateté aux profondeurs de l’inconscient…

La vue est le sens dominant chez l'homme ; c'est d'ailleurs sa station debout et un champ aisé de vision large, lui permettant de voir loin, alliée à la qualité préhensile de ses membres supérieurs, qui lui ont permis de se développer plus vite que la moyenne animale. Ainsi la vue est sans doute à l'origine du raisonnement scientifique puisqu'elle permet de capter les objets, les nommer et extrapoler des concepts. L'ouïe ne peut transmettre ces concepts que de façon éphémère. Peut-être est-ce l'éphémère qui est à l'origine de l'émotion que fait naître la musique. L’ouïe recueille plus l’émotion que la notion, car elle ne peut fixer les transcriptions qui la traversent. L’information y est en conséquence plus d’ordre qualitative que quantitative, d'où l’ambiguïté de la mesure de ladite information. Cependant, contrairement à ce qui est ordinairement dit, le cerveau enregistre des informations suffisamment précises pour que l'on puisse envisager une mémoire auditive. Ses conclusions sont juste déviées par l'influence d'un contexte psychologique plus ou moins fort.


Si l'âge influe sur la perte de capacité auditive, on ne peut prendre en compte que cette seule donnée pour expliquer les grandes variations de perception. Il n'est pas rare de voir des musiciens âgés avec des oreilles plus affûtées que des adolescents, tout comme il existe des jeunes gens dont les oreilles sont prématurément dégradées par des expositions répétées à des sons trop forts tels que ceux des concerts suramplifiés ou des discothèques au rendu sonore aussi raffiné qu’un assaut de B 52.

L'âge certes entraîne une presbyacousie qui se manifeste par une perte d'audition sur les aigus accompagnée d'une diminution de la fréquence de coupure haute. Mais, comme nous l'évoquions précédemment, le cerveau et l'expérience compensent grandement, autorisant certaines oreilles objectivement un peu fatiguées à être de formidables analystes de variations infimes dans la trame sonore. L'entraînement culturel à l'écoute permet de pallier une bonne part des déficiences de l'appareil phonatoire.

Alors que, parallèlement, les pertes d'audition dues au bruit peuvent entraîner des dégâts non compensables. Ces pertes dépendent de la durée d'exposition et de l'intensité du bruit ; les effets d'un bruit excessif ou impulsif sont différents de ceux de l'âge. Avec l'âge, l'oreille devient moins sensible aux hautes fréquences alors que l'exposition au bruit diminue surtout la sensibilité autour de 3-4 kHz, fréquences où l'oreille interne est la plus sensible.


Les études de la psychoacoustique influencent beaucoup les techniques de restitution de scènes sonores virtuelles où l'auditeur est plongé dans un environnement sonore habituellement associé à un environnement visuel. De nombreux travaux sur la restitution holographique, notamment certains essais portant sur la multiplication d’enceintes frontales ont révélé un potentiel plus intéressant que les multicanaux du commerce. Mais l’application commerciale est très complexe donc vouée à l’échec.


puissance


Puissance


Elle est souvent, pour le néophyte, un sujet d'inquiétude qui date sans doute de la libération des watts à la grande époque du transistor.


Pourtant, les mesures fournies ne disent hélas pas grand-chose sur les capacités et rendus réels des produits concernés.

On peut casser une enceinte donnée pour 100 W avec un ampli de 25 W. Suffit que celui-ci panique, il oscille et c'est fait.


Inversement, à condition de doser les réglages, on peut tout à fait envisager l'emploi d'amplificateurs de 500 W sur des enceintes données pour 50 W.


Bref, des nombres qui servent peu en pratique. D'autant moins que nous n'avons pas la preuve qu'une puissance élevée aux mesures soit la garantie d'une plus large dynamique en réalité.


Un pure classe A de 30 W dont la contre-réaction est gérée intelligemment donne une plage dynamique plus large que beaucoup d'amplis de 200 W.


Question de protocoles de mesures très insuffisants. Ce que l'on mesure, c'est la puissance d'un radiateur électrique : la capacité d'un appareil à convertir de la puissance électrique en calories avant saturation sur une résistance passive de 8 O…


D’accord, il faut bien un protocole. Mais une résistance passive n’est pas un haut-parleur et encore moins une enceinte…


push-pull


Push-pull


Cf Classe A


résolution ou définition


Résolution ou définition



On parlera de résolution ou de définition pour évoquer la capacité au détail, à la micro-information, comme on dit, d'un reproducteur. Sa capacité d'analyse.


Si c'est un critère objectivement important, il ne faut pas le confondre avec la qualité de résolution optique d'un microscope qui doit faire remonter à la surface les scories les plus profondément enfouies de l'élément placé sous la lentille, dénoncer le détail à hauteur d'une totale lisibilité.


Le vrai pouvoir résolvant laisse les détails ou micro-détails à leur place dans l'environnement général… Une résolution élevée accompagne une grande rapidité transitoire, une précision non pas chirurgicale mais sensuelle sur les plus minimes variations d'amplitude, de hauteurs, de couleurs et d'intentions…


ronde


Ronde


Caractérise généralement une restitution flatteuse, sans crispation ou sécheresse, fluidifiant la naissance et les extinctions des notes, en général agrémentée d’une mise en avant du bas médium en compensation d'une faiblesse de tension dans le grave. La restitution est un peu épaisse avec des aigus moins francs et peu incisifs.


Peut aussi caractériser une restitution à tendance physiologique, lissant le signal au prix d’une baisse du pouvoir d’analyse. L’écoute est moins transparente, moins dynamique et moins détaillée mais beaucoup plus charmeuse et confortable…


rythme


Rythme



Pour vraiment faire simple, le rythme est ce qui détermine la durée des notes les unes par rapport aux autres. Mélodie, rythme, tempo et nuance sont en les quatre éléments identifiables majeurs qui caractérisent une phrase musicale.


On oppose le rythme libre (où les durées composant le rythme n’ont pas de rapports entre elles) au rythme à durées proportionnelles (où les durées ont un rapport de proportion permettant de quantifier les valeurs musicales : par exemple, une durée vaut la moitié d’une autre, ou le triple d'une troisième).

Cette quantification s’appelle alors la rythmique (quand bien même je crois que cette appellation est plus usuelle que strictement formelle) et définit les formes et les formules employées pour codifier le rythme musical.


La musique occidentale chantée était composée sur un rythme libre lié à la scansion du texte chanté (chant grégorien notamment). A ce stade, il n’existait aucune notation.

Lorsque la polyphonie - technique musicale consistant à utiliser en même temps des sons de hauteurs différentes - émerge au XII ème siècle, le rythme musical exige une notation précise des différentes durées. Le rythme musical devient rythme à durées proportionnelles et rapidement, rythme métrique (mesuré).


NB : Une fois ces codes graphiques posés, il faut bien comprendre que l’évocation du rythme n’est pas aussi carrée que la métrique pourrait l’indiquer. Avoir le sens du rythme signifie précisément que l’interprétation musicale est tout sauf robotisée et que dans le respect d’un même tempo et de "proportions" des durées de notes entre elles, il y a des variantes infinies dans les nuances…


Dans ce contexte, le mot "Nuance" est un faux ami cependant. Car au sens propre dans le lexique musical, une nuance est un signe noté sur la partition pour indiquer l'intensité relative d’une note ou d’une phrase ou d’un passage de l’œuvre. Les nuances permettent au musicien de lire et restituer la dynamique de l'œuvre lors de son interprétation ; ppp ou pianississimo, pp ou pianissimo, p ou piano, mp ou mezzo piano, sotto voce, mezza voce, poco forte, mezzo forte (mf), forte (ƒ), fortissimo (ƒƒ), fortississimo (ƒƒƒ).

On passe donc de sons très très faibles, parfois à la limite de l’exécution pour certains instruments, à des valeurs explosives qui indiqueront plutôt des effets d’orchestre sur un bref instant. La nuance naturelle pour la majorité des instruments est mezzo forte.


Il s’agit plus d’indications que d’une véritable valeur absolue. Gustave Mahler, conscient des limites techniques de la plupart des musiciens d'orchestre de son époque, mais désireux d’insister sur les contrastes qu'il souhaitait obtenir, pouvait parfois indiquer des pppp ! sur ses partitions pour bien faire comprendre qu’il attendait des instrumentistes qu'ils se surpassent.


A ces notations générales sont ajoutées des nuances dédiées à des ensembles de notes, marquant soit l’augmentation de l’intensité (crescendo, rinforzando, sforzando, più forte) soit la diminution de l’intensité (decrescendo, diminuendo, smorzando (nuance particulière : en laissant mourir le son), me no forte, morendo (idem : en laissant mourir le son), calando… )


Sur des notes isolées, on peut encore marquer d’autres nuances précises : forte piano (note attaquée forte puis prolongée piano) ou encore note accentuée…


Continuons maintenant sur les notions de temps et tempo.


Le temps est l’unité de mesure de la durée musicale, comme le mètre ou le kilo… A la différence près qu’il n’existe pas de référence de ce temps musical, pas de temps étalon : la durée réelle des temps peut varier d’un morceau à l’autre et c'est le tempo qui va fixer, pour un passage musical donné, la durée exacte des temps.

Il faut pourtant pouvoir circonscrire rigoureusement le temps s’il doit remplir sa fonction d'unité de mesure de la durée musicale : ce rôle de démarcation est rempli par la pulsation qui est l’unité du plus petit commun multiple. Ainsi, les cycles de temps, appelés mesures, combinent les temps en structures de niveau supérieur.


Les temps peuvent aussi être divisés en plusieurs parties, tel le demi-temps, le tiers de temps…


La musique contemporaine ne se limite pas à ces notions et en introduit de nouvelles. Ainsi le temps strié : les structures de la durée se réfèrent au temps chronométrique en fonction d’un balisage régulier ou irrégulier mais systématique précédemment évoqué : la pulsation.

On parle aussi de temps lisse, pour lequel les stries temporelles sont remplacées par la durée de certains objets sonores. Il n’y a alors plus mesure ou rythme repérable, mais écoulement continu dans le temps d'une masse sonore en évolution, temps suspendu donnant un sentiment d'éternité.


A ce stade, on va introduire une donnée nouvelle : la division du temps, c'est-à-dire la répartition en plusieurs parties égales (deux moitiés ou trois tiers) de la durée ordinaire du temps.
Chaque partie peut être divisée à son tour en plusieurs sous-parties appelées subdivisions.


- La division naturelle (division ordinaire) des temps est la conséquence directe de deux principes : la valeur relative des figures et l'équivalence des valeurs pointées. Cette division naturelle peut être binaire ou ternaire.
On ajoutera encore une nuance par la séparation des différentes parties d'un même temps par des accents de moindre importance (sous-pulsations).

Ainsi, chaque temps binaire aura une sous-pulsation en son milieu, et chaque temps ternaire, en aura deux, une au début du deuxième tiers de temps, et une autre au début du troisième.


Un temps binaire est un temps divisible en deux parties égales. Un temps binaire est par conséquent représenté par une valeur simple, autrement dit non pointée : moitié, quart, huitième, seizième ; une ronde se divise en deux blanches, une blanche en deux noires…

Un temps ternaire est un temps divisible en trois parties égales. Dans une musique ternaire (Jazz et ses nombreuses variantes), on joue généralement deux notes par temps, la première note dure deux tiers de temps et la deuxième note dure un tiers de temps. C'est ce déséquilibre de durée entre les notes d'un même temps qui donne une sensation particulière, la sensation de rebondissement ou de swing.

Dans le boogie quasiment chaque temps est décomposé en 2 notes dans le rapport 2/3 - 1/3 ce qui donne une sensation de rebondissement tonique.

Dans le swing c'est quasiment un temps sur 2 qui est décomposé dans le rapport 2/3 - 1/3 ce qui donne une sensation de rebondissement nonchalant.


- La division artificielle des temps (division exceptionnelle) permet d'insérer un temps ternaire au milieu d'une succession de temps binaires ou d'insérer un temps binaire au milieu d'une succession de temps ternaires. On parle alors de triolet et duolet.
La division artificielle permet également d'insérer un temps dont la division ne pourrait pas être obtenue naturellement, telle qu’une division en cinq cinquièmes, ou encore en sept septièmes, etc. : quatolet, quintolet, sextolet et septolet…
Au-delà, il n’y a plus de terminologie précise.


Quelle est donc la différence entre temps et tempo maintenant ?

Le tempo (de l’italien tempo = temps) est l'allure de l’exécution d’un morceau de musique ( la rapidité relative, la vitesse, ou encore, le mouvement ).

Un tempo rapide détermine des temps courts, un tempo lent, des temps longs.

Temps et tempo sont donc étroitement liés puisque l’un est directement entraîné par l’application de l’autre.

Ça n’est que tardivement (XVIII ème siècle) que les compositeurs commencent à indiquer régulièrement un tempo par l’emploi de termes dont la valeur n’est pas pour autant très précise ; tout au plus s’agit-il de valeurs relatives : andante suppose un tempo plus lent que allegretto mais plus rapide que largo.

C’est l’arrivée du métronome (début XIX ème) qui va permettre d’indiquer un tempo plus précis.


Bien sûr, le tempo peut changer au sein d’un même morceau… Une série de termes indique par exemple une accélération souhaitée du tempo, ou un ralentissement, ou un retour au tempo, ou une suspension de tempo : Animato, Accelerando, Doppio - le double du tempo initial -, Più mosso, Più moto Stretto, mais aussi Tempo primo, A tempo, Lo stesso tempo ou Istesso tempo ou dans le cas de la suspension : Ad libitum – librement -, A piacere - à plaisir -, Rubato - sans rigueur métronomique -, Senza tempo…



L’évocation du rythme, au-delà du battement musical et des notations indicatives, est un point résolument fondamental dans l’écroulement (il n’y a pas de faute, c’est bien d’écroulement qu’il s’agit) de la restitution fournie par bon nombre de systèmes audio.

Souvent mécanique, carrée, prosaïque, au mieux soulignée par une mise en avant maligne d’une zone large du bas-médium, lui assurant un soutien proéminent mais pas balançant pour autant, l'évocation du rythme n'est généralement rien moins que déloyale envers sa complexité humaine réelle. Car si une certaine musique totalement électronique en a utilisé une vision codée, scandée comme un battement de métronome, aussi régulier que l’horloge parlante, le rythme, est le plus souvent, finement et infiniment oscillant ; acrobate et danseur, il suppose une variation permanente autour de l'architecture de base ; battement organique, il réagit à des pulsions, des souffles, des élans et des arrêts, des errements et des fulgurances.

Percevoir le rythme dans le rythme, le petit décrochement de presque rien habilement pointé pour révéler une couleur ou une succession fougueuse de notes, qui sinon resteraient dans l’ombre, une petite accélération, un coup de poignet, une syncope affinée, ou encore un alanguissement du tempo pour le pousser au fond de la note ou un peu avant, en léger décalage avec la structure tenue par les autres musiciens, cette manière lente et habile de virevolter autour du clic, de tourner l’enveloppe, de contourner la rigueur et lui insuffler la part subjective et volontaire de l’humain, un léger déhanchement, un balancement du corps, le groove dans le cœur…
C’est tout cela qui compte.

On parle de systèmes qui donnent envie de battre du pied, oui certes c’est un début, mais ça ne suffit pas…


salle d'écoute


Salle d'écoute



Les inquiétudes sont fréquentes concernant la qualité de la pièce dans laquelle on place sa chaîne…


Cette obsession audiophile est bien compréhensible. En effet, des résonances mal contrôlées, des duretés acoustiques, une certaine froideur de la pièce peuvent ruiner le plaisir d’une chaîne. Il serait vain de le nier. Mais il ne faut pas dramatiser :


- même dans une pièce moyenne, on fera toujours la différence entre une chaîne correcte et une chaîne de haut niveau. Il ne faut surtout pas rentrer dans cette abomination de la haute-fidélité issue de la psychanalyse et qui voudrait agir par compensation : choisir une chaine sombre pour compenser une pièce claire. Quelle abomination ! Une chaîne équilibrée et subtile donnera le moelleux nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès de sucre ou dans la sur-luminosité uniforme façon plateau de télé !


- la pièce dans laquelle vous écoutez est aussi la pièce dans laquelle vous vivez : vous vous êtes habitués à ses défauts, ses manques, vous avez appris à compenser en grande partie ses couleurs gênantes. On estime que le cerveau a besoin d’environ 3 semaines pour intégrer les caractéristiques d’une pièce. Donc :

- souvent la chaîne nouvellement acquise vous paraîtra meilleure qu’au magasin où vous l’avez choisie tout simplement parce que vous connaissez votre pièce et en avez dompté les particularités. Deux cas extrêmes certes : une pièce réellement catastrophique, il en existe, face à un magasin doté d’un auditorium parfaitement réglé…


- s’inquiéter de la qualité acoustique de la pièce est un faux problème : puisque c’est une pièce de vie, se soucier de la restitution de votre chaine devrait passer au second plan derrière votre agrément de vie. Si une pièce est acoustiquement agréable à vivre, douce, équilibrée, où il ne faut pas crier pour s’entendre et inversement où les voix sont mates et posées, où l’on peut regarder la télévision sans avoir l’impression d’être dans une cathédrale, où l’on ne détecte pas de toniques marquées sur certains bruits de la vie familiale, alors cette pièce sera saine pour la musique. Avant de penser à la reproduction musicale, pensons déjà confort quotidien.
Une pièce reposante, sans stress sonore contribue au bien-être de tous, mais…


- … demande quelques concessions à une décoration trop figée. Corriger une pièce n’est pas aussi difficile qu’on ne le croit et se fera par petites touches discrètes, un canapé moelleux, une table basse où traînent quelques livres, un beau tapis sous lequel on cachera une sous-couche genre thibaude de laine, des matériaux amortissant glissés derrière des tableaux, un meuble lourd pour casser la symétrie des murs, etc… Des rideaux, qui existent sous des formes très diverses et très modernes. De même, cas extrêmes, Placoplatre vibrant ou parallélismes problématiques, seront apprivoisés par des idées de pans inclinés ponctuels, intégrés à la décoration et rajoutant discrètement de la masse, cassant les ondes stationnaires et ne coûtant pas une fortune ; bien dessinés, ils peuvent enrichir la présentation du salon…


- enfin, une excellente chaîne, raffinée, subtile, délicate et expressive fonctionnera mieux à bas niveau et évitera l’excitation de toniques peut-être inévitables mais surtout pénibles à fort niveau d’écoute…


satiné


Satinée


On décrit ainsi une reproduction fine et douce, mais un peu artificielle, un peu froide… Elle est opposée à une restitution dite "soyeuse"


scène sonore



Scène sonore



Cf Profondeur


sfumato


Sfumato



Le sfumato signifie évanescent, où viendrait s'ajouter une notion d'enfumé.

Dérivé de l'italien fumo, la fumée. Le sfumato est une technique mise au point par Leonardo da Vinci : "sans lignes ni contours, à la façon de la fumée ou au-delà du plan focal".


Le résultat est un effet vaporeux, obtenu par la superposition de plusieurs couches de peinture extrêmement douces, afin de donner au sujet des contours imprécis. Et une impression de profondeur…


Sfumato est peu employé en vocabulaire hifi, et c'est bien dommage : on simplifierait beaucoup la description des résultats dominants de la restitution sonore, fréquemment encensés d'ailleurs, un flou artistique, quelques coups de zoom sur des instants choisis par le système, et voilà…


Utilisation potentiellement regrettable car Sfumato est un terme noble ; on devrait essayer de l'employer pour glorifier une sorte de "flou / net" élégant, lié au modelé, à une intégration du piqué dans le flou, un peu comme certains objectifs photographiques donnent à première vue une sensation de netteté, de piqué plus précis, mais s'écroulent à l'agrandissement, alors que d'autres, au résultat apparemment moins absolument net, révèlent un maintien de précision sur de très forts agrandissements parce que l'image expose un modelé, un relief interne plus fouillés…


silence


Silence



«Le silence est un miroir. Si imprévisible soit-elle, l’image qu’il renvoie aux hommes est tellement fidèle qu’ils ne reculent devant rien pour l’ignorer. Et si jamais la surface ampliative de la glace doit se trouver temporairement nette et dégagée de l’omniprésent tohu-bohu de la vie moderne, alors ils se hâteront de l’embrumer à nouveau d’un éventail désespéré de bruits personnels : de conversations polies, de fredonnements, de sifflements, de dialogues imaginaires, de bavardages schizophréniques, voire, dût-on en venir là, des canonnades clandestines de leurs propres flatulences. C’est seulement dans le sommeil qu’on tolère le silence, et pourtant, même alors, la plupart des rêves ont leur bande sonore. Du fait que la médication consiste en une descente délibérée dans le profond calme intérieur, en un regard muet fixé sur l’ultime miroir, les masses jacassantes l’observent d’un œil suspect, les intérêts commerciaux avec hostilité ( assis dans un silence serein, on achète rarement des biens de consommation ) et le clergé, dont elle paraît menacer le gagne-pain boursouflé en sapant son insubstantielle autorité, avec mépris. »

Tom Robbins. Féroces infirmes.

Un chef d’œuvre d’humour, de causticité et de lucidité. Le héros, agent ringard et démissionnaire de la CIA pour accomplir une mission privée, se targue d’être un des rares individus de sa génération à avoir lu intégralement Finnegans Wake de James Joyce.


Les silences entre les notes, ces silences habités dont nous parlons si souvent, émus, dans ces nombreuses pages… Oui, les silences portent l’esprit de la musique et des musiciens, les silences ont une densité propre à chaque pièce, chaque présence, souvent plus remplis qu’on ne le croit, d’une ultime fin de note ou réverbération, d’un relâchement des doigts, d’une inspiration avant l’impulsion suivante, des palpitations, de la chair des femmes ou hommes qui se livrent corps et âmes… Les silences ne sont pas des trous dans la bande, des puits sans fonds, des abîmes de rien…


Petite anecdote au passage : Stanley Kubrick avait demandé à un musicien et un ingénieur du son de lui composer un silence réel, le silence des noires profondeurs du vide intersidéral pour son film "2001, odyssée de l’espace". En effet, il voulait que cette solitude infinie ne soit pas polluée par les souffles de bandes, et le médiocre rapport signal / bruit des techniques sonores cinématographiques de l’époque. En théorie, il n’aurait plus besoin d’un tel artifice de nos jours… Mais est-ce bien sûr ? Voulait-il un trou au milieu de la bande ou plus probablement un silence dense et inquiétant de présence.


single ended


Single ended



Cf Classe A


son


Son


Le son est une onde produite par la vibration mécanique d'un support fluide ou solide et propagée grâce à l'élasticité du milieu environnant sous forme d'ondes longitudinales. Par extension physiologique, le son désigne la sensation auditive à laquelle cette vibration est susceptible de donner naissance.

La science qui étudie les sons s'appelle l’acoustique.

Tout être vivant doté d'une ouïe ne perçoit qu'une partie du spectre sonore : les physiologistes s'accordent à dire que l’oreille humaine moyenne ne perçoit les sons que dans une certaine plage de fréquences située environ ( selon l'âge, la culture… ), entre 20 Hz ( en dessous les sons sont qualifiés d’infrasons ) et 20 kHz ( au-delà les sons sont qualifiés d’ulstrasons ) ; le chat peut percevoir des sons jusqu'à 25 kHz, le chien jusqu'à 35 kHz, la chauve-souris et le dauphin peuvent percevoir les sons de fréquence 100 kHz.

Attention toutefois à ne pas confondre avec la bande passante d'un système de reproduction : une coupure raide à 20 kHz engendre une dénaturation des harmoniques hautes et par ailleurs, si l'ouïe ne perçoit pas en dessous de 20 Hz, la perception du son passe par d'autres phénomènes ou organes, conduction osseuse, cavitation, etc… qui rendent sensibles à des fréquences en-deçà et au-delà des 20 - 20 000…


soyeuse


Soyeuse



Ce devrait être une restitution offrant une finesse très poussée, brillante et polie, dans une ambiance très chaleureuse.

Bref le bonheur des sens, en théorie…


staccato


Staccato


Le staccato ou "piqué" ou encore phrasé en notes détachées, désigne un type de phrasé dans lequel les notes des motifs et des phrases musicales doivent être exécutées avec des suspensions entre elles. Cette technique instrumentale s'oppose donc au legato.


stéréophonie


Stéréophonie




Techniques de la reproduction des sons enregistrés ou transmis par radio, caractérisée par la reconstitution spatiale des sources sonores. Cette technique est apparue dans le milieu des années cinquante. On agit alors prosaïquement sur la balance entre le niveau d'émission d'un haut-parleur situé à droite et un second situé à gauche de l'auditeur, donnant ainsi l'impression que la source de son se déplace de droite à gauche ou inversement.

Un meilleure maîtrise de la phase de l'onde et une compréhension affinée des phénomènes de diffraction de l’onde sonore autour du visage de l'auditeur, phénomènes qui permettent à l'homme de localiser la source sonore sans la voir, ont permis de faire progresser les premières notions un peu caricaturales de la stéréophonie…


tendu


Tendu


Cf Traînage


timbre


Timbre



Le timbre est au son ce que la couleur est à l'image. La couleur du son, pour faire simple. La qualité qui distingue deux sons de même hauteur et de même intensité.


On parlera cependant non pas de la couleur d'un instrument, mais bel et bien des couleurs d'un instrument. Le timbre de l’instrument est donc le son spécial à chaque instrument.


Le timbre ne suffit pas pour reconstituer l'image plausible de l'instrument. Sans matière, sans grain, l'identification est plus culturelle que concrète. Même sur un autoradio antédiluvien, on fait la différence entre un piano et un violon. Mais parfois sur des systèmes perfectionnés, séparer la clarinette du hautbois ( employés dans une même tessiture ), ou trompette et saxo relève plus des repères acquis que d'une réelle distinction de leur couleur.

La matière, l'éclat différent du cuivre ou la résonance du bois entre deux instruments d'une même famille ou d'un même pupitre souligneront la personnalité de chacun.


C’est l’ensemble de ces nuances verbales qu’on regroupe sous l’appellation globale de "timbre"…

Une fois cette définition posée, reste à faire le tri dans l'importance relative ou la compréhension réelle du timbre dans la restitution.


Souvent, l'argument flatteur pour un système consiste à se réfugier derrière le confort du beau timbre : j'aime mon ampli, il délivre de beaux timbres ! Oui, d'accord : toujours les mêmes ; à tel point qu'on pourrait en parler au singulier. Si les timbres ne sont pas beaux sur le disque, il n'appartient pas à la chaîne de les édulcorer ! Ce n’est pas parce que l’on a de plus en plus l’impression que les musiciens modernes, de toutes catégories, sont issus de castings de mode que la vérité de la musique doit être essentiellement plastique ! ( Mais quand même, on t’aime, Hélène… )


Cet ampli est formidable, il respecte les timbres d'origine ! Et on le sait comment ça ? Outre qu'il faudrait avoir été présent au moment de l'enregistrement, il faut tout de même une belle mémoire auditive !


La vérité sur la restitution des timbres est à la fois simple et dérangeante : elle est plutôt du côté des systèmes qui libèrent une palette étendue, une variété incommensurable de timbres. Des timbres diaprés, distincts à tout moment d'un même disque et à fortiori d'un disque à l'autre et non contaminés d’une couleur moyenne issue des caractéristiques de la boîte émissive. Il faut parfois enfoncer des portes ouvertes tant on constate en ce domaine une dérive flagrante !


Mais attention : le timbre ne dit pas tout. Fréquents sont les systèmes qui produisent une image de piano absolument magnifique, un Steinway plus vrai que nature, mais où le pianiste pourrait être absolument n’importe qui, y compris votre serviteur ( ce que je ne vous souhaite pas ! ), car les particularités du toucher, les fringances ou les ambiguïtés du jeu, l’ornementation de l’œuvre jouée sont ramenées à un standard accablant…


Ah oui, le timbre c'est aussi est une image mobile, ou une empreinte, que l'on appose sur un document, destinée à marquer le paiement d'une taxe ou d'une redevance fiscale. Un droit fiscal…

J'ai failli oublier…


trahison


Trahison



Cessons de nous raconter des histoires : s’il ne faut pas prendre les petites considérations de la hifi trop au sérieux – après tout ce sont des problèmes de privilégiés - il n’en faut pas moins admettre que nous assistons quotidiennement à une véritable trahison : celle des musiciens, des interprètes, voire des compositeurs.


Un critique musical d’un grand magazine spécialisé pousse un jour la porte d’un magasin hifi sérieux (ça existe !). Les responsables sont occupés à comparer des lecteurs CD plutôt honnêtes (ce qui est rare !!!!). Le chroniqueur, intéressé, leur demande de ne pas s’occuper de lui, de faire comme s’il n’était pas là. Mais, au moment où le patron introduit un disque dans une des deux machines (la plus saine), le critique émet une réserve sur l’opportunité musicale du disque en question : il le déteste, n’en apprécie guère l’interprète, c’est d’ailleurs lui qui a commis la critique du disque en question. Le patron du magasin ne partage pas cette opinion et continue son test. Stupéfaction du critique, qui demande à revoir la pochette du disque… Oui, c’est bien celui-là, je ne comprends pas, je n’avais pas remarqué cette intelligence de la main gauche, cette incroyable gamme de nuances dans un jeu tout en pression, ce conflit palpable entre la théâtralité et la nuance d’une vérité cachée, c’est pas du tout ce que j’avais entendu !


Ben voilà… Mais le mal était fait ! La critique parue. Totalement à côté de la vérité. Inutile d’attendre un démenti, une correction, bien sûr ! Et puis, en admettant même que ce soit fait pour ce titre précis, combien d’autres auront été soit flattés par un système arrangeant, séducteur par simplification ou outrance, qui édulcore d’un pseudo-relief des disques musicalement fades ( c’est tout à fait possible ), soit gâchés par des systèmes, même coûteux, qui ne savent respecter les variations délicates d’un jeu subtil, les incommensurables ornements qui feront toute la différence entre un bon interprète et un génie immergé dans l’inspiration !


On nous opposera que souvent les critiques écoutent au casque. Et alors ?


traînage


Traînage



Le traînage est une expression qui remonte à quelques années, et qui définissait la manie de certaines enceintes, au départ anglaises, parfois dotées de radiateurs passifs, d’émettre des fréquences si lentes que les HP continuaient de vrombir après l’extinction de l’ampli…


Telle caricature est devenue rare. Pourtant, on détecte encore souvent  du traînage ; soit un effet de masque par surdimensionnement du bas-médium, flatteur et confortable sur des disques moyens, notamment très conciliant pour garnir l’indigence sonore de bien des productions de variété ; soit une réelle lenteur sur les attaques d’un grave bodybuildé qui en arrive à devenir la norme. Pas d’impact mais du volume, dans cet amalgame fréquent entre plein et gras, pas d’intonation mais un effet barillet qui "altise" les violons et alourdit le violoncelle en pupitre complet de contrebasses ronflantes rappelant la grande époque de Karajan à Berlin (qui y a fait aussi d’innombrables belles choses).


Le traînage évoque en quelque sorte les hippopotames en tutu de Walt Disney…


L’habitude indirecte de la pollution du traînage conduit à ce paradoxe que nous sommes parfois déstabilisés par un grave réellement tendu, rapide, timbré, au point de conduire à ce commentaire désabusé qu’il n’y a pas de grave !


transitoire


Transitoires


Les transitoires d’attaque sont les composantes du son qui ne sont pas entretenues, tel un claquement, un choc, le crissement de la colophane sur la corde d'un violon au tout début de la note et du son ; on parle de phénomènes inharmoniques qui se décomposent en partiels, de phénomènes intermédiaires, les fronts d’onde, ces instants si brefs et qui ne cessent jamais de se renouveler, jamais à l’identique, les éclats fugitifs, les instantanés de construction…


La musique n’est composée que de transitoires et d’harmoniques, tout ce qui en rend la retranscription si difficile du fait de l’inouïe diversité et précipitation de ces fugitives composantes…


transparence


Transparence


L’utilisation du terme est pourtant simple : une restitution est transparente si elle ne modifie pas les informations transmises.


Voilà, tout est dit. Transparent devrait être considéré comme une redondance en haute-fidélité puisque c’est de son fondement même qu’il s’agit.


En pratique, on ne peut guère utiliser cette notion que par sa négation : à l’écoute de nombreux systèmes qui donnent l’impression d’un voile entre le système et l’auditeur, un son de boîte, une opacité nuisant à la finesse ou la résolution, on pourra parler de manque de transparence.


Ce qui est plus inquiétant, c’est d’entendre qualifiés transparents des appareils hautement simplificateurs qui ne mettent en place que la trame des éléments, les attaques, les informations primaires, et gomment tout ce qui compose le mystère ou l’humanité. La transparence est alors une sorte de squelette ou de radiographie, une mise à plat des constituants majeurs, où en effet tout semble en ordre, une parade impeccable mais dépouillée de ses poussières indéfinissables d’informations qui séparent la hifi majoritaire de la musique…


vivant



Vivant


On emploie souvent « vivant » pour qualifier un appareil qui indubitablement offre une reproduction animée, énergique, éventuellement joyeuse, face à laquelle en tout cas on ne s’ennuie pas.
Ce n’est déjà pas si mal
    
Et ça rend difficile de comprendre en quoi c’est certes une étape importante, un pas vers la conquête de l’authenticité, mais qui ne suffit pas : vivant ne signifie pas expressif.


L’incarnation n’est pas l’autre composante suffisante pour passer de la vie à l’éloquence. Un pas de plus oui, qui ne permettra pas encore d’obtenir cette articulation concrétisée, cette présence, ce sens des matières et des modulations internes complexes, des nuances habitées, d’une plénitude corporelle, cette densité de la note dans son développement complet, ce lyrisme physique qui sont nécessaires à approcher de la meilleure expressivité, la chair et le sang.


C’est ce vers quoi tendent, sans vraiment toujours savoir l’exprimer, les partisans d’une certaine idée du haut-rendement, et c’est effet généralement sur des réalisations autour de quelques large-bandes, ou des systèmes à pavillon qui exposent une réalité à cru, qu’on approche de cette formalisation indispensable. Hélas, sou-vent, de ces mêmes systèmes on obtient cette authenticité physique au prix de trop de couleurs insupportablement déformées, de simplification ou de manque d’homogénéité tonale. Certes, mais quand même, quand on a savouré cette emphase organique, on a du mal à faire marche arrière.


A nous de dénicher les systèmes quo vont dans ce sens et qui ne basculent pas vers la caricature, y compris pécuniaire, ou dimensionnelle.


Pas facile facile.


zut !


Zut


… J’ai dû en oublier !


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