mulidine Alma

elle a tout d'une grande


Le moins qu'on puisse avouer est que nous avons été pris de court lorsque Mulidine (acte III) nous a présenté Alma.

Vous le savez ou non, mais chez staCCato, on n'est pas vraiment candidats aux biblios, sauf quand on ne peut pas faire autrement.

Or, pour une fois l'appellation biblio n'est pas "déformée" car Alma est vraiment minuscule.

Aussi dois-je préciser en préambule que si nous avons adopté Alma, ce n'est certes pas parce qu'elle est une bonne petite enceinte, mais bel et bien parce qu'elle est une remarquable grande enceinte !

 

Alma - premier modèle de la gamme « Romantique » de Mulidine – a été créée par un homme talentueux, technicien débordant d’idées, musicien professionnel et esprit taquin.

L’esprit taquin l’a conduit à s’évertuer – avec panache – à concevoir une enceinte minuscule qui puisse rivaliser en termes de ressenti à de bien plus grandes ; il n’est pas le premier, soit.

Mais lui n’a pas confondu la Grenouille et le Bœuf.

Fidèle à son credo, il a soigné rapidité, précision incisive, réactivité et justesse de timbres foisonnants qui atteignent des sommets.

Son objectif est pleinement atteint : retrouver le type de résolution instrumentale que lui-même, guitariste classique, éprouve lorsqu’il joue entouré de formations de géométries diverses, ou même à l’écoute directe de son propre outil, que, à moins d’avoir l’oreille collée à l’instrument, son public ne peut pas partager. Pas de la même manière.

Est-ce sous-entendre que Alma de Mulidine ne serait réservée qu’aux musiques classiques ?

Absolument pas : nous sommes passés avec bonheur par des exercices impitoyables, notamment avec un ampli pas particulièrement puissant (l'Aeolos Ultima Tsakiridis, 2 x 70 W) via de longs détours d’électro, rock indus ou rap (oui bon, pas n’importe lequel). Certes, son pouvoir de résolution très « intense » ne fait pas cadeau, car ce n’est pas une lisibilité qui aime l’ombre, mais quelle redoutable efficacité !

Afin d’éteindre tout incendie : tel sens du détail n’en fait pas une enceinte « chirurgicale » tandis que ses nuances narratives la placent au contraire dans l’étroite marge d’une élite ayant un vrai sens de la vie, la liberté, le swing etc… Bref on ne s’ennuie pas !

L’énergie dégagée par Alma est diabolique sans jamais nuire à sa netteté, sa justesse, ni modifier un juste équilibre tonal et une ample scène sonore précise et respirante.

En complétant ces lignes après avoir reçu une nouvelle paire d'Alma, je savoure à un niveau conséquent l'Opus 65 de Shostakovich par le Berliner Philharmoniker sous la direction de Kirill Petrenko, certes via un couple d'amplification ambitieux, en l'occurence de chez Kallyste, et je suis estomaqué par la puissance quasi-physique, l'ampleur et le corps des timbres magnifiés... Les contrebasses de Berlin sont splendides !

C'est impressionnant et magnifique !

Alma n'est pas seulement une minuscule enceinte qui procure le spectacle d'une grande : c'est bien plus que cela !

 

Pour parvenir à cet exploit, Stéphane Le Taquin (ce n'est pas son nom : il s'appelle Stéphane Catauro) n’a pas lésiné sur les moyens :

- inertie de l’ébénisterie par un empilage de strates d’un « composite » bois très spécifique sur la nature duquel il garde la discrétion, précisant seulement que la densité de ce matériau atteint les 990 kg/m3. Et le coût en proportion.

- contrôle des ondes stationnaires par la forme ovoïde de l’objet qui, en outre, lui procure une agréable modernité

- charge sophistiquée puisqu’il a choisi une formule isobarique par l’emploi de deux haut-parleurs identiques placés l’un derrière l’autre dans un tunnel, le second étant lui-même dans un bass-reflex à évent arrière.

Le principe de ce type de charge permet d’obtenir une réponse étendue dans le grave dans un volume divisé par deux par rapport à l’emploi du même haut-parleur seul (en gros).

Mais ce n’est pas tout : cette charge, en tout cas utilisée de la sorte, simule un volume constant de charge pour le haut-parleur extérieur, donc pas de variations de pression, ni d’ondes stationnaires. D’où la baisse des taux de distorsion par un meilleur contrôle des débattements et une rapidité accrue. Charge parfaite ? Non, bien sûr, sa principale limite étant de diminuer le rendement par deux.

- haut-parleurs grave-médium de 123 mm à cône hybride céramique et moteur puissant (1.07 T)

- haut-parleur aigu de type Air Motion Transfer (AMT) haut-de-gamme (il y a de tout dans ce type de transducteur aussi), parmi les meilleurs technologies de tweeter du moment, faible distorsion, rendement plutôt élevé et maintien de l’énergie sur une assez longue distance (contrairement aux tweeters à dôme). Sans parler bien sûr de la richesse harmonique.

- il est placé derrière une amorce de pavillon pour une linéarisation dans la partie basse du spectre

- le filtre employant des composants HdG et appairés respecte la phase et une courbe de réponse linéaire.

On le voit, cette enceinte est très « technologique ».

Ce n’est pas toujours gage de qualité ; là si !

Mulidine propose un pied galbé pour accompagner Alma dans les meilleures conditions de stabilité.

Quelques données ?

- 30 x 20 x 30.8 cm

- 10.8 kg

- 85 dB pour 2.83 V à 1 m sous 4 ohms

- 50 W

Le rendement faible est compensé par une courbe d’impédance plutôt linéaire et nous avons jusqu’ici écouté Alma avec joie, outre l'Aeolos, drivée par le Angtrom Lab Zenith ZIA100 ou un Atoll SDA300.

Or, ma pièce est très énergivore !

Et pour en savoir plus sur le travail de Stéphane, consultez aussi l'article sur la Da Capo :

https://www.staccato-hifi.fr/blog/marques/transducteurs/mulidine-da-capo/


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