Ce qui surprend en premier lieu, c’est la gestion du (des) bruit(s) de fond, notamment le bruit de surface des vinyles qui semble avoir complètement disparu, ou en tout cas être si maitrisé qu’on pourrait se demander si cette étonnante gestion ne se fait pas au détriment d’une partie du spectre.
Eh bien non, absolument pas : la restitution est stupéfiante de précision dans tous les registres, d’un grave totalement tenu (avec un ensemble platine/bras/cellule rigoureux s’entend) à un aigu subtil, puissant et évidemment dégagé de toute brillance inutile, étonnamment mate ou superbement lumineuse au gré des disques, d’une expressivité bouleversante intégrant une gestion tout en nuance d’une dynamique parfaitement naturelle, le tout servi par une douceur, un moelleux, et une absence totale des distorsions pourtant facilement excitables en lecture vinyle.
Je ne vais pas vanter les timbres, le phrasé, le filé, etc… toutes données appartenant nativement au vinyle si ce n’est pour dire qu’avec le Vida, elles sont sublimées, sans pour autant jamais avoir la sensation d’une exagération, du plus beau que nature, du racolage si fréquent dans les installations vinyles.
Avec le Vida, tout paraît juste, tout simplement, ou en tout cas au service exclusif de la personnalité de la base lectrice.
Mais, puisque les créateurs de génie sont inlassables dans leur quête d’absolu, Aurorasound ne s’est pas arrêté là.
Et nous avons écouté la version dite Mono du Vida, qui se présente en 4 blocs.
Je ne savais pas ce que je devais attendre de la version Mono, d’autant que la différence de prix n’est pas négligeable.
Alors voilà : passer de l’un à l’autre est du même ordre de choc que d’écouter le VIDA stéréo la première fois. Honnêtement, ça m’a agacé.
Et emballé, parce que bon, c’est comme ça, il faut bien laisser le droit aux créateurs de vouloir toujours plus et, plus important, d’y parvenir.
Et puis ça ne fait pas du VIDA stéréo un appareil moins bon ou frustrant, et c’est un point rassurant : je vis très bien avec la version primitive qui va déjà bien plus loin que ce que nous connaissons par ailleurs et délivre une musique vivante et gouleyante.
Oui mais en comparaison, on a l’impression que le Mono est un joyau largement plus onéreux que le delta de prix constaté.
Les qualités du premier VIDA mais… approfondies ? Stabilité, plénitude organique et sérénité, fluidité onctueuse jalonnée de coups de griffes quand la musique le dicte, incarnation des substances et profondeur des silences (assourdissants) etc.
Vraiment on doit pouvoir placer ces objets face à des ténors dépassant les 15 000 € et ce sont les stars qui rougiront !
Des musts qui vont faire du tort à des objets nettement plus coûteux, une fois de plus chez staCCato.