musique dématérialisée v 2015

musique dématérialisée V.2015


Musique dématérialisée V.2015

Texte révisé en janvier 2015



Il y a près de 4 ans, nous proposions une chronique parlant de la musique dite « dématérialisée », ou « digitale » comme l’appellent les majors. Cf le glossaire dans la rubrique Philosophie.


Où en sommes-nous dans notre rapport au « dématérialisé » aujourd’hui ?


Eh bien...

Eh bien.

Ben euh…

Comment dire…


… Si nous ne sommes pas toujours très à l’aise avec quelques points en retrait et simplificateurs autant musicaux que philosophiques, nous nous sentons quand même plus détendus quant à la capacité de certaines propositions techniques à répondre à l'exigence des mélomanes pointus…

Bref, pas d’objection dirimante…

… ou comment soigner la langue de bois.


Allez, passons aux questions de fond :

- « dématérialisé » meilleur, moins bon, pareil que le CD ?

Un peu comme pour la querelle vinyle / CD, c'est un débat qui ne nous intéresse guère, une inquiétude stérile : pas la même utilisation, pas forcément la même attente, pas les mêmes avantages et inconvénients. Bien sûr à condition de ne pas négliger la question des formats et du principe de lecture utilisé. A l’heure actuelle, le streaming direct ne donne pas des qualités comparables à ce qu’on peut obtenir en rippage ou en téléchargement et là encore un fichier MP3 engloutit un paquet d’informations utiles.

-    peut-on espérer de la qualité en "dématérialisé  " ?

Oui, bien sûr ! Sans hésitation ; nier l'évidence reviendrait à considérer que tous les lecteurs CD du marché sont bons, ce qui est loin d’être le cas !!! Thèse que nous soutenions déjà il y a 4 ans.

Alors, oui,  on peut frémir, vibrer en écoutant du « dématérialisé ».
Au risque de se répéter : à condition d’utiliser des fichiers stockés de type Flac minimum et idéalement Wave ou Aiff et des solutions techniques soignées.

En outre, maintenant que les artistes ou maisons de disques commencent à mesurer l'intérêt de l'enjeu apparaissent enfin des fichiers Haute-définition qui ont réellement du sens artistiquement et ne sont pas que la version 24/96 de la masterisation CD.

Et là, musique dématérialisée s'envole vraiment !

Certains fichiers réellement DSD natifs, chez Channel Music par exemple, ou Vulnicura de Björk sont des jalons importants.

-    doit-on renoncer aux CD ?

Non, évidemment pas !

Si vous avez une belle discothèque, si vous aimez les longs textes et les illustrations qui accompagnent vos CD, si vous préférez la concentration requise par la manipulation physique d'un objet, gardez-votre lecteur ou changez-en en mieux ; croyez-nous, jamais la qualité de lecture des CD n'a été aussi bonne, ces chers lecteurs (certains au moins) continuent de progresser et de façon stupéfiante…

En outre, contrairement aux augures de Cassandre ignorantes, la production de CD ne va pas s‘arrêter de sitôt.

-    la qualité obtenue en « dématérialisé » est-elle supérieure au CD comme on le lit à droite à gauche ?

On y revient sans cesse, c’est un peu la même question qu’un peu plus haut.

On ne peut pas répondre à ça, pas aussi simplement que beaucoup l’osent sous prétexte que c’est dans l’air du temps, c’est mode, c’est nouveau donc c’est mieux !
On disait ça pour le CD aussi… Il lui a fallu 15 ans pour murir et aujourd’hui encore les résultats sont contestés par les intégristes du vinyle. Mais il a sauvé l’industrie du disque.

Bref, « c’est mieux ou moins bien ? » n’a pas de réponse définitive, trop de variables à prendre en compte dans les tests dont aucun jusqu’à présent n’a donné de preuve irréfutable, quoi qu'en pensent les partisans des fichiers Haute-définition, DSD ou autres.  

De tous les essais que nous avons effectués (et en quelques années on en a menés, avec parfois des combinaisons carpolapinesques, qui s’est amusé à séparer fichiers et marqueurs sur des disques différents par exemple ?), nous obtenons quand même à ce jour un résultat encore légèrement supérieur avec quelques lecteurs CD (un en particulier !), à DAC identique et câble numérique superlatif ; qu’on le veuille ou non, il y a certaines légères nuances, subtilités que le « dématérialisé » érode, conceptualise, enjolive. Ce que les optimistes appellent naïvement une restitution analogique…

Pas du fait de la nature des fichiers, théoriquement et vraisemblablement supérieurs en effet à des infos gravés sur un CD en plastique (et lues tant bien que mal en flot continu), mais de la gestion du flux probablement, et de tout ce qui se passe quand les jolis bits voyagent et surfent ; n'en déplaise « aux informaticiens qui savent », des uns et des zéro, ça reste du signal électrique.

Toutefois le débat, comme nous le disions, est stérile : certaines solutions « dématérialisé » enterrent de nombreux lecteurs CD, question de position du curseur, et nous parlons de comparaison à des niveaux de qualité que peu d’entre nous peuvent s’offrir. Notamment pas moi.

Et comme expliqué précédemment, certains artistes commencent à exploiter pleinement le potentiel de la haute-définition, creusant ainsi l'écart avec les possibilités du CD.

-    Wifi ou filaire ?

C’est drôle parce que là encore la réponse n’est pas simple.
En gros mieux vaut le wifi qu’une mauvaise liaison filaire. Mais un bon filaire (sous-entendu un bon câble ou une bonne interface) surpasse le wifi, moins stable, moins sûr mais pour autant tout à fait exploitable.

Si on prend l’exemple de la solution Devialet Air, l’option wifi est excellente.
Quand elle fonctionne, ce qui est presque toujours le cas. Mais, de temps en temps, non, ça ne veut pas ; dès lors, le recours à une liaison RJ est largement recommandé.

Autrement dit, une solution filaire Ethernet ou USB est la solutions radicale. En ce qui concerne le Devialet, bien sûr, la liaison entre l'ordinateur player et le D-X reste évidemment Devialet Air, c'est le lien avec le routeur qui peut être filaire.


-    quelle solution adopter dans la pléthore de possibilités ?

Ah, sans doute la vraie question.
Nous ne parlons pas de matériel en particulier bien sûr, mais avant tout de type de solutions.

A force de tests, nous avons hiérarchisé nos choix, des procédures qui nous plaisent plus que d'autres.

-    1 : La solution des serveurs audio propriétaires ne nous enchante pas vraiment.

Tout simplement parce qu'on ne peut pas savoir quelle sera l'évolution des techniques et technologies ou l'avenir des sociétés et se retrouver dans quelques années, au moment d'un nouveau choix, d'une envie d'évoluer, avec ses fichiers prisonniers d'un système d'exploitation trop spécifique, d'un player qui n'a pas évolué, ou de tags inexploitables par d'autres players. Bof...

En outre, on peut avoir l'impression de payer très cher des serveurs informatiques du commerce coûteusement rhabillés.

Pour autant, il y a dans ce domaine de bonnes machines, évidemment, dont certaines utilisant des systèmes d’exploitation ouverts.
Il n’en reste pas moins que, si vous êtes un peu court côté mémoire disponible, c’est-à-dire si vous êtes un mélomane vorace, ça se termine assez souvent par l'ajout d'un disque dur indépendant tout à fait banal. Comme quoi.


- 2 : La solution DIY (do it yourself), à savoir PC => DAC avec tous les doubles saltos intermédiaires…

On y est très favorable, même si on estime chez staCCato que les bons résultats (je veux dire vraiment de haut-niveau) passent un peu par des usines à gaz. Pas de souci, on peut vous aider.

Ne vous y trompez pas en effet, le côté plug & play vanté par le politiquement correct (presse spécialisée en tête) peut certes donner de bons résultats mais pas absolument idéaux.

Même "asynchrone", la liaison USB laisse parfois à désirer et de plus dépend fondamentalement de la qualité du câble ; or, là encore derrière les mensonges, les bons câbles USB ne sont pas pléthore.

L'utilisation d'une petite interface de style Hiface est une bonne approche pour contourner le problème et utiliser efficacement ses chers fichiers haute-déf, à condition bien sûr de choisir un câble numérique 75 ohms digne de ce nom et qui là encore ne sera pas donné.

Enfin, si on se contente d’utiliser l’ordinateur familial avec I-tunes, là aussi on choisit la voie de la désillusion…

Bref la solution PC, si on veut l'optimiser, passe par quelques précautions, et si on veut pousser loin, par quelques impératifs.

Ci-dessous une combinaison idéale :

-    PC dédié et préparé, doté de beaucoup de mémoire vive (petite préférence pour un portable hors secteur avec SSD si on n'a pas besoin d'un stockage délirant), je vous passe les détails de la préparation, ils sont nombreux. Sauf si vous vous y connaissez bien côté ordinateurs, mieux vaut nous confier le travail.
-    un disque dur de qualité supérieure avec une liaison soignée si gros stockage.
-    un player qui n'engouffre pas dans ses joyeuses moulinettes la moitié des infos. Les bons, tout le monde est à peu près d'accord, incluent évidemment JPlay (qui ne fonctionne pas tout seul, ce serait trop beau) ou Audirvana, en gros.
-    un câble USB de course
-    une interface de style EVO de M2Tech avec une alim sophistiquée si la liaison asynchrone du DAC n'est pas top.
-    un câble num de haut-vol dans ce dernier cas
-    un DAC stratosphérique

Voyez la facture.

Mais, honnêtement on peut atteindre des niveaux de reproduction très élevés.

Ce qui est amusant, au fond, est de constater que l’approche n’est pas si différente de ce que nous proposions il y a 4 ans, mais avec un résultat quand même supérieur à force d’évolution, des players, des horloges, des câbles, et de notre maîtrise de divers vices planqués dans les PC etc…

L'inconvénient, c'est qu'il faut allumer l'ordi pour écouter la musique. Raison de plus pour qu'il soit dédié. Et équipé d'un SSD.

Nous peaufinons la mise au point d'un système dédié à partir de mini-ordinateurs totalement préparés, dédiés qui permettent de pousser très très loin la qualité tout en faisant oublier l'aspect "ordinateur" de l'utilisation.

Nous en reparlerons, mais cette formule que nous installons depuis quelques mois donne pleine satisfaction à ceux qui l'ont choisie.

Cette solution ainsi préparée et optimisée rapproche à l'usage de la dernière option :

-    3 : La solution streamer, que, à la longue nous avons fini par chercher à privilégier.

Streamer, lecteur de réseau ; chez staCCato on appelle ça une passerelle numérique.

Quelle est l'idée, pour ceux qui ne sauraient pas ?

En gros, le streamer est un appareil audio dédié (ou audio-vidéo) qui, relié au réseau, une box (avec ou sans fil selon les appareils), un NAS ou autres, va permettre d'aller chercher tout type de fichier informatique musical inclus dans cet environnement.

-    soit depuis la box pour écouter les radios internet ou, pour certains, les flux de musique en streaming direct, style Deezer, Spotify, Qobuz et depuis peu FNAC, plus destinés dans l'ensemble à découvrir des nouveautés qu'à écouter de la vraie qualité, même si l'inévitable Qobuz fait des efforts pour proposer un flux de qualité dite « CD ».


-    soit depuis un disque dur (liaison USB), un NAS (RJ45 ou dans certains cas wifi via la Box), donc un stockage de qualité si on a bien choisi les disques durs, l'éventuel logiciel de ripage, la mécanique de ripage ou des fichiers téléchargés de haute qualité.

-    soit depuis un ordinateur, un mobile ou un PAD

Selon les cas de figure, on utilisera une procédure de type DLNA ou UpNp incluse dans le lecteur réseau qui permettra d'aller chercher tout type de fichier compatible sur les différents supports dans l'environnement du réseau, soit un player si la musique est sur ordinateur ou mobile etc...

Bref la solution du lecteur de réseau est universelle (souvent très complète en terme de types de fichiers, du MP3 jusqu'au 24/192 ou DSD), facile d'utilisation une fois l'application Androïd, Pod ou Pad bien maîtrisée (hum…).
Ah oui, parce que, j'ai oublié de vous dire : pour utiliser confortablement les objets de ce type, on vous conseille fortement de transiter par un PAD qui vous servira de "télécommande" et vous permettra de vous y retrouver dans vos fichiers ou favoris sans vous user les yeux sur un écran minuscule sur la machine (quand il y en a un !) ou vous obliger un rajouter un écran de contrôle.

Ainsi gardez-vous la main sur la qualité et le type d'acquisition des fichiers qui ne dépendront pas d'un player fermé mais en revanche de la qualité et du type de disque que vous déciderez d'utiliser si vous voulez faire du stockage.

De notre point de vue, c'est la voie royale, curieusement pas si fréquente encore, qui existe sous des formes et des qualités diverses, offrant en outre l’avantage d’un appareil dédié qui ne contraint pas à avoir un PC allumé à proximité.

Sans peut-être le savoir, vous utilisez au moins partiellement une solution de ce type, ne serait-ce que pour regarder la télé ou si vous utilisez une solution de type Sonos.

Attention toutefois, alors que, en gros, le principe est de transférer du flux numérique, il ne faut pas imaginer qu’un système en vaut un autre, sans même parler de la qualité du DAC intégré, toujours contournable par un DAC externe.

Un Sonos est une passerelle magnifiquement pensée côté interface mais pas absolue côté qualité musicale.
Un ST200 Atoll ou un Soledge donnent une qualité de transfert nettement supérieure alors que les protocoles sont partiellement identiques mais les technologies très différentes.

Un Lumïn évidemment creuse le trou.

C’est exactement la raison pour laquelle cette solution du lecteur réseau est probablement la meilleure : en cas d’évolution de la gestion du flux numérique, le reste de la chaîne reste stable, n’est pas remis en question ni assujetti à des normes non transférables ou adaptables.

Voilà, en dehors de toute considération culturelle, où nous en sommes en conclusion de près de quatre ans à tester et contre-tester des options, des connexions, des interfaces, des logiciels, des préparations, des fichiers (HD ? même mensonge qu’en vidéo ? Souvent oui pour ce qui est juste du recyclage mais de moins en moins pour les sorties en cours), des appareils, des câbles, des formules magiques, des mensonges organisés, des prix effrontés…


Sommes-nous plus avancés qu’il y a 4 ans ?

Oui.

Un peu.


Bon, je vais m’écouter un petit Coltrane sur ma platine Michell


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