hana cellules MC

El et SL vont en bateau


Cellules Hana EL + SL + ML

Japon


 

Une nouvelle marque de cellules phono ? Si ça continue, il y en aura bientôt plus qu’à l’époque où les platines phonos étaient la source quasi-unique de la hifi.

Quand un distributeur nous annonce qu’il veut nous faire connaitre une nouvelle marque dans son catalogue, en général ça nous fait vraiment plaisir. Mais quand on apprend dans la même phrase qu’il s’agit de cellules phono on pense immédiatement : encore une ?

 

-    Il y a déjà tant de belles choses sur le marché !

-    Oui, mais celles-là sont des bobines mobiles (MC) vraiment très performantes et surtout au regard de leur prix…

-    Et il y a 36 modèles au catalogue et on ne choisit jamais le bon ? J’ai déjà 3 marques, ça me suffit amplement !

-    Non, il n’y a que deux modèles, enfin quatre car elles existent en haut niveau et bas niveau…

-    Ah… Bon… Envoie-nous tes découvertes alors.

Installer une cellule sur un bras, ça prend du temps, c’est délicat, il y a toujours le risque sur certains bras d’endommager les fils parfois maigrichons qui relient la cellule, bref ça fait moyennement rire.

 

Mais bon…

 

De compliance et poids faibles, les cellules Hana demandent théoriquement des bras entre moyen et déjà un peu lourds, mais semblent s’accommoder très bien de bras moyens/légers tels que le TecnoArm.

Bougonnant (faut avouer que je bougonne souvent), j’ai en effet installé la EL (425 €) sur une Michell Technodec et la SL (690 €) sur une Michell Orbe SE.

La résistance de charge pour les versions L (faible niveau) est indiquée au-dessus de 400 ohms, donc exige un pré-phono réglable.

 

Mouais. Evidemment, on aurait dû se douter que venant de Karl et son petit réseau de stars naissantes dans le domaine de la lecture analogique, les cellules Hana procureraient un plaisir immédiat.

C’est le cas, sans aucun doute ! Même neuves alors qu’il faut compter une bonne cinquantaine d’heures pour les roder, on entend que ce sont des cellules de haut vol.

La lecture respecte une qualité de silence remarquable particulièrement sur la SL (profil Shibata oblige ?) tout en délivrant une ampleur pleine, dense, subtile et d’une idéale cohérence.

Rien de spectaculaire ni spécialement démonstratif, heureusement, mais l’agréable sensation d’un solide noyau de notes, d’une justesse rythmique et tonale parfaitement naturelle, dénotant une légère matité, certes, qui repousse toute dureté ou sifflante, et intègre les registres sur une dynamique large, et ce sur les deux cellules au profit d’une transparence plus poussée et d’une tenue supérieure sur la SL.

Grave particulièrement précis sur la SL opérant un suivi de modulation qui est l’apanage des grandes cellules, il participe de l’éloquence émouvante du large ambitus, on frémit souvent à l’écoute de cette cellule que la matité rend chaleureuse sans pourtant la moindre affectation car la précision est irréprochable et homogène, les instruments idéalement détourés dans leur air propre. Elle a du corps, tout simplement.

Moins exubérante que certaines Ortofon (plus chères), moins précise que la première Lyra (le double du prix), la SL est en revanche plus incarnéebrodant un lien organique dans la matière de la musique, la faisant rentrer d’emblée dans le panthéon réduit des objets face auxquels on ne pose pas de question.

Je crois que je la préfère à une Shelter qui coûte presque le triple, même si on va moins loin dans l’exploration du sillon, la SL pose une authenticité débarrassée des scories impétueuses de la lecture analogique au profit d’une plausibilité sensible et sensuelle sans jamais frôler l’excès sirupeux dont certains se revendiquent au nom de la beauté de l’analogique. Non, elle sait répondre avec vigueur, suivre l’autorité musicale si nécessaire mais ne perd jamais son calme, une certaine désinvolture supérieure et magnifique.

 

Les Hana ne sont pas des cellules qu’on choisit pour un caractère outré, une couleur volontaire, une approche typée, mais au contraire pour avoir la tranquillité d’esprit de pouvoir tout écouter sans que l’oreille soit agacée par une coquetterie quelconque.

Bref, de ces rares produits qui font dire immédiatement penser « oui, bon voilà, ça fonctionne » et verrouillent d’emblée les commentaires superflus…

Une approche de mélomane justifiée par un prix des plus raisonnables au regard de la plénitude lyrique proposée.

 

Ah : les Hana E et S sont aussi proposées en version H dont la particularité est d’avoir un niveau de sortie plus élevée, donc exploitable par la plupart des préamplis phono MM. C’est pas clair ? Appelez-nous.

 

Et puis, parce qu’il faut bien qu’une marque progresse, Hana a évidemment progressivement complété la gamme.

Cf ci dessous :


Aime ML


A commencer par la ML.

 

Un peu plus pointue à utiliser, son réglage ne supporte pas l’approximation sous peine de dénaturer l’aigu. Mais après une installation aux petits oignons, ben on retrouve tout ce qu’on aime des « petites » Hana (hum), à savoir la rigueur, mais avec un développement supérieur des harmoniques, une profondeur plus modelée des silences et une sensation de lien organique plus sensuel avec la musique, sans jamais donner aux cambrures naturelles l’excès des portraits de pin-up des années soixante.

Mais... Mais... Mais il y a aussi la Umami Red... Oh là là !


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