décidément...
Allemagne
Présentée par Green*K Design (06 63 02 72 72)
Décidément, vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
Ça fait très longtemps que j’observe Avantgarde, depuis l’époque de la distribution par Audionote France (ou plutôt Triode & Cie), c’est dire.
Une chance que j’aie d’abord approché cette marque par le biais de Philippe Heitz, certes il y a longtemps, certes sur des versions anciennes portées par des électroniques onctueuses, expérience m’amenant à garder un œil bienveillant sur les concepts sculpturaux d’Avantgarde. Car Avantgarde a beaucoup souffert de salons ou démonstrations qui restaient à la lisière (ou très en dessous) des possibilités des produits de la marque pour souvent n’en montrer que le panache démonstratif digne au mieux de la sono de luxe.
Toutefois la curiosité restait cantonnée à une attention lointaine car pour rentrer un modèle Trio avec Basshorn, faut quand même un peu de place.
Pardon ? … Et pas mal d’argent ?
Oui, soit… Tout de suite les sujets qui fâchent…
Ce qui est bien dommage pour au moins une raison : ça a de l’allure.
Dans la foultitude d’objets disgracieux de la prétentieuse hifi haut-de-gamme qui oppose des copies de copies d’enceintes bass-reflex alambiquées sorties du même moule à des formes lourdingues voulues novatrices, rares sont les exceptions qui se distinguent un minimum par une présentation originale, affirmée et… réussie.
Et plus rares encore ceux qui soient à la fois présentables, inscrits dans le temps et ?... Et écoutables !
Bravo.
Dans la shortlist : Avantgarde Acoustic évidemment.
De l’allure et des vertus expressionnistes réunies dans une gamme de sculptures surprenantes, un peu encombrantes donc.
Puis, il y a quelques années, Avantgarde sort un objet vraiment racé, sobre, qui, dans sa version blanche, évoque un monolithe minéral : le modèle Zéro One.
Beau, inédit et logeable. Qui malencontreusement (de mon point de vue de marchand) est aussi un concept d’enceintes actives communiquant entre elles par un système propriétaire, qu’il suffit de connecter une source. Novateur, certes, mais destiné à une clientèle ciblée qui cherche à ramener la reproduction sonore au strict essentiel en privilégiant le design de l’objet plutôt que l’évolutivité.
Dommage me dis-je alors, parce que ça aurait vraiment pu me plaire.
Mais : le nouveau distributeur de la marque m’apprend au début de l’année 2017 que le modèle Zéro One est désormais décliné en Zero Teil Aktiv, qui, comme son nom l’indique, n’est que partiellement amplifié, la partie grave évidemment, laissant libre cours à des combinaisons de tout genre pour le reste !
Génial, non ?
J’en parle à mon ami Philippe (Green*K Design) précisément en quête de produits lui permettant de se démarquer un peu de mes propositions magasin et collant idéalement à sa volonté d’objets au design attesté et même, osons-le, beaux !
- " Et la musique ? " me demande-t-il, pas forcément rassuré par ce qu’il a écouté naguère sur les salons.
- " Dans la mesure où on peut peaufiner l’association et où on aime bien le côté athlétique et florissant des Avantgarde, franchement face à la banalité des propositions HdG qui nous agacent, ça me convient parfaitement ", réponds-je ; " à nous d’en tirer le maximum, et puis ça va quand même dans le sens de la reproduction engagée et probante que nous défendons avant tout, n’est-ce pas ? "
Hum... Est-ce que je parle aussi pompeusement ? Euh, pas impossible...
C’est décidé : on prend.
Enfin lui.
Parce que c’est plutôt chez Green*k Design qu’il faudra aller les écouter.
Bon, si ça pose un problème, on pourra aussi l’envisager chez staCCato centre-ville. Sur rendez-vous de toute façon.
D’ailleurs je les ai eues en premier pour apprendre à les connaître et déterminer les combinaisons possibles.
Philippe (Green*K Design) n’a pas le temps, il a un métier lui, il passe, fait : « mouais... ». Ou « bof... ». Ou « non !». Ou « ah oui, là d‘accord ! »
Parce qu’il faut quand même les maitriser, les bougresses. Oh, sans forcément s'infliger le prix d’un voilier de luxe. Ou d’un câble haut-de-gamme. Un rapide test avec le réjouissant tout-en-un Frankie D procure des satisfactions de premier ordre avec le monolithe.
Mais quand même.
Tout d’abord, ne rêvez pas : le rendement élevé et le grave amplifié ne suffisent pas pour envisager n’importe quel 300B de 8 W, sauf peut-être en essayant de brancher l’ampli de grave en XLR et encore. Rien d’impossible, mais à condition d’avoir un 300 B très énergique dans le bas, pas le cas plus fréquent.
Car même si le grave est autonome, la personnalité dans ce registre de l’ampli en amont en change clairement la fermeté et la tenue, l’intégration au reste du spectre dévolu, rappelons-le, à des pavillons dont le rendement est annoncé à plus de 100 dB.
Et évidemment la bonne rapidité sur les transitoires, ou plus précisément sur les attaques, ne pardonne rien aux amplis un peu lents, soit la grande majorité, ni aux trop simplificateurs, l’autre grande majorité. (? Oui, c'est possible)
Une combinaison gagnante ? Dac/Lecteur réseau Grandinote Volta (quel engin !!!!) + Accuphase E650.
L’E650 procure une poussée endiablée parfaitement appropriée à l’hyperréactivité de l’Avantgarde Zéro mais lui confère aussi un sens des nuances indispensables et la densité physique pour poser un piano dans la salle d’écoute. Mais j’aurais pu citer le Grandinote Shinai.
Une combinaison gagnante moins coûteuse mais ébouriffante de musique et de tenue ? Le tout en un Serblin & Son Frankie D1000 « + » (3500 € ! une merveille).
L'écoute ci-dessous :