ppfff ava

vous avez dit magique ?


Qu’est-ce que c’est que ce truc encore ?

Les iconoclastes de « ppfff » continuent de s’amuser à nous présenter des objets qui ne ressemblent à rien, avec des noms à coucher dehors ?

N’exagérez pas : il y a une logique derrière tout ça.

Le nom « ppfff » par exemple : on a tout entendu à ce sujet, alors que, à la fois moyen de ne pas se prendre exagérément au sérieux et expression de la volonté de respecter la musique depuis les pianissimi jusqu’aux forte les plus fous, ppfff manifeste un credo : contrastes et nuances ; et si ces 5 lettres font gloser certains, les visiteurs d’un salon international majeur (Munich 2014) ont tous compris la référence à l’écriture musicale.

AVA, c’est Ava Gardner, évidemment, la sensualité sauvage, "The World's Most Beautiful Animal", mais aussi l’ambiguïté fragile de la « Comtesse aux pieds nus », la fascination empoisonnée de « Pandora (and the Flying Dutchman) », et c’est avant tout un beau prénom issu du prénom hébraïque H'wwah qui signifie « vivre ».

Joli, non ?

Ou alors c’est simplement le résultat d’une grande paresse, Ada, Ava…

Donc AVA.

AVA, dans ses dimensions singulières - plus large que profonde - mais de proportions élégantes, cache bien son jeu car elle est capable de déployer une exaltation absolument sidérante sans effort et sans rapport avec son gabarit très raisonnable,
Elle sait aussi garder son quant-à-soi en toutes circonstances et bien évidemment s’inscrire dans la vertueuse prodigalité volubile et délicate des créations ppfff.

Au premier contact, on découvre une enceinte qui enfin n’a pas de couleur propre.

AVA prend le large en capacités dynamiques, transparence, sensualité torride ou suggestive (c’en est troublant, quasi-érotique parfois), dispositions de boxeurs, punch de poids lourd ou vif-éclair d’un swing, fulgurance d’une flèche ou évanescence d’une fin de note qui n’arrête jamais, délicatesse inouïe des timbres accompagnés de leur matière naturelle, extraordinaire capacité à sculpter l’espace…

Les musiques se succèdent de quelque genre qu’elles soient et si AVA ne fait pas de cadeau sur la qualité de la production, on oublie vite les pauvretés de celles-ci tant la prodigalité musicale l’emporte.

Une symphonie de Shostakovich prend toute son ampleur déflagrante dans les explosions guerrières, là où dans les lignes subliminales d’un quatuor où au concert le violon frôle la limite de l’inaudible, on garde la dimension physique de l’instrument, l’air vibre imprimant une présence qui remplit le silence habité.

Car comment décrire la concrétisation charnelle, ces empoignades viriles que savent produire les AVA complètement absoutes de quelque son de structure, de colorations qui ne manquent jamais d’apparaître chez quelque rivale que ce soit (euh… On se demande bien lesquelles à la réflexion…) à ces niveaux d’exubérance physique, mais tout cela avec un sens du phrasé délicieux, un fourmillement à fleur de peau, une volupté du frisson jouissif, polyvalente, organique, à l’aise en toutes circonstances, AVA expose la quintessence du lyrisme inspiré et affirmé que permet le haut-rendement (car en l’occurrence il est très correct, de l’ordre de 92dB) sans aucune des toniques et couleurs désagréables ou répétitives qui le caractérisent généralement sur des messages complexes ou à niveau éminent et que seuls quelques systèmes à pavillons particulièrement évolués et passablement encombrants savent éviter. Et à quel prix ?

Pour faire court : c’est génial !

Que ce soit avec un Grandinote Shinai ou Supremo (enfin des enceintes qui mettent pleinement en valeur ces appareils magnifiques), des moments infinis de musique pure vous attendent.

Avec un Accuphase E800, on obtient une restitution plus réservée par exemple, mais si équilibrée, nettoyée, nette, avec à la fois une grande résolution des lignes, des timbres, une souplesse volubile impressionnante, une vitalité incisive sur les élans des contrebasses ou la poussée des percussions.

Ai-je déjà connu une enceinte capable de révéler aussi clairement, férocement même, la personnalité ou son absence des électroniques en amont ? Non.

Ai-je déjà connu une enceinte aussi facilement compréhensible et qui fait vœu d’éloquence, de sensualité, de panache, de justesse, de subtilité, de naturel, d’indéniable affirmation de l’espace en même temps ? Non.

Ai-je déjà connu une enceinte de dimensions domestiques qui relie aussi directement à l'intimité des musiciens, nous invitant à un spectacle intégral chez soi sans la moindre interprétation, erreur ou trahison ? Non.

Attention à ce propos : rendement relativement élevé, soit, AVA n’en réclame pas moins un ampli qui délivre une saine énergie surtout dans une grande pièce. Pas question (ou en tout cas c’est peu probable) de compter lui rendre justice avec un mono-triode de 8 W. Il y a des exceptions, soit. On pense au Tosca AT7 Signature.


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