plus proches de l'absolu ?
Ne me demandez pas pourquoi je me suis tenu éloigné du Theseus depuis maintenant plusieurs années que je représente la marque avec bonheur.
Son look ? Oui, pas vraiment sobre en effet, mais ce point est grandement résolu par l’adoption d’un nouveau capot qui dissimule les transfos arrière.
Sa puissance apparemment limitée (2 x 25 W en mode ultra linéaire avec des KT150 et 2 x combien ? 8 ou 10 W en mode triode ?)
Cet argument est assez idiot car dans l’ensemble, j’aime proposer des enceintes facile à piloter considérant que celles qui ne le sont pas manquent le plus souvent d’expressivité.
La vraie raison est que j’étais très satisfait de la compagnie des Aeolos Ultra et Ultima, tout simplement !
Mais l’arrivée des hORNS dont nous partageons la présentation avec mon cher ami Philippe de Green*K design a changé la donne : il fallait lui trouver un appareil à même de révéler les qualités majeures des FP10 et 15 ainsi que des plus exigeantes Symphony 13.
Or, en cherchant une info sur le tarif Tsakiridis, je m’aperçois qu’il existe une version Ultima du Theseus !!!! Condensateurs de liaison Mundorf SGO, soudures à l’argent, transformateurs de sortie 16 couches (!) etc…
Ben voilà ! la solution paraît toute trouvée. Alors, nous en avons commandé un.
J’ai commis une présentation un peu dans le désordre : le Theseus, qu’est-ce que c’est ?
Un intégré pure Classe A, mono-pentode ou mono-triode selon le mode que l’on choisit via des clefs placées sur le châssis et qui peut accepter tout type de tube pentode et même des EL84 semble-t-il via un adaptateur (ça alors), évidemment à condition d’ajuster la polarisation (enfin accessible sans se brûler les mimines). Donc EL34, KT88, KT120, KT150 ou KT170…
Désolé pour le charabia, mais bon, en gros, on peut procurer au jouet des sonorités différentes selon le type et la marque du tube, sachant bien évidemment qu’on change aussi la puissance délivrée.
De nôtre côté, nous estimons que la KT150 procure probablement le meilleur équilibre tonal (à côté de quelques EL34 qui cependant auront moins d’autorité dans le bas du spectre) et une transparence homogène, en avouant cependant que, à l’heure actuelle, je n’ai pas testé la « nouvelle » KT170.
Sachant qu’il n’y a qu’un tube de puissance par canal, on conclut aussi que procéder à de tels essais est à la fois plus facile et moins coûteux.
Autre particularité du Theseus : il est pourvu d’un DAC USB (comme l’Hermès), d’une entrée phono MM (eh oui) et d’une sortie casque que l’on peut isoler ! Autrement dit, dans la gamme des intégrés Tsakiridis, il est le plus complet.
Pourquoi alors dans sa version Ultima, il coûte un peu moins que l’Aeolos, alors qu’il est en classe A ?
Facile : moins de tubes de sorties, et surtout moins de condensateurs de liaisons, qui, à ce stade, coûtent un bras. Un tube de puissance en moins et pas de déphaseur : 4 condensateurs économisés.
Oui bon, on s’en fout : et l’écoute alors ?
C’est simple : il est le meilleur intégré de la marque et chez nous le meilleur relais entre l’Aeolos Ultima et… et … et… Oui bon, ça suffit : un Kondo Overture 2i.
Pour anecdote très significative : alors que mon bras droit et moi allions entamer des essais comparatifs entre Aeolos Ultima et Theseus Ultima sur des Aria III hORNS dont la sensibilité (celle qu’on mesure, pas celle qu’on ressent dans sa chair) n’est pas très élevée mais le comportement proche d’une enceinte de haut-rendement, une charmante jeune femme pousse la porte du magasin par erreur, nous ayant confondus avec nos presque voisins et amis de « Comme à la Radio », à la recherche d’un disque vinyle de Pharoah Sanders, Africa, 1987. Un musicien qui, d’après mon jeune collaborateur, connaît un regain d’intérêt depuis son décès récent.
La demoiselle (quoi ? Ce n’est pas politiquement correct ? Je m’en fous, elle a l’âge que pourrait avoir ma petite-fille) ne connait absolument pas le monde de la hifi - Dieu soit loué -, mais nous informe très vite – timide sous ses yeux pétillant d’intelligence - qu’elle débute son métier d’accordeuse de piano incluant deux ans de participation à « la Folle Journée », alors qu’elle est violoncelliste !
Parfois, les hasards fondent d’embarrassantes interférences avec les théories du chaos.
Elle questionne mon héritier spirituel car je suis accaparé au téléphone par un de ces trop nombreux acheteurs de rien, confuse de s’être trompée d’adresse, sur ce que nous sommes et faisons.
Nous lui proposons de participer à notre test ce qu’elle accepte en rougissant de gêne. Non, pas de gêne : d’humilité, dans son accession noble nourrie de curiosité.
Nous commençons par un disque que nous étions en train de découvrir (ou presque) à savoir Fever Ray « Radical Romantics », puis le Pharoah Sanders qu’elle espérait trouver en vinyle pour son ami, puis… Qu’importe, nous passerons même par la 5ème de Karajan… Pardon de Beethoven par Karajan en 62 qui la laissera sans voix !
Ce qui importe c’est qu’à chaque fois, elle désignera sans la moindre hésitation le Theseus Ultima vainqueur de la joute en n’ayant pas la moindre idée des prix, de la technologie, de la mise en œuvre, alors que nous la laissons s’exprimer avant d’émettre nos avis déjà déformés par trop d’expérience.
Dieu sait combien j’aimerais vivre et revivre de tels instants de fraîcheur où nous parlerons d’Alisa Weilerstein, des frères Ceccaldi ou de la présence du violoncelle dans la perle produite par les Olés Brother et le Chamber Quintet en 2005, de Stravinsky et du rock Indus.
J’espère qu’elle lira cet article et viendra à nouveau nous rendre visite pour explorer notre univers nébuleux plus avant.
Mais en conclusion et sans besoin de plus d’explications, un Theseus Ultima est un pas de plus vers l’idéal.
Sans déroger à l'autre particularité des appareils Tsakiridis : un rapport qualité / prix sans aucun équivalent !
Et j’avoue égoïstement que ça m’agace qu’il parte chez mon ami-collègue Green*K design…