un outil surprenant !
Accuphase a le don de me contraindre à reconsidérer divers acquis, voire des a fortiori qui sont devenus insidieusement des a priori.
Par exemple, jusqu’alors, aucun des appareils correcteurs dit « acoustiques » ou égaliseurs qu’on nous avait proposés ne nous avait conquis.
Si en effet, sur quelques combinaisons, ces bidules semblaient améliorer plus ou moins passablement le comportement de l’interaction enceintes / pièce, l’apport se faisait systématiquement au prix de la transparence fine.
Certes, des détails semblaient mieux détourés, l’énergie parfois mieux contrôlée et la scène sonore, de temps en temps, plus stable, mais la micro-dynamique, les suivis de notes complexes, tout ce qui donne le frisson, la vie, l’humanité, hop, à la trappe.
Mais bon, nous nous faisons un devoir de ne pas nous laisser dominer par les a priori, aussi notre ami David n’a pas eu à insister pour nous donner envie de découvrir l’objet en question.
Le DG68.
Alors késako ?
C’est un peu selon. Théoriquement cet engin dont la façade est largement mangée par un écran couleur est avant tout un Analyseur/Correcteur paramétrique entièrement numérique 67/80 bandes par DSP ultra haute vitesse.
Mais c’est aussi un convertisseur. De haut rang.
Quand bien même on peut l’utiliser avec d’autres convertisseurs. Voire derrière un préampli phono.
Si si. Puisqu’il y a des entrées analogiques. C’est, à ce propos, une utilisation que Accuphase préconise.
A voir.
Nous l’avons testé en sortie d’un lecteur réseau, relié en S/P-DIF RCA puisque, curieusement, l’appareil ne dispose pas d’entrée USB.
Nous avons tenté quelques approches différentes de réglage, les unes automatiques (Smooth et Flat) d’autres à la main ou avec des protocoles de mesure variés.
Faire le tour de cet objet requiert quand même pas mal de temps, et de doigté, car certaines manipulations non réfléchies pourraient vite amener à griller les enceintes, par exemple en voulant obtenir du 20 HZ à 0 dB !!!
Mais qu’à cela ne tienne : pour commencer sans risque, il y a un réglage automatique qui est magique : Smooth.
Nous avons essayé le mode Flat, mais sommes tombés dans les travers d’autres correcteurs, à savoir se mêler de ce qui ne les regarde pas et commencer à tourmenter la courbe de réponse des enceintes au point d’une part d’en transformer la personnalité et surtout d’affadir totalement la musique par une simplification outrancière des dynamiques. Curieux. Mais pas nouveau.
Bonne nouvelle, sur ces deux réglages, la machine veille à ne pas saturer les enceintes et ajuste son niveau de sortie en prenant en compte les capacités dynamiques de l’enceinte.
Le réglage automatique est plutôt long, et s’effectue via à un micro fourni, placé si possible à l’emplacement d’écoute. N’en concluez pas que la correction active impose un « sweet point » (c’est technique) étroit lors de l’écoute. Bien au contraire !
Des trains d’ondes plutôt complexes permettent à l’analyseur de mesurer la courbe « dynamique » des enceintes dans leur environnement, d’estimer les aberrations tonales et toniques issues de l’interaction enceintes / pièces, sans, en mode Smooth, chercher à corriger l’enceinte.
On peut aussi varier les réglages à la main, par exemple à l’aide d’un crayon optique fourni qui permet de dessiner la courbe souhaitée. Ou encore utiliser d’autres protocoles de trains d’ondes. Il y en a un, par exemple, qui semblant progresser par bons successifs et croisés de rangs harmoniques paraît très intéressant. Ou utiliser l’engin comme un égaliseur manuel à l’ancienne. Ou entrer en mémoire des corrections mineures pour par exemple arranger un peu le son venu du décodeur télé, ou d’une liaison Bluetooth. Bref, les possibilités sont quasiment infinies.
L'écoute ci-dessous :