soleil levant
Japon
Quand je suis retourné, il y a plus de dix ans au High-End de Munich après plusieurs années sans, quelques stands m’ont intéressé, deux m’ont bouleversé.
L’un des deux, c’était Audio Note Japon, nommé désormais Kondo. Un stand dans les grands Hall du bas. Un stand si rempli de matériel qu’il devait rester la place pour 6 chaises.
Des enceintes de la marque ou en tout cas adoubées (les BiYura ?). Le choix des microsillons était évidemment d’un exceptionnel niveau artistique, mais, en luttant contre les larmes, je savais bien qu’acheter ces perles culturelles (je parle des disques) ne conduirait pas au même résultat chez moi. Le camarade professionnel qui m’accompagnait n’en pensait pas moins.
Mais les prix, les prix des appareils…
Depuis, tous les ans, je retourne écouter Kondo, désormais présenté avec des enceintes que j’apprécie moins, qui en racontent moins sur le potentiel sensible des créations Kondo. Pour autant, le niveau musical est quand même dans la marge de ce salon qui empile les références lamentables.
Sauf bien sûr quand Kondo accompagne les superlatives Living Voice Vox Olympian, mais à ce stade, on ne sait plus très bien ce qu’on écoute.
Et tous les ans je fais le même constat : des décennies après un premier contact avec Audio Note Japon (en comparaison avec Audio Note GB dans un moment que nous sommes peu à avoir partagé), je ne suis pas sûr que la haute-fidélité ait évolué dans le bon sens, à quelques exceptions près.
Aussi, lorsque Karl vient gentiment déposer l’intégré Overture PM-2, c’est forcément un moment étrange alors que je me défends d’être accro au matériel ou aux marques.
Un peu étrange de considérer que cet appareil somme toute pas énorme, qui sur le papier est un banal push-pull d’EL34, coûte quand même 36 000 €.
A l’observer de plus près, on commence à comprendre pourquoi.
Et à l’écoute ?
L’appareil est neuf, mais il donne tout de suite le ton. Et balaye tout doute : le prix est plus que justifié !
Rapide, énergique, rigoureux, nuancé, foisonnant ! Dans la veine des très rares amplificateurs à tubes que j’aime.
En quelques jours (oui : un mois quand même), il va s’ouvrir, respirer, prendre une liberté harmonique accompagnée d’une capacité des nuances de modulation qui évoquent ce qu’on a entendu de mieux en 300B mais sans les limites, imposant une intensité qui se déploie de plus en plus, y compris dans le bas du spectre, avec une tenue d’une rare fermeté, ouvrant sur des délicatesses de sous-couches cachées d’habitude dans l’extrême grave, sur des enceintes déjà gourmandes.
Pour tout dire, tous ceux qui ont pu assister aux deux présentations le trouvent plus nuancé dans le bas que les superlatifs Apurna qui passent pourtant le continu !
Certes, il n’alimentera pas toutes les enceintes de la terre, mais est très à son aise avec des TAD E-1 TX, ce qui en dit long sur son énergie car les bougresses ne se contentent pas de peu…
Je n’ai pas envie de faire des tonnes de commentaires : l’Overture PM-2 n’en fait jamais trop, mais rien ne manque ; il ne commet pas la moindre erreur et à l’arrivée, la parole est intégralement donnée aux musiciens, à l’humain…
Oui, je vais faire court : l’Overture est l’un des trois meilleurs intégrés que j’ai écoutés à ce jour.
Et mon préféré.
Or, ça en fait beaucoup, y compris des machins que vous ne pouvez qu’imaginer, et que j’ai diversement appréciés.
La sensation d’avoir trouvé une réponse à une longue quête.