neutre

neutre


Neutre



Un des termes les plus irritants, les plus rapiécés de la terminologie hifiste.

Dans le sens commun, tout maillon devrait être neutre au sens de ne pas affecter par un avis propre le signal transmis. Neutre devrait donc signifier transparent, fidèle, etc…

Mais n’est-ce pas indirectement le meilleur moyen de définir le refus d’engagement ? Résultat, nous en arrivons au constat majoritaire que sont qualifiés ( positivement hélas ) de neutres les appareils qui font le moins de vagues, les plus politiquement corrects, où, à force de viser le zéro défaut, on ne retire que zéro musique !

La neutralité pourrait à la rigueur qualifier un équilibre tonal droit. Point important s’il en est en effet. Mais à condition que cet équilibre tonal ne bascule pas en fonction des variations dynamiques !


Il est intéressant de préciser à propos de l’équilibre tonal, que lorsqu’un système reproduit un vrai médium et haut-médium riche et équilibré, on entend dire que l’enceinte n’a pas de grave ! Ou qu’elle est trop claire. C’est possible en effet, mais il y a trop fréquemment confusion due à la tendance dominante d’une certaine hifi à produire un confort physiologique… Dans lequel le grave est souvent amalgamé avec une primauté flatteuse d’un haut-grave bouffi ne laissant précisément pas vivre la vraie extension du grave nécessaire à l’expression des résonances de quelques rares instruments ; on se trompe en effet fréquemment sur les fréquences nominales basses de la majeure partie des instruments. Certes, la note la plus basse d’un Steinway résonne à un peu moins de 30 Hz, mais combien de fois est elle employée ?? Et une grosse caisse de batterie descend rarement en dessous de 60 Hz. Ah, certes, il y a l’orgue… Mais, là encore, les 16 Hz de l'ut grave du 32 pieds en montre sont rarement sollicités… En revanche oui, souvent, des résonances basses d’instruments dont la tessiture est par ailleurs plutôt haute, ont besoin, pour timbrer avec justesse, matière, sensibilité, de descendre bas et sans rupture… C’est pourquoi les violons sont si rarement boisés en hifi ! Mais revenons à la neutralité…


La neutralité absolue, au sens ultime, est par essence impossible et présuppose qui plus est de savoir quelle était la réalité sonore au moment de l’enregistrement. D’ailleurs qui ose croire que les micros ou préamplis de micro sont neutres ?


A une époque, certains utilisaient les micros Bruel et Kjaer qui, sous prétexte qu’ils étaient des microphones de références en mesure, étaient forcément neutres ! Quel bel optimisme si l’on songe que certains bons spécialistes du son étaient parfaitement capables d’identifier à l’oreille si le micro utilisé était dynamique ou statique, s’il était d’origine Schoeps ou Neumann ! La couleur des "réverb" ou limiteurs ou compresseurs électroniques idem !


   Contentons-nous de la définition négative : est fidèle un système de reproduction qui n'ajoute et ne retranche rien et respecte la hauteur tonale des instruments originaux.


Cette neutralité-là suffit-elle à retranscrire les impulsions inspirées de la musique, dans sa dynamique charnelle plus que plastique ? Pas sûr. Mais c’est une étape essentielle sans doute…


Reste à savoir comment apprécier la neutralité. Par comparaison multiples ? Par sensation directe du naturel ? Peut-être…


En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez le dépôt de cookies tiers destinés à vous proposer des contenus de plateformes sociales et réaliser des statistiques de visites.

En savoir plus