rockna

Rockna, tout le monde connaît, je pense.

Je veux dire tous les habitués des coups de chaud hifi…

Marque Roumaine bien ancrée dans les esprits audiophiles grâce à ses convertisseurs R2R.

Nous n’avions pas, à l’époque où était apparue cette vénérée icône venue de l’Est, été plus enthousiasmés que cela par les propositions d’alors.

Mais avons été amenés à réviser notre jugement, notamment en écoutant soigneusement le convertisseur Wavelight proposé à un prix raisonnable compte tenu de sa fabrication et de ses performances musicales, modulations profondes, foisonnement chaleureux, onctuosité volubile.

Pourtant, c’est par un tout nouvel objet que Rockna fait son entrée chez nous :

Le Wavelight Server (WLS)

Qui reprend le coffret slim line du Wavelight et a probablement été conçu pour l’accompagner.

Le WLS est un lecteur réseau / serveur, ou plutôt un « transport » réseau / serveur, dépourvu de DAC.

On connait, pour l’avoir maintes fois entendue, la litanie des sceptiques : à quoi bon dépenser une fortune pour un machin qui transmet des 1 et des 0.

Oui, oui…

N’empêche, la différence audible n’est pas de l’ordre du pouillème et, dans ce domaine comme dans tout ce qui compose notre petit monde, les plus réputés ne sont pas toujours les meilleurs dès lors qu’on cherche à atteindre notre critère de référence : l’expressivité.

Aucun problème de ce côté avec le WLS ! C’est même un pur bonheur.

Pas forcément décisif face à notre système de référence, mais au moins égal et à l’arrivée – surtout si vous souhaitez stocker votre discothèque - nettement moins coûteux.

On peut en effet insérer jusqu’à 16 T de mémoire dans le Rockna WLS ! Ça laisse de quoi voir venir.

Autre petit bonheur : Rockna a doté son joujou d’une sortie I2S.

Vous allez me dire : ça n’a pas de sens, I²S n’est pas un protocole standard.

Si, vous allez me le dire !!!

Ah, merci.

Vous avez raison ; mais la très bonne idée développée par Rockna est qu’on peut configurer cette sortie.

Et, en tout cas avec nos Eera, on a rapidement trouvé la bonne formule !

Qui est clairement la meilleure option car elle fait jeu égal (voire un peu supérieur en I²S) entre les sorties I²S et USB mais avec un câble à 150 € en I²S et un câble à 1 200 € en USB.

Vivement que Wing se décide à nous proposer un câble HDMI de compétition, car, contrairement aux certitudes de nombreux quidams, en I²S aussi la qualité du câble joue.

La moins bonne nouvelle : la meilleure façon d’exploiter cette merveilleuse machine, c’est Roon.

Je déteste Roon, une arnaque cérébrale qui se mêle de tout, fait ses propres choix, vous oblige parfois à des contorsions incroyables pour retrouver dans votre discothèque des fichiers pourtant clairement identifiés et classés et ne permet pas un défilement facile dans un ordre simplement alphabétique dans ce qui devient une bordelothèque…

Mais quel Player. Sans conteste le meilleur du moment.

Et puis mes réserves tiennent essentiellement au fait que Roon ne tient pas compte des tags que j’ai soigneusement composés pour MinimServer et range les fichiers et dossiers à sa façon. Mais quelqu’un qui constituera sa bibliothèque sous Roon, sans doute pestera moins. Ou pas du tout.

On peut bien sûr se passer de Roon et employer MConnect pour le streaming ou l’accès à des serveurs extérieurs, et, en complément pour lire la discothèque locale, une application de type MPD Pilot.

Comparé à notre source référence, à DAC égal évidemment, on constate une restitution un peu plus chaude via le WLS, des couches de modulation plus souples (j’écoute en ce moment un fichier DSD de poèmes symphoniques de Sibelius par Karajan et Berlin, la volupté des cordes est prodigieusement émouvante, les matières des cuivres d’une véracité physique splendide) même si d’aucuns préféreront le côté plus piqué de notre source de référence…

Le sfumato ou la lumière dans les ombres ?