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Münich High-End 2016 chap 4


 

High End Munich 2016 – 4ème chapitre


Et puis les grands moments, quand même, il est temps non ? Voire trop tard, vous n’avez pas tenu jusque-là :

Commençons par les habituels coréens fous de GIP/Silbatone qui exhibent tous les ans un gros système ancien ou reconstitué, en l’occurrence cette année un échafaudage revival à base de pavillons Western Electric de 1924 (des porte-voix destinés à des mâts de foire) et un multicellulaire de1930, deux pavillons de bas médium et un médium plus un tweeter par voie, équipés de moteurs GIP Replica que complète une armoire de basse de… 8m² ?

Quelle merveille… Du bonheur, du frisson à l’état pur, la preuve que nous avons raison dans notre quête, la preuve que la majorité a tort, définitivement.
Il est en effet très difficile de continuer la visite après ce déluge émotionnel, même sur du Stevie Ray Vaughan, celui qu’on écoute partout sans passion mais qui ici en devient méconnaissable de sensibilité, de délicatesse du toucher, de précision de frappe de la caisse claire et de souplesse rarement audible de la ligne de basse.
Evidemment, le choc continue sur du Brahms par Heifetz, du Led Zep, etc…
Car en plus ils se font plaisir en nous offrant des ballades oscillant entre les Rolling Stone et la Callas et nous épargnent les miaulements de chanteuses de jazz interchangeables qui phrasent toutes de la même lassante façon et ne représentent pas le moindre risque pour les démos.

Une si pure plausibilité des dimensions, des timbres, du cœur humain de la musique, de la réceptivité, une telle justesse des vibrations subliminales renvoient l’intégralité des 2000 stands à une humilité qui fait cruellement défaut.

L’an dernier, un système de 1936 nous avait émus aux larmes mais en acceptant quelques colorations, alors que cette année tout était en place, sculptant l’espace, posant un relief concret où la minutie des timbres peaufine le réalisme, épaulé par un soutien de grave idéal entièrement à contrario du dégueulis moyen des prétentieux acteurs la Groβe Hifi.

TAD, juste à côté de ce spectacle vivant, souffre férocement de la proximité, alors que dans l’absolu, ce n’était pas la plus mauvaise écoute du salon bien sûr. Sur une chanteuse de jazz interchangeable.

Parlons donc des acteurs qui arrivent à peu près à suivre cette démonstration de crédibilité ou vérité pure.

Cessaro avec un système encore plus dingue en encombrement que celui des coréens, pas aussi cohérent, pas aussi subtil, un peu excessif, un peu plus sono, ne serait-ce que par le surdimensionnement systématique des musiciens, mais se situe quand même sur la bonne voie, certes à coup de nombreux zéro puisqu’on doit environner le million quand même.

A ce propos (ceci est le début d’une parenthèse), ça ne me choque pas qu’il existe des combinaisons à ce prix, assez nombreuses sur ce salon des superlatifs : je n’ai pas les moyens d’acquérir une Ferrari mais suis heureux que de telles autos existent. Une Ferrari en revanche propose des performances technologique, esthétique (pas toujours),  sportive et sensitive indéniables là où la hifi très haut-de-gamme procède trop souvent du foutage de gueule, l’accumulation de moyens et de HP ou de muscles ne compensant pas la médiocrité créative et l’absence d’humanité, de chair et de sang, de naturel.

Fin de la parenthèse.

Tune Audio évidemment est de plain-pied dans cette veine offrant cette année une présentation spectaculaire (un peu trop à mon goût, mais ça sait le faire) de l’Anima soutenue par deux caissons discrets (enfin, question de proportions globales…), le tout drivé par des électroniques visiblement phénoménales, d’origine serbe : Trafomatic. Le créateur, grand spécialiste des transformateurs, aurait fait un beau couple avec la russe du KG9B : il fait un peu peur quand même. Mais après une ou deux bières (le soir) on comprend qu’il est adorable et humble. Comme nous.

Comment non ?


Démonstration architectonique : écouter « Papa was a rolling stone » dans ces conditions tient de la redécouverte totale. L’énergie sur « Whole lotta love » de Led Zep, ou sur le Carmen revu par Shchedrin est un grand moment même si guère reproductible chez soi vue la structuration physique déployée un peu au détriment de la délicatesse dont on sait ces enceintes capables là encore au bénéfice du stand coréen.

Toutefois, compte tenu du niveau sonore très élevé qu’on nous assène sur de nombreux stands pour compenser l’absence d’expressivité par une sensation ventrale, on constate chez Tune Audio l’impact du réel, l’attaque pure qui chez les autres est une énergie molle comme je le disais plus haut, ou parfois aussi une attaque un peu décorrélée du sustain, chez Cessaro ou Avant-garde notamment, ce qui explique cette sensation qu’on a affaire à de la très belle sono. Chez Tune Audio, la musique prime la sensation.

Je reste quand même plus ému par ce que nous avions écouté la première fois via les électroniques Aries Cerat, plus charnelles, sensuelles.

Martion ensuite, que l’on a pu écouter dans l’usine en face du MOC.

Pas inintéressante du tout cette présentation dans un décor d’usine, des enceintes d’encoignure un peu trop éloignées entre elles et hélas alimentées par une électroniques de sonorisation, mais quand même une grande richesse sur une partie du spectre très large, une cohérence indéniable accompagnée de cette incarnation propre aux pavillons mais sans le surdimensionnement des musiciens si souvent corolaire des systèmes à haut-rendement. Pas mal du tout.

 


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