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Münich 2013 part 5


Le clou du salon maintenant, le buzz ?…



Sans aucun doute la Vox Olympian de Living Voice, cet hénaurme truc en 4 caissons, peaufiné depuis des années par le talentueux Kevin Scott.


Autant dire tout de suite qu’il y avait quelques aspects énervants dans le show : c’était trop fort, les amplis Kondo étaient à bout de souffle, et Kevin laissait chaque disque au moins 20 mn. Bref, 3 disques = une heure !

Qu’importe : il faut avoir écouté ces monstres (300 000 €, je réfléchis encore un peu avant d’en acheter une paire de démo, sais pas pourquoi) pour comprendre ce qu’est le grave, une exploration hallucinante de netteté, puissance nuancée, densité tellurique, timbres, variations mélodiques, évidemment à la hauteur du reste du spectre, transparence, franchise, couleurs diaprées, parfois un peu technicolors, et une présence quasi indécente.
Une cohérence tonale, dynamique, mélodique sidérante quand on pense à la complexité du joujou !


Le système idéal ?


Possible, même si la démo n’était pas encore à 100% parfaite : d’abord il y avait de la distorsion probablement due à l’essoufflement des amplis qui avec je ne sais pas exactement, disons 20 w pour secouer des 38 Vitavox et une enceinte 5 voix passive, ouch, se débrouillaient comme ils pouvaient……
Et du coup, il n’y avait pas de swing, ça ne balançait pas, ça ne dansait pas, vivant oui, mais pas inspiré. Toutefois, compte tenu des moyens employés et de la méthode choisie, il n’y a aucun doute : cette lacune tenait à la mise en œuvre.

C’est intéressant de noter qu’il y a deux ans, dans les mêmes conditions, j’avais chialé en écoutant les Anima de Tune Audio accompagnées des impensables Aries Cerat, c’est vrai, pourtant ça ne m’empêche pas de considérer le chef-d’œuvre de Kevin Scott comme un possible prétendant au record, un peu vain jugeront certains, mais si enthousiasmant dans l’idée de placer la barre de plus en plus haut. Un peu moins de musique que sur les insurpassables Anima, mais une vigueur organique sans équivalent !


Kevin alternait la présentation des Vox Olympian avec celle, très réussie, d’une paire d’OBX-RW qui relativisait quasiment tout (l’exception ? Les Prime de Tune Audio ! Y aurait-il conflit de talent entre ces deux agréables et atypiques créateurs ?) ce qu’on pouvait écouter dans les autres audis ; on a retrouvé tout ce qu’on aime des Living Voice, avec un grave un peu plus charpenté que chez moi (mais mon audi amaigrit sensiblement la restitution), la vie, la liberté dynamique et rythmique, même si j’obtiens évidemment plus en magasin ou chez les particuliers en précision, subtilités, vitalité et timbres.


Et puis l’autre moment d’apaisement, nous l’avons connu en dehors du salon.


Je ne parle pas des bières allemandes et des merveilleuses asperges à la sauce hollandaise servies dans des brasseries plus vastes qu’un terminal d’aéroport par des Walkyries de 120 kgs (une surtout au sourire si magnifique et si imprévisible aussi !), mais du haut-de-gamme Wilson Benesch présenté dans un palace du centre-ville où j’ai eu un peu honte de garer l’Audi A7 (eh oui Audi, on ne peut pas s’empêcher, déformation professionnelle) à côté des Bentley et autres Maybach ou Aston Martin.


Les Cardinale.

Alimentées en tri-amplification par les amplificateurs suisses CH Précision.


Ben, vraiment pas mal même si ce n’est pas à priori ma tasse de thé ( ni ma chope de bière ). On a pris notre temps, on a passé mes disques, on était entre potes, on a pu explorer le potentiel de ces machins très très technologiques. Que dire ?

Une démonstration absolument pas show off tout d’abord, toute en équilibre et retenue.
Premier exploit : on réussit facilement à trouver le niveau sonore idéal pour chaque disque, ce qui n’est pas un petit compliment.

Une totale absence de distorsion, très insolite, même sur des pointes de niveau élevées, aucun son de charge non plus.

Une vivacité du meilleur goût, une dynamique sans heurt, précision (suisse ?) et stabilité de la scène sonore tout de même rare, lisibilité idéale sans pour autant tomber dans le clinique, homogénéité de large-bande, capacité à la présence corporelle très bien dosée, je veux dire pas forcée ou vaudevillesque comme certains systèmes cités en amont, un grave qu’on a craint une ou deux fois légèrement lourd mais en vérité très peu, prouvant le réglage extrêmement fin à la fois des Cardinale mais aussi des Torus, deux gros cendriers qui sont des sortes de caisson de grave.


Relatif désenchantement sur les timbres et le ressenti de plus de vie que de poésie, mais un bon sens des rythmes quand même, tout cela probablement peaufinable.

Incontestable réussite, vraiment, bien au-delà ce que je connais par ailleurs de la marque. Si ma sensibilité musicale n’est pas absolument comblée, je reconnais quand même qu’on a affaire à une proposition aboutie, cohérente, incontestable dans sa logique.
Donc bravo et merci, merci de surcroît pour la gentillesse et la disponibilité du concepteur qui a exprimé avec patience et application la complexité technique de l’objet au point de me donner le plaisir de croire que je parlais bien l’anglais.


75 000 € la paire, sans les Torus et chaque ampli (5 au total) coûtant 27 000 €, d’accord, mais franchement, dans la catégorie hi-fi conventionnelle ( entendez par là excluant les systèmes atypiques de type Voxativ, Living Voice, Tune Audio ou Sound Kaos etc… ), alors qu’on sortait de deux jours d’abominations réclamant des années de salaire d’un cadre très supérieur sans compter les câbles au prix d’une Lamborghini, l’écoute des Cardinale était vraiment rafraîchissante, au point de se dire: oui, je pourrais vraisemblablement vivre avec ça !


A condition de revendre l’Audi A7 !

Ah zut, elle n’est pas à moi…


Et puis, à encombrement certes supérieur mais prix nettement moindre, je continue de préférer l’idée d’une paire d’Anima et un Pulse de Tune Audio et leur redoutable verve lyrique et voluptueuse, mais quand même, c’était bien !


Finalement plutôt un bon cru, cette année 2013.


Merci aux bavarois, merci à la délicieuse Masa et au grand Manolis, à Romain et Clémence, Fabrice, François, Christophe et Alain, Laurent, Holger et les autres…
 


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