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Münich High-End 2016 chap 2


 

High End Munich 2016 – 2éme chapitre


Et puis au milieu de cette débauche de vacuité bruyante, quelques petites surprises ou confirmations qui font du bien.

Prenons par exemple le gros système MBL. Le gros, hein, qu’on soit bien d’accord.

Eh bien d’année en année, on y trouve du plaisir. Et sur des musiques enfin diversifiées. Dans le genre plus gros que nature, soit, mais au moins c’est vivant, les timbres reconnaissables, les matières bien pleines, la densité plausible dans son excès bien maitrisé, le grave tenu et puissant, artificiel mais au moins tendu.
Indubitablement c’est du grand spectacle et l’acquisition qui plus est quasi-inaccessible mais compte tenu de toutes les onéreuses horreurs qu’on subit depuis des heures, on en vient à trouver que le système MBL est presque raisonnable financièrement. D’autant à bien y réfléchir que c’est un ensemble présenté à la virgule près depuis combien maintenant, plus de dix ans ? Preuve que la qualité ne se démode pas. Pas mal, vraiment, même si on rêve d’écouter des musiques un peu plus intimistes ou exigeantes pour valider l’impression favorable, mais bon…

L’écoute chez Avant Garde était moins caricaturale que d’habitude, plus mesurée et proposait une idée de sono vraiment réussie. Ne le prenez pas mal, c’est un compliment.

Ecoute honnête sur un gros modèle Harbeth, dans des codes raisonnables entre élégance et précision, une bonne idée du monitoring.


Il y a aussi les stands où on rigole, par exemple la bonne humeur chez les teutons de Blumenhofer qui plaisantaient autour de la subtilité d’un disque de Rammstein et d’une demande en mariage très romantique… Avec un résultat, dans la catégorie sono de luxe vraiment cohérent, ça pousse et ça racle à souhait, pas mal.
Amateurs de flûte à bec, oubliez…

Ou chez Thöress où le présentateur très détendu offrait une belle démo avec un humour sympathique qui plus est avec un résultat musical très honorable hormis l’abomination esthétique des enceintes, très DIY années 80 de la Maison de l’Audiophile.

Un stand regroupant Audes je crois et une nouvelle marque russe du nom de G9 où une fort jolie femme aux traits eurasiens volontaires nous a quasiment contraints à nous rendre sur un ton et un sourire menaçants qui ne supposaient pas de refus et laissaient entrevoir un Tokarev dissimulé dans une poche. Au moment d’écrire, je viens de jeter un coup d’œil paranoïaque par-dessus mon épaule, non elle n’est pas là, mais je préfère dire que c’était très bien ! Blague à part, c’était plutôt du bon côté de la frontière, représentation de ce que devrait être le minimum qualitatif acceptable.

Ou sur un stand atypique qui présentait essentiellement du 5.0, Deodio je crois, ce n’est pas exactement ma tasse de thé, mais au moins il y a un franc parti-pris, une option fondée sur la volonté d’un beau spectacle panoramique, des timbres très élégants, une ampleur magnifique, de l’air et un sens du swing remarquable, le tout commenté par un animateur très drôle (le concepteur), qui accompagnait les disques en chantant, avec talent qui plus est.
Pas bien compris la finalité de l’ensemble, mais au moins on a passé un bon moment.


Allez, parlons plutôt de ce qui nous a plu mais un peu laissé sur notre faim.

Living Voice, avec la nouvelle Elysian, version allégée de la colossale Vox Olympian. Bien évidemment ça fonctionne, c’est beau et impressionnant, on sent derrière l’énergie une sensualité indéniable et surtout je suis épaté de la qualité de mise en phase, quelle profondeur de scène alors que j’ai la tête à deux mètre de l’enceinte, mais je ne retrouve pas le plaisir sans faille des grandes sœurs, et qui plus est je suis déçu par la simplification (certes obligée) de la qualité des finitions qui font de l’Olympia Vox un référent absolu.
Une des meilleures écoutes du salon cependant.

Voxativ, sur le modèle π et son caisson (9,87 System), où on se réjouit des très belles qualités d’ouverture et de délicatesse rare d’une large portion du haut du spectre mais envasée par un registre grave/bas-médium assez quelconque ; et toujours le doute chez Voxativ quant au transducteur utilisé en interne.

Neodio Origine et les Pascal Louvet.  Il y a quelque chose dans la mise en œuvre qui empêche de profiter des qualités d’élégance, de naturel et de sérénité que l’on entend bien évidemment mais entachées de gênes acoustiques qui pourraient perturber les néophytes.  Pour autant, on devine que les Neodio Origine font partie des rares électroniques tout transistors qui font vraiment le trou en terme de pertinence lyrique pure. Et puis le look, le logo se distinguent vraiment. Bravo pour ces petits détails si rares chez les petits fabricants français.

Boenicke, où les enceintes et un nouvel ampli sont si jolis mais la cohérence musicale en retrait par rapport à ce que nous avions aimés. Dommage.

Une marque d’électroniques polonaise nous a paru très attirante mais la présentation sur des enceintes alambiquées ne lui rendait probablement pas pleinement justice : Lampizator.  D’emblée, le nom fait envie, n’est-ce pas ? J’espère qu’ils ont payé très cher un cabinet conseil pour une trouvaille aussi délicieuse.
Les assemblages et finitions s’avèrent plus aboutis que les photos ne le laissent deviner et à défaut d’être beaux les appareils rassurent.
Drivant des enceintes avec des dizaines de HP grave (8 en vérité : EmmeSpeakers Galileo) on devine une énergie contenue et une fluidité, du DAC entre autres, qui donnent envie de creuser la découverte. D’autant que, parfaitement nigaud, puisque je voyais un vinyle tourner sur une belle platine Kronos, bras posé, j’ai cru à la découverte du premier morceau (Dire Strait) qu’on écoutait du vinyle et n’ai compris qu’au deuxième qu’il s’agissait d’une playlist en démat.

Helixir qui, semble-t-il ont eu peu de temps pour se préparer et ont apporté des enceintes pas vraiment finies, variations autour de Martin Logan. Qui sonnent comme des Martin Logan, en un peu mieux notamment un registre grave plus tendu. Derrière les particularités des ML et nonobstant le discours de présentation pseudo scientifique et nettement dérangeant, on subodore que les électroniques sont qualitatives. Mais quand même, il m’a un peu énervé avec ces histoires de mesures par IRM des réactions comparées du cerveau lors d’écoutes vinyle et numérique. L’impression d’être un peu pris pour un crétin. Cet élixir-là rappelle les docteurs itinérants dans Lucky Luke.
Et puis c’est pas le moment de me parler d’IRM…

Atohm : présentation explosive, efficace et spectaculaire comme d'habitude, un peu fort à mon goût pour ressentir les qualités de finesse qu'on connaît à ces objets. Il faut dire que les GT3 accompagnées de 6 caissons GT-SW2 formant deux tours élégantes à côté des grandes colonnes, ça permet une pression sonore impressionnante et sans la moindre distorsion, bien servie par des électroniques de la série 400 Atoll. Mais quand même, il faut la santé.

Josound et ses Horus en bambou, comme chez Voxativ une aération notable, beaucoup de vie et luminosité, un bas du spectre pas vraiment en place, pas très lisible mais il faut dire que nous subissions les bombardements sonores du voisin qui jouait probablement un film de guerre, et un méchant qui plus est ! Plaisir et évaluation gâchés donc.

Swissonor. On passe généralement un bon moment sur le stand qui réunit les créations ou mises à jour des suisses et les présentations d’un système nettement plus pointu technologiquement à savoir celui qui accompagne les nouvelles Leedh (membranes en verre ou un truc du genre).

Côté Swissonor, c’est très beau, une vitalité engageante sur des disques toujours datés qui font d’ailleurs craindre que cette reproduction joyeuse mais colorée ne soit plus du tout à son aise sur de l’Indus ou du rock, n’empêche, on déguste une bonne rasade de musique à l’ancienne.
Nous demandons à écouter le système Leedh, le charmant suisse s’y évertue et nous propose un trio de jazz autour d’un pianiste inintéressant à souhait qui massacre son piano sur une variation de… My funny Valentine ? J’ai oublié… Faut dire que l'insulte à la musique sacrifie l'original à l'autel du mauvais goût !

Gilles arrive alors et vient tourner le bouton de 3 tours nous propulsant aussitôt d’un niveau trop fort à un niveau insupportablement fort, nous balançant la tête dans le piano déjà pas très beau (pas à cause du système mais bel et bien du pianiste, mais quel intérêt de passer une buse pareille ?), rendant toute évaluation impossible. Dommage. Je ne sais pas comment ceux qui découvrent le système dans ces conditions le ressentent.
Je suis d’autant plus agacé que je n’ai pas vu les délicieux petits chocolats de l’an dernier.

Lab12, marque grecque (décidément), jolis petits produits bien présentés, avec des propositions de couleurs attrayantes,  une gamme débutante et aux prix contenus. La déception tient au fait qu’on n’a pas pu écouter dans de bonnes conditions. A creuser donc.

 


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