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Münich High-End 2016 chap 1


 

High End Munich 2016 – 1er chapitre

 

Un grand cru ?

Depuis quelques années que je (nous) suis (sommes) fidèle(s) au salon High End de Munich (j’hésite entre « je » et « nous » parce que je suis toujours accompagné d’une bande d’amis), je n’éprouve pas le besoin de faire un CR au retour car je n’ai pas grand-chose à ajouter depuis mon compte rendu de 2013.

On pourrait d’ailleurs se demander pourquoi y retourner obstinément tous les ans si j’estime que les révélations sont rares.

C’est vrai mais le High End est une fête, un spectacle lumineux où on constate le plus souvent un enthousiasme rassurant, où les gens, animateurs, public, sont plutôt souriants, joyeux pour certains, où on retrouve des fournisseurs lointains qu’on ne voit guère que là, où on se remet les idées en place, diversement, où on sourit devant la débauche d’imagination qui ressemble parfois au concours Lépine, où on frémit, de gourmandise, d’écœurement, de bonheur enfantin devant l’exhibition de richesse selon que c’est justifié ou honteux, esthétiquement réussi (rarement) ou abominablement laid (fréquemment), autrement dit, une parenthèse dans la fréquente grisaille du marché français. Et puis la Bavière est un beau pays qui propose un dépaysement bien agréable, architectural, artistique, culinaire et autre…

Si j’ai décidé cette année de refaire un compte-rendu, c’est parce que 2016 a été un grand cru.

D’abord, le beau temps : un ciel immaculé et une température bienfaisante qui ont permis quelques soirées prolongées avec les amis et une belle ballade le samedi après-midi.

L’amitié donc, les complices qui m’accompagnaient évidemment, mais nos partenaires habituels (Atoll, Absolue Créations, Mulidine, JFF, Tune Audio etc…) et quelques rencontres bien sympathiques…

Ensuite un excellent déroulement de notre visite méticuleuse des innombrables stands Atrium 3 & 4 et étages nous permettant d’écouter quasi-exhaustivement, à l’exception peut-être de quelques stands dans les grands halls du RdC.

J’étais très concentré car à défaut d’attendre des miracles, je voulais m’efforcer de comprendre pourquoi tant de marques et systèmes qui ne me m’enchantent pas voire me débectent peuvent être des référents de convoitise ou d’engouement pour un vaste public, et étais même animé par l’espoir chevillé au corps de changer d’avis, me conformer à l’avis de la majorité.

Et alors ? Et alors ?????

Alors non, décidément : les oscarisés de la Grande Hifi Internationale continuent de caracoler dans leurs cuirasses d’aluminium mastoc et de laques inexpugnables bien trop loin de la musique, faisant fi, éventuellement par ignorance, de l’expressivité ou la sensibilité, de la vie tout simplement, se satisfaisant avec fierté, arrogance ou indifférence d’une affirmation  ronflante (fracassante aussi) qui se veut musclée tel un culturiste gavé de stéroïdes qui confondrait son hypertrophie avec le punch et la fulgurance du swing d’un grand boxeur.
A l’arrivée donc, plus de pression retentissante que de vitalité dans tout ça, et c’est bien triste, de l’énergie oui, mais de l’énergie indolente, ça pousse oui, mais ça pousse mou.

Sans parler de la manie du duplicata : on a par exemple écouté attentivement des dizaines de gros machins au look de photocopieurs ou scanners qui se ressemblent tous (Constellation, Vitus, Soulution, Emmlabs, etc…) et, s’ils sont magnifiquement construits, parfaitement pensés, agencés, semblent se satisfaire d’une idéalisation du son plutôt que de s’engager dans la voie plus complexe et audacieuse de la verve chantante.

Au moins, les amplis de Dan D’Agostino ont de l’allure, les Metaxas sont drôles et du côté des amplis à tubes il y a un peu plus d’imagination esthétique.

Le degré moyen des finitions, on le sait, est remarquable et c’est de ce point de vue une réelle compétition qui crée une confusion fréquente dans l’esprit du consommateur entre la plastique des objets et leur irréprochable qualité de fabrication. Ainsi, quand on entend « beau », faut-il comprendre « très bien réalisé » !

Parce que sinon, honnêtement, la présentation de nombreux objets relève quand même d’un déballage de goût douteux.

Alors voilà, on s’étonne - sans en être blasés pour autant - de déambuler dans un défilé d’ennui, un désert émotionnel commun à la quasi-totalité des stands prestigieux que rien d’autre que les dessins plus ou moins biscornus des enceintes ne permet de distinguer. Les idoles, Magico, Martin Logan (la tête dans une guitare monumentale, le plus gros modèle fabriquée par « Les Paul » si c’en est une ce machin méconnaissable de huit mètres aux couleurs de forge sur un blues théoriquement délicat), Vivid, Zellaton, Raidho, Backes & Müller, Marten, Verity, Tidal, Gauder, Albedo et autres, révèlent peu ou pas de sens du rythme et encore moins de swing, des timbres de beaux à discutables mais rarement justes ou homogènes, un grave parfois spectaculaire, parfois mou et quelquefois seulement, presque par hasard, à sa place…

Kharma par exemple. On s’installe dans le confortable canapé alors que tourne un morceau de percussions évidemment très léché ; au début on se dit que ce n’est pas si mal, notamment sur les percussions aigues qui filent joliment. Bon à condition de négliger la facture, mais dans les étages des Hall 3 & 4, on multiplie les zéro partout de toute façon.
Puis vient un disque plus complexe et soudain l’illusion s’écroule, grave redondant et sans punch, pas de vraie attaque sur la quasi-totalité du spectre. Bien sûr ce n’est pas horrible, mais sans plus.

C’est d’ailleurs un constat récurent, cette confusion entre puissance développée et tranchant d’un attaque, car dans la grande majorité des cas, il n’y a pas d’attaque, pas de rapidité, pas de tension, pas de nervosité. Du panache, de l’affirmation, oui, mais pas de réactivité ni sur les petits signaux, ni sur les transitoires.
Reste indéniablement aux Kharma un sens du détail inouï dans l’expression du bon goût et du raffinement esthétique.


Une collection de Wilson Audio, les mêmes (des Sasha  ou des Alexia ?), de la même couleur, sur une profusion de stands, nous a permis d’entendre des différences d’approches probables mais à l’arrivée aucune qui se distingue par un engagement musical évident. La présentation la moins cocasse étant probablement celle de Nagra.


Quelques petits instants d’exception évidemment, même chez les idoles, Rockport notamment qui cette année s’en sort bien mais je ne sais plus avec quelles électroniques et quelques pièces où, à défaut d’aimer on comprend pourquoi ça peut plaire à condition de privilégier les sensations au dépend de la musique et le plus souvent d’écouter à des niveaux de matraquage de foire.

Hum, je dois avouer que les exemples  ne me viennent pas à l’esprit parce que ça ne nous a pas marqué pour autant.

Hmmm, ah oui : les amplis Engström & Engstöm sur des ? Marten ? Sais plus, elles se ressemblent toutes.

Comme quoi ça sert de prendre des photos en oubliant de noter les marques.

 


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