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concerts des 5 et 27 novembre 2013


27 novembre 2013



ONPL dirigé par Alain Lombard


Bartók : Musique pour Cordes, Percussions et Célesta

Dvorak : Symphonie n° 8.



Une fois n’est pas coutume, je vais faire bref : une version très civilisée du Bartók, quasi de boudoir, procurant des frissons délicieux lors des moments mystérieux, poétiques à souhait, et une ductilité louables des cordes dans les moments où on aurait aimé un peu de tension nerveuse, d’intensité, de rage.

Mais bon, ce tempo modéré partout, ce refus de l’engagement se défendent et offrent une perception intéressante de l’œuvre d’autant qu’elle met en relief de belles couleurs boisées des cordes.

Moyens pléthoriques pour Dvorak. Un démarrage fusant sur ce qui n’apparaît à la longue que comme une succession d’hymnes nationaux, d'assauts de cavalerie, de bucoliques désuètes et de pastorales naïves.

Les bois, très sollicités, sont prosaïques, les cuivres, issus d’une fanfare, claironnent avec enthousiasme et, hormis un superbe passage au milieu du second mouvement, très sibelusien, délicat, fourmillant de douces teintes et frémissements, le reste ne sera que caricature d’une musique elle-même très exposée au sourire qui, si elle n’est pas envisagée en subtilité de jeux de couleurs, tourne à la farce hollywoodienne.
Or ici, tout était tout le temps trop fort, pas en place, un joyeux fouillis ponctué de coups de busina d’une légion romaine en déroute, ou bien d’une charge grotesque du 7ème de cavalerie façon John Wayne dans laquelle on excusera évidemment un total défaut de synchronisme entre les cow-boys et les indiens.
 
Lombard essayait vainement de remettre de l’ordre dans tout ça en chantonnant, grognant, tapant du pied, mais rien n’y faisait, le rendez-vous ne pouvait avoir lieu qu’à la coda.

Ceci étant, au moins a-t-on bien rigolé !

Certes, l’œuvre souffre sans doute de cette manie de l’auteur de se complaire dans la grandiloquence du drapeau, mais nous avons quand même connu des versions plus habiles à éviter l’emphase au profit de pastels sublimes, tel Kubelik ou Kertesz.



Quand je pense que je n’ai pas chroniqué un concert d’il y a 15 jours avec Pascal Rophé où nous avons eu droit à un Dumbarton Oaks de Stravinsky très nuancé, très coloré, très réussi où seul manquait le déhanché rythmique auquel John Axelrod nous avait habitué, un concerto pour violoncelle de Chostakovitch un peu sage, négligeant la folie guerrière (voire un peu vulgaire !) de certaines versions d'anthologie, néanmoins superbement interprété par le jeune Edgar Moreau, pas vraiment flamboyant mais appliqué et préférant le phrasé à l’engagement, un Tombeau de Couperin de Ravel coloriste et délicat même si un rien trop vertébré et ennuyeux et une Symphonie Classique de Prokofiev certes survolée mais honorable, soit un bon concert à l’arrivée, je suis pris de remords !

Toutes mes excuses.
 

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